Vie des royalistes

[Exclusif] La situation actuelle du royaume d’Espagne – Entretien avec Nicolas Klein

Nicolas Klein, Doctorant à l’Université d’Aix-Marseille, agrégé d’Espagnol et ancien élève de l’école normale supérieure (ENS) de Lyon, spécialiste des relations internationales avec l’Espagne et les pays hispanophones a bien voulu accorder une interview exclusive à Vexilla Galliae (VG) en partenariat avec la Conférence monarchiste internationale (CMI), sur la situation actuelle du royaume d’Espagne depuis l’abdication du Roi Juan-Carlos Ier.

1-     VG/CMI : Le 19 juin 2014, le roi Philippe (Felipe) vi accédait au trône d’Espagne. Quel bilan peut-on déjà tirer de ces deux premières années de règne du souverain ?

Nicolas Klein : Le bilan me semble franchement positif. Il est évident que tout est toujours améliorable, que rien n’est parfait et que les presque deux ans de règne de Philippe vi n’échappent pas à la règle. Cependant, le nouveau roi a su prendre en main une situation délicate de discrédit (relatif) de la monarchie espagnole pour redonner des couleurs à l’institution et, surtout, recréer ce lien symbolique, politique et affectif avec les Espagnols. Ses premières décisions, notamment en matière de transparence, d’audit des comptes et d’éthique de la Maison royale, ont permis de montrer que la monarchie espagnole ne se sentait pas au-dessus des lois et qu’elle faisait l’effort nécessaire pour se moderniser et se montrer digne de la confiance du peuple. Le style général de Philippe vi et de son épouse y est pour beaucoup, je crois. Juan Carlos et la reine Sophie étaient déjà proches des gens mais le roi et la reine actuels ont su aller plus loin et jouer leur rôle, qui est à la fois réduit et important, avec naturel, empathie et écoute. C’est ce que beaucoup attendent d’eux. Reste évidemment à voir comment le nouveau souverain va gérer à la fois la crise catalane, le blocage parlementaire et, de façon générale, l’érosion de la confiance dans toutes les institutions publiques. Ce sont ses trois grands défis pour son règne. 

2-     VG/CMI : Avec l’intrusion de Podemos sur la scène politique espagnole, les velléités indépendantistes de la Catalogne, le scandale de corruption entourant l’infante Christine et la crise politique actuelle qui secoue les institutions du royaume, quels sont les risques pour le pays de connaître une iiie République ?

Nicolas Klein : Concernant l’infante Christine, je crois l’affaire relativement « sous contrôle ». Le roi a su se détacher très tôt, alors qu’il était encore prince des Asturies, de l’infante Christine (et même de l’infante Hélène, ce qui a davantage ému). Il a constamment réaffirmé son respect de l’indépendance de la justice et je crois que le déroulement normal du procès démontre qu’il ne s’agit pas de paroles en l’air. Pour ce qui est de la Catalogne, tant que Philippe vi continuera à jouer le rôle que lui impose la constitution de 1978 (faire respecter les lois et surtout préserver l’unité du pays dans la mesure de ses moyens et de ses marges de manœuvre), il pourra difficilement lui être reproché de ne pas agir concrètement. La plus grande menace vient peut-être de Podemos, bien qu’il ne faille pas la surestimer. De récents sondages ont montré qu’une courte majorité des électeurs de ce parti étaient monarchistes ou, en tout cas, ne réclamaient pas la proclamation d’une nouvelle République. Pablo Iglesias et les siens ont compris qu’ils n’ont pas l’assentiment de la majorité des Espagnols à ce sujet et le débat est aujourd’hui totalement occulté par la formation. Il faudra évidemment surveiller cela de près…

3-     VG/CMI : La chaîne de télévision France 3 présentait le 15 février dernier un reportage sur la vie de Juan Carlos. Quelle image les espagnols gardent-ils de leur ancien souverain ?

Nicolas Klein : Difficile à dire, aucun sondage n’est paru à ce sujet – en tout cas, pas à ma connaissance. Je crois que, malheureusement, les scandales de sa fin de règne continuent de peser un peu dans l’opinion publique. Seuls le temps et l’histoire pourront rendre justice à Juan Carlos. Il faut toutefois être clair : beaucoup continuent de reconnaître le rôle qu’il a joué durant la transition démocratique, en dépit des problèmes des dernières années. C’est auprès de la jeunesse que son image est peut-être la plus ternie.

4-     VG/CMI : Alors, les Espagnols : juancarlistes, philippistes ou monarchistes ?

Nicolas Klein : Aucun des trois ! Je ne pense pas me tromper en disant que les Espagnols, qu’ils soient républicains ou pas, ne sont pas monarchistes : l’institution en elle-même les intéresse peu ou ne leur inspire pas beaucoup de confiance. Mais cela n’aurait aucun sens d’affirmer qu’ils sont uniquement juancarlistes ou philippistes, étant donné le crédit dont ont pu ou dont peuvent jouir les deux personnes. Les Espagnols sont – s’il m’est permis de généraliser – royalistes : ils s’intéressent surtout à la figure du roi (et à sa proche famille). C’est moins l’institution que le roi qu’ils suivent et dont ils ont besoin. Aujourd’hui, Philippe vi bénéficie de très bons sondages, de même que son épouse, alors que la monarchie en elle-même a du mal à retrouver une note moyenne. Il y a logiquement une forte personnalisation du débat. Qu’il me soit aussi permis de dire que beaucoup d’Espagnols ne réclament en rien l’instauration d’une république mais ne sont pas non plus de fervents royalistes : ils acceptent un état de fait et ne voient pas l’intérêt de changer de régime aujourd’hui. 

5-     VG/CMI : Dans une France républicaine et révolutionnaire, n’est-ce pas surprenant de voir le roi d’Espagne être ovationné à l’Assemblée nationale ? On sait les français friands de potins monarchiques, que ce soit outre-Manche ou de l’autre côté des Pyrénées. Pensez-vous qu’un Bourbon pourrait à nouveau régner en France ?

Nicolas Klein : Je ne crois pas que la France actuelle soit encore révolutionnaire, même si elle est évidemment républicaine. Les Français en général sont effectivement passionnés par les monarchies qui les entourent car ils regrettent, me semble-t-il, la figure d’un roi à la tête du pays. Dans le même temps, je doute qu’ils militent un jour dans leur majorité pour le retour de la monarchie, même si j’espère me tromper. Ils canalisent cette nostalgie dans les institutions de la ve République, avec son « monarque élu », bien que cette formule montre aujourd’hui des signes d’essoufflement. Dans ce cadre, il n’est pas du tout étonnant que le roi d’Espagne ait été ovationné dans le palais qui porte son nom : les Français et leurs élus ne constatent que trop bien la dégradation de leurs institutions et l’indignité de leur chef d’État. Ils jalousent donc sans doute un peu les Espagnols, en secret, lorsqu’ils découvrent ce jeune monarque fringant, polyglotte et apprécié outre-Pyrénées. 

6-     VG/CMI : Le carlisme, cet équivalent espagnol du légitimisme français qui trouve ses racines en Catalogne, au Pays basque ou en Navarre, a-t-il encore des raisons d’exister dans une Espagne plus libérale que conservatrice ?  N’est-il pas anachronique aujourd’hui de se revendiquer comme tel ?

Nicolas Klein : S’il existait un Parti carliste aujourd’hui et qu’il décidait de se présenter aux élections, il aurait peut-être un ou deux députés au Parlement de Navarre et au Parlement du Pays basque (et encore, uniquement dans la province d’Alava). Le carlisme a été liquidé au sein du franquisme, semble-t-il de façon définitive. En Catalogne, je doute qu’une telle formation séduirait beaucoup de monde – pas plus que dans le reste du pays. Même la formule confédérale que proposent encore les groupements carlistes n’attire pas ceux qui rêvent d’encore plus d’autonomie pour les régions espagnoles : le temps n’est plus au carlisme. Si, demain, les Bourbon étaient déchus, ce ne serait certainement pas pour remettre un prétendant carliste, quasi inconnu de la population, sur le trône. La société espagnole, que cela nous plaise ou pas, ne suit les carlistes ni dans leurs conceptions sociales, ni dans leurs propositions politiques, ni dans leur catholicisme militant. 

7-     VG/CMI : L’histoire nous parle toujours des « rois très catholiques d’Espagne ». Quelle est aujourd’hui la place de cette religion dans le royaume ?

Nicolas Klein : L’État espagnol n’est pas laïc mais il est officiellement aconfessionnel : il ne se fonde pas sur le catholicisme pour établir ses politiques et il n’existe pas de collusion entre l’Église et le gouvernement. En revanche, il reconnaît une certaine spécificité au catholicisme comme religion historique des Espagnols. C’est ce que consacre de façon indirecte l’alinéa 3 de l’article 16 de la constitution. Quant à la monarchie actuelle, elle a bien compris que la religion et surtout la pratique religieuse jouaient aujourd’hui un rôle plutôt faible dans la société espagnole, en dehors de traditions fermement ancrées, comme les processions de la semaine sainte ou les fêtes patronales. Philippe vi a d’ailleurs pris quelques mesures pour respecter le caractère aconfessionnel de l’État et s’adapter à ces évolutions. Jurer sur la Bible et devant un crucifix est ainsi devenu facultatif pour un ministre ou un haut fonctionnaire de l’État. Il continue en revanche de se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle, d’assister à la messe de Pâques à Palma de Majorque ou de présenter une crèche lors de son message de Noël. La reine Letizia est athée et ne s’en est jamais cachée mais respecte les usages et les croyances liés au catholicisme. C’est une évolution que l’on peut critiquer mais elle est aussi de nature à rapprocher le roi et son peuple. 

8-     VG/CMI : Les relations entre Juan Carlos et Alphonse (ii) de Bourbon furent souvent tendues. Aujourd’hui, quelles sont-elles entre Philippe vi et le duc d’Anjou, Louis (XX) -Alphonse de Bourbon ?

Nicolas Klein : Les relations entre Philippe vi et le duc d’Anjou sont, pour autant que je sache, cordiales. Les disputes dynastiques intéressent beaucoup moins le roi actuel que son père car le premier n’est pas tributaire d’une histoire aussi complexe que le second. Philippe de Bourbon n’a jamais eu à défendre un hypothétique trône face à d’autres prétendants. Louis-Alphonse de Bourbon a été officiellement invité à la réception qui a suivi la cérémonie de proclamation de Philippe vi, ce qui est un geste fort et symbolique de réconciliation.

Propos recueillis par Frédéric de Natal

 

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Ndlr : Afin d’offrir la meilleure visibilité possible de l’interview en Espagne, vous trouverez ci-après la traduction intégrale en espagnol de l’entretien de Nicolas Klein.  

 

Nicolas Klein, doctorando en la Universidad de Aix-Marsella, titular de la “agrégation” de español, exalumno de la Escuela normal superior (ÉNS) de Lyon, especialista de las relaciones internacionales con España y los países hispanohablantes, concedió una entrevista exclusiva a Vexilla Galliae (VG), en colaboración con la Conferencia monárquica internacional (CMI), acerca de la situación actual del reino de España desde la abdicación de Juan Carlos.

1-     VG/CMI : El 19 de junio de 2014, el rey Felipe vi accedía al trono de España. ¿Cuál es el balance que se puede sacar de esos dos primeros años de reinado del monarca?

Nicolas Klein : “El balance me parece francamente positivo. Por supuesto, todo en la vida es mejorable, nada es perfecto y los dos años de reinado de Felipe vi no son una excepción. Sin embargo, el nuevo rey ha sabido hacerse cargo de una delicada situación de desprestigio (relativo) de la monarquía española para dar un nuevo impulso a la institución y, sobre todo, volver a crear ese vínculo simbólico, político y afectivo con los españoles. Sus primeras decisiones – por ejemplo en el ámbito de la transparencia, de la auditoría de las cuentas y de la ética de la Casa Real – han permitido demostrar que la monarquía española no cree estar por encima de las leyes y que hace los esfuerzos necesarios para modernizarse y mostrarse digna de la confianza del pueblo. Me parece que el estilo general de Felipe vi y su esposa contribuye mucho a este éxito. Juan Carlos y la reina Sofía se mostraban cercanos a la gente pero los actuales reyes han sabido ir más lejos y desempeñar su papel (a la vez reducido e importante) con naturalidad, empatía y cuidado. Es lo que muchos esperan. Nos queda, por supuesto, por ver cómo el nuevo soberano va a encargarse a la vez de la crisis catalana, del bloqueo parlamentario y, de manera general, del desgaste de todas las instituciones públicas. Ésos son los tres grandes retos de su reinado.”

2-     VG/CMI : Con la irrupción de Podemos en el escenario político español, las veleidades independentistas en Cataluña, el escándalo de corrupción que rodea a la infanta Cristina y la actual crisis política que sacude las instituciones del reino, ¿cuáles son los riesgos para el país de conocer una Tercera República?

Nicolas Klein : “Con respecto a la infanta Cristina, creo que el asunto está bajo un “control” relativo. El rey supo distanciarse muy pronto, mientras seguía siendo el príncipe de Asturias, de la infanta Cristina (e incluso de la infanta Elena, lo que conmovió a bastantes españoles). Siempre ha reafirmado su respeto a la independencia del mundo judicial y creo que el desarrollo normal del juicio demuestra que no se trata de palabras huecas. En cuanto a Cataluña, mientras Felipe vi siga desempeñando el papel que le impone la constitución de 1978 (hacer guardar las leyes y sobre todo preservar la unidad del país en la medida de sus capacidades y sus márgenes de actuación), difícilmente le podrán reprochar que no actúe de manera concreta. Quizá la amenaza más importante venga de Podemos, aunque no se puede sobreestimar. Unas recientes encuestas de opinión demostraron que una escasa mayoría de los electores de este partido son monárquicos o, por lo menos, no reclaman la proclamación de una nueva República. Pablo Iglesias y los suyos han entendido que no tienen el consentimiento de la mayoría de los españoles a este respecto y la formación oculta por completo este debate hoy en día. Por supuesto, habrá que vigilarla muy de cerca…”

3-     VG/CMI : La cadena de televisión France 3 presentaba el 15 de febrero un reportaje sobre la vida de Juan Carlos. ¿Cuál es la imagen que los españoles conservan de su antiguo rey?

Nicolas Klein : “Es algo difícil de saber puesto que no se ha publicado ninguna encuesta de opinión a este respecto – por lo menos, que yo sepa. Desafortunadamente, creo que los escándalos que se produjeron al final de su reinado siguen teniendo cierto peso en la opinión pública. Sólo el tiempo y la historia podrán hacer justicia a Juan Carlos. Hay que hablar claro, no obstante: muchos siguen reconociendo el papel que desempeñó durante la Transición democrática, a pesar de los problemas de los últimos años. Quizá sea la juventud la que tenga peor imagen del antiguo rey.”

4-     VG / CMI : Entonces, ¿son los españoles juancarlistas, felipistas o monárquicos?

Nicolas Klein : “Creo que ninguna de las tres propuestas. No creo equivocarme cuando digo que los españoles, sean republicanos o no, no son monárquicos: la propia institución les interesa poco o no les infunde mucha confianza. Pero no tendría ningún sentido afirmar que sólo son juancarlistas o felipistas dado el prestigio del que gozaron o siguen gozando los dos personajes a la vez. Los españoles son – si me permite usted hacer generalizaciones – realistas, o sea partidarios del mismo rey: se apasionan sobre todo por la figura del rey (y por sus allegados). No apoyan ni necesitan tanto a la institución sino al propio rey. Hoy en día, Felipe vi goza de muy buenas encuestas de opinión (y su esposa también), mientras la propia monarquía todavía no consigue sacar una nota satisfactoria. El debate resulta, lógicamente, muy personalizado. Permítame usted también decir que muchos españoles no reclaman en absoluto la instauración de una república pero tampoco son monárquicos entusiastas: aceptan un hecho establecido y no les parece conveniente cambiar de régimen ahora.”

5-     VG/CMI : En una Francia republicana y revolucionaria, ¿no le sorprende ver cómo al rey de España lo ovacionan en la Asamblea nacional? Se sabe que a los franceses nos encantan los chismes monárquicos, procedan del Reino Unido o de España. ¿Le parece que un rey Borbón podría volver a reinar en Francia?

Nicolas Klein : “No creo que la Francia del siglo xxi siga siendo revolucionaria, aunque es, por supuesto, republicana. A los franceses en general nos encantan, en efecto, las monarquías que nos rodean ya que echamos de menos, me parece, la figura de un rey que pueda ser un buen jefe de Estado. Al mismo tiempo, no creo que este país abogue algún día en su mayoría por el retorno de la monarquía, aunque me gustaría equivocarme. Las instituciones de la Quinta República, con su “monarca elegido”, canalizan esa nostalgia, aunque esa fórmula muestra hoy en día signos de debilidad. En este marco, para nada me sorprende que al rey de España lo ovacionen en el palacio que lleva su nombre: los franceses y sus representantes políticos ven muy bien el deterioro de sus instituciones y la indignidad de su jefe de Estado. A lo mejor envidian un poco a los españoles, en secreto, cuando descubren a ese joven monarca apuesto, políglota y popular al otro lado de los Pirineos.”

6-     VG/ CMI : ¿Sigue teniendo el carlismo – que es un equivalente del legitimismo francés y tiene mayor arraigo en Cataluña, el País Vasco o Navarra – razones de existir en una España más liberal que conservadora? ¿No le parece anacrónico reivindicar esa posición hoy en día?

Nicolas Klein : “Si existiese un Partido carlista hoy en día y decidiese presentarse en las elecciones, tal vez lograra uno o dos diputados en el Parlamento de Navarra y en el Parlamento del País Vasco (tan sólo en la provincia de Álava). El carlismo se diluyó en el seno del franquismo – y parece que para siempre. En Cataluña, no creo que semejante formación política pueda seducir a muchos electores – y tampoco en el resto del país. Incluso la fórmula confederal que siguen proponiendo los grupos carlistas no atrae a los que sueñan con una autonomía aún mayor para las comunidades autónomas españolas: ya no estamos en la época del carlismo. Si los españoles derrocasen mañana a los Borbones, en absoluto abogarían por el retorno al trono de un pretendiente carlista, casi desconocido en la sociedad. Los españoles, nos guste o no, no apoyan a los carlistas ni en sus concepciones sociales, ni en sus propuestas políticas, ni en su catolicismo militante.”

7-     VG/ CMI : Se nos sigue contando la historia de los “reyes católicos de España”. ¿Cuál es en la actualidad el papel de esta religión en el reino?

Nicolas Klein : “El Estado español no es laico sino oficialmente aconfesional: no se fundamenta en el catolicismo para establecer sus políticas y no existe colusión entre la Iglesia y el Gobierno. Sin embargo, reconoce la especificidad del catolicismo, religión histórica de los españoles. El tercer apartado del artículo 16 de la constitución lo sanciona de forma indirecta. En cuanto a la actual monarquía, ha entendido muy bien que la religión y sobre todo la práctica religiosa desempeñan hoy en día un papel bastante débil en la sociedad española, con excepción de unas tradiciones que tienen un firme arraigo, como las procesiones de Semana Santa o las fiestas mayores. Felipe vi tomó a este respecto algunas medidas para respetar el carácter aconfesional del Estado y adaptarse a esas evoluciones. Jurar sobre la Biblia y delante de un crucifijo se ha vuelto facultativo para un ministro o un alto cargo del Estado. Sigue no obstante acudiendo a Santiago de Compostela, yendo a la misa de Pascua en Palma de Mallorca o presentando un belén en su mensaje de Navidad. La reina Letizia es atea y nunca lo disimuló pero respeta los usos y creencias del catolicismo. Se puede censurar semejante evolución pero también permite a los reyes acercarse a su pueblo.”

8-     VG/ CMI : A menudo había tensiones en las relaciones entre Juan Carlos y Alfonso (ii) de Borbón. Hoy en día, ¿cómo son esas relaciones entre Felipe vi y el duque de Anjou, Luis (XX)- Alfonso de Borbón?

Nicolas Klein : “Que yo sepa, las relaciones entre Felipe vi y el duque de Anjou son cordiales. Las disputas dinásticas interesan mucho menos al rey actual que a su padre ya que el primero no ha tenido una vida tan compleja como el segundo. Felipe de Borbón nunca ha tenido que defender un trono hipotético frente a otros pretendientes. Se convidó a Luis Alfonso de Borbón a la recepción oficial que siguió a la ceremonia de proclamación de Felipe vi, lo cual es un gesto fuerte y simbólico de reconciliación.”

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