Vie des royalistes

[Point de Vue] :Réponse aux divagations de Monsieur Philippe Delorme

Les 18 et 19 février 2017, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, Aîné des Capétiens, Chef de la Maison de Bourbon, et à ces titres, de droit le Roi de France Louis XX, invité par la comtesse Carolina Levetzow Lantieri en son Palais Lantieri à Gorizia, et accueilli par les autorités civiles locales, s’est rendu dans la crypte des Bourbon située sous le Chœur de la chapelle du monastère franciscain de Kostanjavica à Nova Gorica, partie slovène de cette ville à cheval sur la frontière italo-slovène : Gorizia en Italie et Nova Gorica en Slovénie. Le duc d’Anjou a alors fait une déclaration très argumentée sur la sépulture de son prédécesseur le Roi Charles X, qu’il a conclue par ces mots :

« Ainsi, compte tenu de tous ces éléments, il ne paraît pas souhaitable d’envisager actuellement un quelconque transfert d’un ou plusieurs cercueils reposant dans le couvent des Franciscains de Nova-Gorica ».

Déclaration que Vexilla Galliae a publiée (cf. Déclaration du duc d’Anjou sur la sépulture du Roi Charles X).

Immédiatement après que cette déclaration a été connue, Monsieur Philippe Delorme, Président d’Honneur de l’association « Pour le Retour à Saint-Denis de Charles X et des derniers Bourbon » publiait sur les réseaux sociaux un communiqué dans lequel, imprégné des usages en cours dans la maison d’Orléans qu’il sert depuis tant d’années, il feint de s’étonner de la décision qu’a prise « Son Excellence don Luis Alfonso de Bourbon » le jour même à Nova Gorica ( il aurait pu peaufiner « y Borbon y Martinez-Bordiu y Franco pour plaire tout à fait à son maître…).

            Se sentant personnellement visé (il s’abuse…), il reproche au duc d’Anjou d’avoir « critiqué l’initiative de nostalgiques militant pour le retour à Saint-Denis des cendres de Charles X, du duc et de la duchesse d’Angoulême ».

            Or, que dit le duc d’Anjou : « Il y a quelques temps des initiatives privées, associatives, animées sans doute par de louables sentiments, ont ré-ouvert le débat. Initiatives extérieures à la famille de Bourbon même si certains membres ont été approchés et ont parfois montré leur intérêt individuel ». Où est la critique, le dénigrement à l’encontre de l’association ?

            Monsieur Delorme se dit « surpris et peiné de cette prise de position », rappelant que le 12 novembre 2002, le duc d’Anjou avait déclaré : 

« Fidèle en cela à mon père qui l’a toujours souhaité, je désire moi aussi le retour du corps de Charles X sur la bonne vieille terre de France. Ce que la France peut faire pour l’un de ses fils, dit De Gaulle, c’est lui offrir un peu de sa belle et bonne terre pour qu’il puisse y reposer. Ce n’est tout de même pas une idée extraordinaire, nous savons depuis Sophocle et Antigone que c’est la moindre des choses d’offrir une sépulture digne aux morts et nous ici nous savons que la place d’un Fils de France est parmi ses pairs à Saint-Denis et nulle part ailleurs ». 

Mais le duc d’Anjou le pense toujours ! Comme tout royaliste doit le penser ! Et rien dans sa déclaration récente  ne vient contredire cette digne affirmation de 2002 ! 

Une nouvelle fois, que dit le duc d’Anjou : il développe trois arguments :

« Un argument historique […] Le rapatriement du corps d’un souverain est un acte national […] par nature un acte public qui doit engager le pays au plus haut niveau. La dépouille doit être accompagnée par les armées, le gouvernement en place doit être présent, etc… Seul l’Etat peut en décider ».

Où le Prince dit-il qu’il ne désire plus le retour des cendres de Charles X en France ? Il dit au contraire qu’un tel retour exige une solennité exceptionnelle demandant l’engagement total de la volonté et des moyens de l’Etat ! Dès lors que les circonstances actuelles ne se prêtent pas, et chacun pourra en convenir il me semble…, à la réalisation de solennités d’une telle portée, il ne lui « paraît pas souhaitable d’envisager, actuellement, un quelconque transfert ».

« Un argument factuel : la crypte des Bourbon telle qu’elle existe actuellement dans le Couvent de la Castagnavizza n’est pas une sépulture du hasard […] La volonté d’avoir un lieu de sépulture spécifique et surtout pérenne a été manifestée par le comte de Chambord, Chef de la Maison de Bourbon […] Une crypte a été aménagée à sa demande expresse au début des années 1880 pour recevoir les cercueils. L’emplacement a été spécialement choisi sous le Chœur de la chapelle. Cela traduit le souhait d’avoir un second lieu de sépulture officiel autre que Saint-Denis, pour marquer l’exil. La restauration de la royauté en France n’étant pas à l’ordre du jour, le retour des cendres ne peut pas l’être non plus puisque la monarchie est toujours dans une sorte d’exil […] admettre le retour serait admettre la fin de l’espoir en une restauration. Mais elle demeure une question familiale qui est du ressort du Chef de Maison  ».

Où le Prince dit-il qu’il ne désire plus le retour des cendres de Charles X en France ? Il rappelle au contraire que, dès l’origine, le comte de Chambord, Aîné des Capétiens, Chef de la Maison de Bourbon, de droit le Roi de France Henri V, avait envisagé la crypte de Kostanjavica comme l’institution d’une nécropole royale de l’exil vouée à disparaître au jour de la restauration des Bourbon sur le Trône de France ! Et il ajoute au surplus, pour être sans équivoque, mais l’on sait bien qu’il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…, que cette question du retour de Charles X et des Bourbons « demeure une question familiale qui est du ressort du Chef de Maison » qui pourra donc, en tout temps, une fois rétabli sur le Trône de France, organiser ce rapatriement légitime et si naturel des malheureux Chefs de la Maison de France et de leur famille que d’anciennes usurpations avaient fait périr hors de leur chère terre de France !

« Un argument d’opportunité : La Castagnavizza a toute sa place dans le « réseau » constitué de Westminster, l’Escorial, les Capucins […] et bien évidemment Saint-Denis ». 

Où le Prince dit-il qu’il ne désire plus le retour des cendres de Charles X en France ? Une nouvelle fois nulle part ! Il considère simplement que la décision de son prédécesseur, le comte de Chambord, d’instituer cette nécropole de l’exil à Kostanjavica fut belle et bonne et permet d’attendre, dans la dignité qui convient aux Rois et Reines de France qui y sont enterrés, à l’égal des autres nécropoles royales qui sont autant de points d’ancrages de l’histoire européenne, le retour de la royauté légitime sur le Trône de France qu’espère tout Français fidèle à son Histoire ! 

L’exposé de ces arguments étant émaillé de conditions suspensives de toutes sortes :

« […] sans préjuger de l’avenir qui ne nous appartient pas et de circonstances extérieures, actuellement […] Mais elle demeure une question familiale qui est du ressort du Chef de Maison […] Il ne paraît pas souhaitable, actuellement, […]».

Je ne vois vraiment pas où la vérité d’hier se serait changée en erreur aujourd’hui, pour reprendre l’interrogation perfide de Monsieur Delorme, dans la déclaration du Prince à Kostanjavica.

Monsieur Delorme, nous ayant jusqu’à présent montré son incompétence à comprendre un argumentaire simple, se vautre alors dans la médiocrité en parlant du « […] chef d’une hypothétique Maison de Bourbon […]  » et en insinuant que le fait que le Prince Alphonse de bourbon, duc d’Anjou et duc de Cadix, de droit le Roi de France Alphonse II, repose au monastère de las Descalzas Reales à Madrid et son père, le Prince Jacques-Henri de Bourbon, duc d’Anjou et de Ségovie, de droit le Roi de France Henri VI, repose à l’Escorial près de son père, le Roi Alphonse XIII d’Espagne, de droit le Roi de France Alphonse Ier, montrerait assez qu’ils ne furent pas des Rois légitimes de France…

Vraiment, la bêtise peut rendre ignoble…

Enfin, Monsieur Delorme achève de s’abîmer dans le ridicule en soutenant que seuls les descendants actuels de Charles X (tous non-dynastes de ce côté, soit dit en passant) ont seuls le droit d’entreprendre le rapatriement des cendres d’un Roi de France, c’est-à-dire d’un Chef d’Etat Français, Chef d’une dynastie reposant sur un droit fondamental qui a toujours confié la totalité de l’autorité au Chef de Maison ! Peut-on être plus ignorant du sujet que l’on traite ? 

Et se discrédite en définitive en affirmant que « des obsèques solennelles pour Charles X à Saint-Denis ne seraient en rien une cérémonie à connotation royaliste […], encore moins un prélude à une fantasmatique Restauration ! ». L’incurie est un puits sans fond… 

Monseigneur le Prince Louis de bourbon, duc d’Anjou, Aîné des Capétiens, Chef de la Maison de Bourbon, Chef de la Maison Royale de France, a pris une décision. Et cette décision est officielle.

Je pense qu’il ne viendra à aucun Chef d’Etat, même républicain, l’idée saugrenue d’engager un acte d’une telle portée, nationale comme internationale, sans l’aval du successeur actuel du Chef de Maison-Chef d’Etat que l’on voudrait rapatrier. 

Le sujet est donc clos !

 

Franz de Burgos

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