[Paroles de militant] Louis XX et Madame en la Basilique Royale de Saint-Denys !
Arrivés vers 11h15 sur le parvis de la Basilique Royale de Saint-Denys, Dominique Hamel, Frédéric de Natal, Claire Lyautey, Pierre du Landreau et votre serviteur en admirons la façade rénovée, resplendissante d’un soleil hivernal bienvenu. Nous avons plaisir à voir converger vers les porches latéraux de la façade un grand nombre de personnes, âmes fidèles au souvenir de Louis XVI, Roi de France martyr de la révolution.
Midi arrive et nous rentrons. Nous découvrons alors les deux rangées de la nef centrale comble, du premier au dernier rang et de nombreuses personnes debout dans le narthex et les collatéraux, faute d’être arrivées suffisamment à temps pour trouver une place assise ! Quand l’on songe que cette nef fut reconstruite au XIIIème siècle sous la bienheureuse impulsion de trois personnalités d’exception : le jeune Roi Louis IX, Blanche de Castille, sa mère et régente et l’abbé de Saint-Denis, Eudes Clément. Aux Cieux, par-delà les siècles qui sont un instant dans l’atemporalité de la vie éternelle, ces trois excellentes âmes ont pu assister à la messe de requiem donnée, à l’ombre des voûtes qu’elles édifièrent du temps de leur incarnation, en souvenir de la mort de leur malheureux fils Louis XVI, en présence de leur bienaimé fils Louis XX ! Dieu, toujours, maintient le droit !
Je passe dans le collatéral droit, fermé au public par une grille de fer forgé, afin de pouvoir tout observer pour tout vous relater ! En avant du premier rang, le duc et la duchesse d’Anjou se tiennent au pied des marches du Chœur sur deux fauteuils de bois doré garnis de velours cramoisi devancés de deux prie-Dieu garnis de même. Au premier rang sont assis le prince Henri de Bauffremont, Président du Mémorial de France à Saint-Denys, le prince Hugues de Bauffremont, représentant son père le prince Charles-Emmanuel de Bauffremont, Président de l’Institut de la Maison de Bourbon et le comte Thierry de Beaumont-Beynac, Président de l’Ordre de Malte pour la France et vice-président de l’Institut de la Maison de Bourbon.
La procession cléricale dit les prières au bas de l’Autel et gravit les marches du Chœur. Je me réjouis d’y voir le père Augustin PIC, âme fidèle, chapelain de Monseigneur le duc d’Anjou. Respectant le rituel tridentin, nous avons le plaisir de retrouver les clercs en soutanes noires à surplis de lin blanc à dentelle et chasubles ou dalmatiques en velours noir rebrodées de filets et rinceaux feuillagés en fils d’argent. L’Autel est aussi couvert d’une nappe de velours noir rebrodé d’argent et le saint office de la Messe s’effectue tourné vers le crucifix encore présent du Maître-Autel disparu… Une magnifique chorale, placée dans le surplomb du Chœur, entonne les chants et nous transporte, par son harmonie angélique, aux plus hautes élévations de la prière.
Vient alors le temps de la Parole et le père VIOT nous donne à entendre une homélie remarquable, véritable plaidoirie des droits légitimes que Louis XX, Aîné des Capétiens et, dès lors, Chef de la Maison Royale de France, a hérité, à la mort de son père, par la vertu du droit monarchique français inscrit dans les Lois Fondamentales du Royaume de France ! Cet excellent abbé nous rappelle à cet effet la lettre que Louis XVI envoya à son oncle Charles IV, aîné des Bourbon-Anjou et Roi des Espagnes, dans laquelle il reconnaissait explicitement ce dernier comme, je cite le Roi : « Chef de la seconde branche », conservant pour son usage personnel le titre de « Chef de la première branche » ! Louis XVI rappelant ainsi expressément la transmission naturelle des droits à la Couronne de France aux Bourbon-Anjou qu’ordonnerait le droit monarchique français s’il advenait que la Providence éteignît sa branche ! Quelle plus éclatante mise en évidence de la légitimité de notre Roi Louis XX pouvait nous donner l’abbé VIOT, que celle qu’il nous transmit de la main même du Roi-Martyr ?
Le duc et la duchesse d’Anjou, à l’instar de toute l’assemblée, le visage fixé vers l’orateur, écoutèrent, captivés, cette admirable démonstration !
Nous en arrivons bientôt à la Sainte Communion, instant paroxystique et infiniment mystérieux de la Sainte Messe. Monseigneur le duc d’Anjou et Madame la duchesse d’Anjou s’agenouillent en prières, les mains jointes, sur leur prie-Dieu et, selon l’usage ancien respectant l’hommage dû à la majesté royale, reçoivent, ainsi prosternés, le Corps du Christ que leur apporte l’officiant. Ce dernier retourne dans le Chœur et la procession de communion se prolonge un long moment, tant la foule emplissant la Basilique se gêne pour parvenir au banc de communion situé au pied des marches de l’Autel…
L’officiant prononce la bénédiction d’envoi et le collège clérical, le duc et la duchesse d’Anjou et toute l’assemblée descendent dans la Crypte des Bourbon où reposent, depuis 1815, les corps de la Famille Royale suppliciée. Les tombeaux de marbre noir sont encensés, la chorale entonne une prière pour le repos des âmes des augustes victimes et chacun les bénit en faisant le signe de Croix à l’aide d’un goupillon.
Nous nous dirigeons maintenant vers le réfectoire de l’actuelle Maison de l’éducation de la Légion d’Honneur. Nous longeons pour ce faire deux côtés du vaste cloître de l’ancienne abbaye de Saint-Denis édifiée sous Louis XIV par Jules Hardouin-Mansart. Les espaces sont à la mesure du Roi-Soleil : chaque côté du cloître doit approcher des quatre-vingt mètres, sur six ou sept mètres de large, couvert d’une voûte en berceau haute de six ou sept mètres également, éclairé de hautes baies à petits carreaux donnant sur un jardin intérieur décoré d’une dentelle de buis taillés ! Le réfectoire est vaste et vingt tables rectangulaires de dix couverts, couvertes de leurs épais plateaux de marbre rouge royal, nous attendent.
Le duc d’Anjou prononce à ce moment le magnifique discours évoquant le trésor que représente l’éducation des enfants pour les parents, que vous pourrez retrouver sur Vexilla Galliae. Un tonnerre d’applaudissements salue cette belle réflexion et, tandis que la « Table Royale » est servie, le reste des convives se dirige vers le buffet qui les attend.
Comme toujours, ces tablées sont la source de rencontres amicales, de discussions enrichissantes. Elles ont pour principal effet de renforcer la trame de cette étoffe de fidélité que nous tissons sans discontinuer depuis la grande catastrophe, à la suite de nos aînés, en attendant le jour béni où nous ou nos successeurs pourrons la remettre, plus résistante que jamais, sur les épaules du Roi de France !
Franz de Burgos