Liguons les royautés de par le monde !
I – Les conditions préalables
2 – Liguons les royautés de par le monde !
L’une des conditions indispensables à la Restauration de la France consiste en la claire conscience de la situation de notre pays dans le monde aujourd’hui, et à en tirer les conséquences : une restauration française aura nécessairement besoin d’être acceptée au niveau européen et au niveau international, et il est aujourd’hui à peu près impensable de restaurer seul et sans la collaboration — et l’aide au mieux ; l’indifférence au pire — des acteurs mondiaux.
Nous avons vu à travers l’union de trône et de l’autel que la collaboration avec l’Église et la participation active à sa restauration est une nécessité. Cela correspond, en un certain sens, à la première alliance internationale que la royauté française doit renouer.
Elle ne suffit pourtant pas. Il faut encore renouer les anciennes alliances fondées sur les dynasties royales d’Europe, afin de restaurer une Europe véritable et enracinée, fondée sur ses réseaux familiaux immémoriaux. Il y a évidemment les monarchies déjà en place, mais il y a aussi les monarchies qui cherchent à se restaurer, de l’Italie à la Russie en passant par la Roumanie et autres royaumes en gestation.
La restauration de la royauté en France ne pourra être que le phénomène déclencheur d’une cascade de restaurations en Europe, et qui sait de par le monde, dans un enchaînement salvateur et un cycle vertueux. Il nous faut donc rétablir les anciens réseaux et renouer activement pour restaurer une Europe globalement monarchique et respectueuse de ses diverses traditions, en ligne avec l’histoire — ainsi la Suisse doit rester (ou redevenir ?) une confédération de propriétaires souverains, par exemple.
Avant d’aller plus loin, précisons que la restauration de ces réseaux royaux — pierre et levier indispensable à la restauration française — signifie aussi la collaboration intégrale et intransigeante aux diverses restaurations royales, tant dans les pays sans roi que dans les monarchies existant encore officiellement. Si, évidemment, une monarchie en place est beaucoup plus forte qu’une restauration en dormition, n’oublions pas non plus que, comme l’Église, toutes les sociétés sont atteintes par le modernisme. Ainsi, le travail de restauration est aussi nécessaire dans les monarchies en place : elles sont, le plus souvent, des républiques couronnées. Tout ce qui peut contribuer à nourrir l’esprit restaurateur est bon, de l’Espagne à l’Angleterre en passant par la Belgique. Aucune n’est à rejeter, mais il faut aussi, et cela se fera naturellement, privilégier les affinités : les monarchies et les restaurations catholiques, par exemple.
Cette alliance européenne pour la restauration, que nous appelons de nos vœux — et où la monarchie pontificale aura toute sa place —, ne suffit pourtant pas. Nous sommes à l’heure dite de la « mondialisation », mot très dévoyé mais qui manifeste tout de même une réalité, celle de la réduction des distances entre des zones autrefois sans contacts. Il serait bête et dangereux de ne pas chercher activement et volontairement des affinités spirituelles avec les monarchies dans le monde et de ne pas collaborer pour nos restaurations réciproques, car aujourd’hui la technique nous permet facilement de collaborer. Les anciennes colonies françaises évidemment, avec le Maroc de Lyautey, constituent un précieux champ d’action, mais, au-delà, il faut nouer ou renouer avec les royautés en place — comme au Japon ou en Thaïlande — et les restaurations potentielles — par exemple, il doit exister un désir de restauration impériale en Chine, invisible et insoupçonnable, mais certainement là !
Fondons ainsi une sorte de ligue internationale des royautés et des restaurations, où la collaboration dans tous les domaines servira à aider les restaurations effectives et spirituelles un peu partout dans le monde. Il faut d’ailleurs aussi aider de toutes nos forces ces monarchies traditionnelles encore en place, mais gangrénées par le modernisme. C’est particulièrement le cas en Asie où, souvent, la maladie moderniste est encore peu présente dans le pays réel et dans la vie quotidienne, mais où elle se voit petit à petit imposée, notamment depuis l’extérieur, comme c’est le cas au Japon.
Il faut aussi ne pas hésiter à apprendre les uns des autres pour combler nos lacunes réciproques, en restant pragmatiques, pratiques et réalistes, sans jamais perdre de vue les principes éternels et nécessaires.
Cette ligue internationale sera le bouclier et le fer de lance de la Restauration, et le laboratoire d’un autre ordre mondial, royal dans son esprit, c’est-à-dire harmonieux, et n’oubliant pas de mettre l’accessoire après l’essentiel, tout en coupant avec les racines révolutionnaires.
Tout reste semble-t-il à réaliser en ce domaine, mais la fondation d’une ligue internationale des royautés et de la Restauration est une nécessité pour s’entraider, pour restaurer l’esprit de par le monde, du proche vers le lointain, pour combler nos déficits et nous entraider selon nos moyens, tout en créant la structure et les réseaux nécessaires pour fonder un ordre mondial favorable à la restauration française, que cet ordre utilise ou non les structures existantes, peu importe.
Pour cela, il faudra beaucoup de gens, un réseau diplomatique royal (légitime, donc), parallèle à l’officiel (c’est-à-dire légal, mais illégitime), définir l’esprit de cette construction. L’axe européen est essentiel, l’axe des relations traditionnelles avec la France, comme le Maroc, est important, et l’axe tiers à ne pas négliger se révélera peut-être capital justement par l’absence d’histoire commune jusqu’ici, qui permet aussi de désactiver toute rancœur ou préjugé, puisqu’ils n’existent pas, et peut permettre des prises de conscience réciproques et complémentaires grâce à des pratiques royales différentes dans les formes mais identiques dans l’esprit, avec le Japon en particulier, plus vieille royauté subsistante de la planète.
Cherchons ainsi à refonder une affinité spirituelle avec les royautés du monde et une collaboration et une entraide pratiques pour restaurer activement sur la face de la Terre, et préparer le terrain international à la restauration française.
Cette initiative clef doit être enclenchée au plus vite, car elle prendra du temps à mûrir. Seule la Maison de France et son gouvernement royal pour la restauration peuvent l’entreprendre, en refondant d’une part un réseau diplomatique, et en exhortant d’autre part à la fondation de cette « ligue internationale ».
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le roi, pour la France !
La série « Campagne royale », signée Paul-Raymond du Lac, est composée de quatre cycles : Les principes restaurateurs ; Les conditions préalables [à la restauration] ; Les fondements de l’action ; et Place à l’action, couronnée par le manifeste. Les intitulés des articles sont les suivants :
► Haut les cœurs ! Manifeste pour la restauration royale
► Les principes restaurateurs :
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- La voie royale
- Soyons de bons et exemplaires sujets, des ministres entreprenants, des chevaliers zélés : premier pas vers la Restauration
- Sortons de toute logique d’appareil et de parti !
- Agissons en tant que sujets quitte à désobéir, en toute courtoisie, aux lois iniques
- Réinvestissons la res publica
- Soyons naturellement des régnicoles de la France éternelle
- Voyons loin, très loin : croissons et multiplions !
► Les conditions préalables :
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- Réunissons le trône et l’autel
- Liguons les royautés de par le monde !
- Unissons la famille royale
► Les fondements de l’action :
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- Exaltons la liturgie royale restaurée et traditionnelle : la restauration intégrale
- La Restauration ne peut passer que par le sacre royal : la restauration spirituelle
- Fondons le gouvernement royal pour la Restauration : la restauration réelle
- Restaurons les finances royales par l’impôt volontaire : la restauration pragmatique
- Formons une armée royale
► Place à l’action : Investissons le pays réel selon nos possibilités
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- Envahissons la place publique via l’élection démissionnaire
- Mettons le roi sur le trône !
- Assimilons les réfractaires
► En pratique :
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- Annexe 1. Le problème musulman
- Annexe 2. Exemple d’esprit royal d’union nationale : hymne et drapeau