La voie royale
Nous constatons objectivement, chaque jour, l’écart qui se creuse entre la classe politique et la très grande majorité des Français. Le temps des élections républicaines contribue à accentuer ce phénomène. Malgré l’hypermédiatisation, il est marqué par le désintérêt des électeurs pour un discours aseptisé, éloigné des préoccupations quotidiennes.
Comme si, au carrefour de la première crise pétrolière, l’état et la population empruntèrent deux routes, deux langages, deux préoccupations différentes, les ayant séparés. La hausse des prix, la politique migratoire, le regroupement familial, les dépenses de l’état, la naissance de la dette publique eurent d’abord peu d’impact sur l’opinion. D’abord parallèles, les deux chemins distinguèrent peu à peu la classe dirigeante de celle du peuple.
Le chômage, la crise économique, la pauvreté, la corruption éloignèrent progressivement les axes de circulation et laissé périr la classe dite « moyenne ». Le choc financier de 2008 aurait pu rassembler la République, si l’exécutif avait choisi d’imposer son autorité sur la sphère financière. Tout au moins aurait-il pu construire une bretelle psychologique, reliant à nouveau les routes, prenant en considération le malaise et les difficultés des Français.
L’invasion migratoire voulue du territoire, les attentats et le terrorisme croissant ont enfin fait prendre conscience que la destination de l’élite politique et de l’Europe étaient à l’opposé de celle du peuple français. Elle n’a du reste jamais changé pour ces derniers, à savoir le bonheur de vivre, du travail, la paix, la prospérité et le respect des valeurs de la famille.
Le tarif du péage imposable est de plus en plus lourd pour les usagers routiers ou contribuables. Ils ne savent plus où ils sont, où ils vont. Les chauffards sont de plus en plus nombreux, les risques d’accident croissants, la liberté de circuler de plus en plus contrôlée avec, comme paradoxe, un manque de forces de l’ordre.
La République a pris le mauvais chemin. Il s’agit toutefois d’une volonté évidente d’affaiblir, de maîtriser, de mélanger, de normaliser, de déresponsabiliser, d’annihiler les valeurs, pour faire des Français un troupeau soumis. Le mensonge de « l’humanisme » a vécu. Contre toute attente de la part de cette élite, les simples citoyens prennent conscience de rouler dans une impasse, en direction d’un mur, au bout du chemin.
Il est encore temps de faire demi-tour, d’emprunter une autre voie, celle où l’être humain devienne le cœur de la relation, de l’économie, du lien social et donc politique. L’État doit être le garant du respect primordial de ces valeurs, doter le pays d’institutions nouvelles, revalorisant la notion de l’économie et du service de proximité, à taille humaine.
La France, fille aînée de l’Église, ne peut retrouver sa place et sa douceur de vivre qu’en bâtissant une société nouvelle, axée sur ces fondements. Car la situation n’est pas une fatalité. Le pays peut renaître, en se basant sur le socle inébranlable qui a fait sa splendeur et sa prospérité. Le nouveau garant de la France et des Français devra devenir le lien et le ciment de notre nation, sous la protection de Dieu.
Philippe de La Grange