Régénération révolutionnaire et naïveté collective
La monarchie capétienne n’a pas expirée à la révolution : le bicentenaire de la restauration en est un excellent rappel. Cependant, les premières années, les républicains lui ont porté de nombreux coups critiques. L’installation, dans le paysage politique, d’un contre-mouvement à mai-soixante-huit, né l’an dernier avec la manif pour tous, réveille peu à peu les consciences sur le bilan nuancé de la révolution. Les relais médiatiques se multiplient et Vexilla Galliae participe de cette dynamique.
L’Institut Duc d’Anjou, le Centre d’Etudes Historiques et Vexilla Galliae ont invité, pour cette neuvième et dernière édition de la saison 2013-2014, Philippe Pichot-Bravard, docteur en droit, spécialiste des idées politiques et des institutions. Dans son dernier ouvrage, La révolution française, il porte un regard sans concession sur la mise en place de la régénération révolutionnaire qui permit le génocide vendéen et qui inspira les révolutions russe, chinoise et vietnamienne du XXe siècle.
Les révolutionnaires distillent le concept de progrès dans les esprits des français afin de les éloigner de la tradition.
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen, tant vénérée par nos élites sans imagination, aujourd’hui, était en réalité un texte inachevé, qui n’a pas même été voté, compte-tenu des désaccords entre les membres de l’assemblée. Il faut dire, à l’époque la mention « les citoyens naissent et demeurent libres et égaux en droits » choquait par son outrecuidance.
Les incohérences et la fourberie des révolutionnaires sont mises en avant grâce, notamment, à l’efficace exemple de la création d’une législation sur la propriété qui exigeait son respect le plus strict, sauf pour l’église parfaitement spoliée. Ou bien encore, par la décapitation de Madame Dubarry à qui il avait été faussement promis la vie sauve si toute fois elle acceptait de révéler où était cachée sa fortune.
Aujourd’hui, l’antiracisme est le nouveau dress code pour sortir et briller en société. Ceux-là même qui s’emportent après la victoire brune-marine n’ont pas lu les écrits d’Armand Geoffroy, membre de l’assemblée, sans surprise inconnu au panthéon révolutionnaire, pour avoir exprimé son indifférence à sacrifier vingt-cinq millions d’habitants opposés à la régénération révolutionnaire.
Très vivante cette conférence s’est terminée par un petit peu d’uchronie. Et si Louis XVI n’avait régner qu’à l’âge de vingt-cinq ans ? Et s’il avait fait une tournée en provinces plutôt que de convoquer les états-généraux ? Et si…
Le coucher du soleil du soleil et un buffet froid aidèrent les esprits à s’apaiser.
Jacques Jouan