[VIDEO] De la Souveraineté et de la Légitimité selon Paul-Marie Coûteaux
Ce mercredi 17 février 2016, Vexilla Galliae et le Centre d’Etudes Historiques nous conviaient à la conférence de Monsieur Paul-Marie COÛTEAUX : « Je ne vous écris ce soir qu’au sujet de la France ».
Cette phrase, sous-titre de son ouvrage « De Gaulle, Espérer contre tout », écrit en une nuit dans l’enthousiasme d’une réponse exaspérée à un ouvrage de Régis Debray affirmant que la France était sortie de l’Histoire en juin 1940, aurait pu être, aisément, remplacée par « De la Souveraineté et de la Légitimité », pour l’intitulé de la conférence, tant Monsieur Coûteaux développa avec brio la consubstantielle dépendance de l’une et de l’autre.
En effet, il développa que toute Souveraineté a nécessairement besoin d’une Légitimité pour être reconnue à l’extérieur comme à l’intérieur du territoire, par les peuples sur lesquels elle entend exercer un pouvoir.
Sans Légitimité, la Souveraineté ne peut recueillir la reconnaissance du peuple, qui refusera dès lors qu’elle exerce sur lui une quelconque autorité.
De même, la Légitimité a essentiellement besoin de la Souveraineté pour déployer l’autorité que le peuple lui a reconnu le droit d’exercer sur lui.
Sans Souveraineté, la Légitimité ne peut agir avec l’indépendance d’action et l’autonomie de décision nécessaires pour protéger le territoire et les peuples qui l’ont reconnue… Ainsi, ces deux notions sont-elles interdépendantes l’une de l’autre. L’une ne pouvant s’exercer naturellement sans l’autre. Ou l’on se retrouve dans un pouvoir illégitime qui doit s’imposer par la force (tyrannie, dictature), ou l’on est dans un pouvoir soumis, dépendant de l’étranger (colonie, protectorat, république française actuelle soumise à la Commission européenne…).
Passionnante introduction qui fut complétée par l’évocation du sujet du livre qu’il écrivit en réponse à Régis Debray. Monsieur Coûteaux réfute catégoriquement que la France soit sortie de l’Histoire lors de l’armistice demandé par le maréchal Pétain en 1940.
Son analyse est que, et le maréchal Pétain et le général de Gaulle, furent chacun INDISPENSABLES à la survie de la France, plongée dans une débâcle militaire et institutionnelle jamais vue qui saisit d’effroi le monde entier ! Monsieur Coûteaux nous rappela le mot définitif du cardinal Eugène Tisserant : « Si la France cède, la Chrétienté est perdue ! ».
La catastrophe était si considérable, face à un ennemi à l’idéologie si absolument contraire à notre survie, qu’heureusement qu’il y eut le maréchal Pétain pour accepter, avec la certitude du sacrifice, l’investiture d’une IIIème république en déroute qui s’en lavait les mains, pour faire face à l’ennemi surpuissant auquel il n’aurait fallu que quelques semaines supplémentaires pour atteindre Menton et Saint-Jean-de-Luz. La demande d’armistice stoppa cette invasion irrépressible, à la grande fureur d’Hitler, d’ailleurs… Le maréchal Pétain était le bouclier recevant le feu de l’adversaire et protégeant la Patrie sur le champ de bataille. Il était le pouvoir Légitime face à l’envahisseur.
Mais, naturellement, l’exil du général de Gaulle à Londres permit de maintenir une Souveraineté nationale qui avait disparue dans la France envahie et vaincue en un mois. Les forces de résistance purent être organisées avec l’indépendance d’action dont ne jouissait plus le maréchal Pétain.
Le général de Gaulle fut ainsi l’épée de la reconquête. Il était la Souveraineté sauvegardée à l’extérieur du territoire, à même d’organiser la reconquête nationale.
C’est pourquoi les deux furent indispensables. Qu’eût été la Souveraineté du général de Gaulle sans la Légitimité maintenue face à l’ennemi par le maréchal Pétain ? Et qu’eût pu faire la Légitimité du maréchal Pétain, en 1945, quand fondirent sur la France, exsangue, la double menace mortelle des « résistants » communistes (qui ne résistèrent qu’après avoir collaboré…) et des « libérateurs-Amgot » américains, sans la Souveraineté qu’avait maintenue à bout de bras le général de Gaulle et qui empêcha ces deux désastres ?
Cette conférence fut donc passionnante et porteuse d’un heureux esprit de véritable réconciliation nationale. Une question me vint alors à l’esprit :
Comment Monsieur Paul-Marie Coûteaux, si grand défenseur de la Souveraineté de la France, que mille cinq-cents ans de royauté contribuèrent à établir et à défendre, et liant si intimement cette dernière à la Légitimité, qu’incarne fondamentalement et historiquement le Roi de France, l’Aîné des Capétiens, Louis XX, ne se déclare-t-il pas Royaliste ?
Pour moi, sa pensée est structurellement royaliste et très peu de choses nous séparent de le compter parmi nous… Pour Dieu ! Pour la France et pour le Roi ! Vive Louis XX !
Franz de Burgos