Lettre ouverte à SAR le prince Henri, duc d’Orléans
Chers lecteurs,
Nous vous informons que cette lettre ouverte est consécutive au « Communiqué rectificatif » de Son Altesse Royale, Monseigneur le prince Henri publié le 24 juillet 2015 sur Le blog du Comte de Paris suite à l’article du Figaro Magazine par Stéphane Bern le 17 juillet 2015.
Vous pouvez retrouver ci-après l’intégralité du communiqué de SAR le prince Henri.
La rédaction
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Le 29 juillet 2015
Monseigneur ! Vous êtes prince du Sang de France et êtes évidemment un Bourbon, mais actuellement encore, d’une branche cadette ayant reçu l’apanage d’Orléans. Effectivement, l’usage attribuait aux branches apanagées le nom de leur apanage pour les distinguer de l’aîné, qui était « Bourbon » et portait les pleines armes de France ; le vôtre est donc « Orléans » et vos armes sont celles de France barrées du lambel d’argent de cadet. Je pense que personne, encore moins Monsieur Stéphane Bern (votre ancien secrétaire particulier), ne songe une seconde à vous contester cette appartenance au Sang de France, à cette glorieuse famille de Bourbon qui est l’orgueil de notre histoire. C’est ce lien, avec ce sang précieux entre tous, qui est l’unique source de la légitimité qui se posera peut-être, avec l’aînesse, sur la tête de l’un de vos lointains descendants et le fera accéder au Trône de France, si Dieu en décide ainsi ! Mais pourquoi, Monseigneur, relever cette évidence ? Votre insistance à toujours rappeler que vous êtes un Bourbon pourrait laisser croire que vous en doutez vous-même. L’on ne revendique que dans le doute ; la certitude se tait et s’impose par les seules vertus de la Vérité…
Monseigneur ! La hiérarchie entre les Capétiens n’est ni une fiction, ni n’est apparue en 1987 ! Elle procède des Lois Fondamentales du Royaume de France qui opèrent une distinction nécessaire entre membres dynastes et non dynastes, entre membres aînés et cadets afin d’organiser la succession à la Couronne de France… Les Bourbon-Busset sont bien la branche généalogiquement la plus ancienne encore existante de la maison de Bourbon, mais cela fait près de cinq siècles et demi que les trois fils (et leur descendance) que Louis de Bourbon (1438-1482), prince-évêque de Liège, eut avec Catherine d’Egmont, duchesse de Gueldre, sont considérés comme non dynastes car conçus hors du sacrement de mariage de la Sainte Eglise Catholique (et pour cause, Louis de Bourbon ayant reçu les ordres…). Les Lois Fondamentales du Royaume de France reconnaissent comme naissance légitime, celle intervenue dans le cadre d’un mariage légitime : elles ne considèrent donc pas seulement comme illégitimes les fils nés hors mariage (bâtardise), mais même ceux légitimés par mariage subséquent. L’illégitimité au moment de sa conception marque définitivement l’enfant et en stigmatise sa descendance jusqu’à l’extinction de la branche !
Monseigneur ! L’honnêteté est un mot bien considérable que les pauvres créatures que nous sommes, au premier rang desquelles se placent les princes de ce monde (les premiers seront les derniers…) doivent utiliser avec beaucoup de circonspection.
L’Histoire nous dit qu’Isabeau de Bavière « jura sur Dieu » que Charles VII n’était pas le fils de Charles VI. Qui, mieux que la mère, pouvait affirmer plus incontestablement l’illégitimité de son fils ? Nul homme sur cette terre, mais Dieu seul quand la forfaiture est surhumaine ! Il envoya la bonne Jeanne, guidée par Ses anges, rétablir la Vérité divine !
L’Histoire nous dit ensuite que Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, duc d’Orléans, puis Philippe-Egalité après 1792, votre aïeul direct, affirma avec véhémence qu’il abandonnait d’autant plus volontiers son ci-devant nom pour celui d’Egalité qu’il se savait être le fils d’un cocher du Palais-Royal et non celui de « Louis le Gros » (Louis-Philippe d’Orléans 1725-1785). Qui, mieux que lui-même, pouvait connaître sa propre origine ? Personne, à l’heure où ses parents étaient six pieds sous terre ! Et là, Dieu laissa la guillotine rétablir la Vérité…
L’Histoire nous dit enfin que la Reine Isabelle II, reine légitime dans la tradition successorale espagnole, mais usurpatrice de son oncle Charles V dans celle « salique » des Bourbon venus de France, épousa son cousin germain François d’Assise de Bourbon, fils aîné de son second oncle, François de Paule de Bourbon. De ce mariage légitime, naîtra un fils, Alphonse (futur Alphonse XII) que la Reine Isabelle II et le Roi-consort François d’Assise reconnaîtront tous deux comme légitime fruit de leur union. Qui peut venir s’opposer à la reconnaissance mutuelle d’un enfant par ses deux parents ? Personne, sauf la médisance… langue du Diable qui ne s’effraie de rien !
L’honnêteté, Monseigneur, voudrait…non, impose qu’en toute chose l’on agisse en seigneur, j’entends avec l’esprit franc comme la lame de l’épée que l’on brandit pour la sauvegarde du Roi et donc de Dieu dont il est le Lieutenant ; avec la parole claire comme l’eau pure de la foi que nous donnons au Roi et dont nous conservons pieusement en notre âme la source inépuisable jusqu’à notre dernier souffle ; avec le cœur orgueilleux de la fidélité que nous devons au Roi pour l’amour de Dieu !
Monseigneur ! Une nouvelle fois, vous êtes prince du Sang de France ! Le plus illustre sang de l’univers ! Cette seule parenté est votre gloire ! Vous êtes duc d’Orléans, chef d’une maison fondée par l’apanage que Monsieur, Philippe de Bourbon, frère de Louis XIV reçut de celui-ci ! Ce sont les titres, parmi de très nombreux autres, dont la Providence vous a comblé ! Rien ne peut attenter à votre position illustre comme la prétention à une position indue ! En la négligeant au profit de l’usurpation, vous piétinez vous-même l’illustre maison dont vous êtes aujourd’hui le chef et en précipitez dans le même discrédit tous ses membres !
Monseigneur ! Je crains que vous n’y perdiez tout ! La prétention à l’usurpation est un miroir aux alouettes agité par le Diable qui vous aveugle et vous fait lâcher, pour l’ombre de chimères que vous n’atteindrez jamais, car Dieu veille bien au-dessus de vos espérances, la respectabilité générale qui serait due à l’un des plus grands princes d’Occident soutenant de toute la puissance de sa position son aîné, son cousin et son Roi, par la grâce de Dieu Louis XX !
Je prie Votre Altesse Royale d’excuser la rigueur de mes propos qui n’est que l’expression du regret que j’ai de voir la très haute considération en laquelle devrait être tenue votre maison, ternie par une prétention illusoire qui va à l’encontre du choix de Dieu et empêche tout royaliste de vous suivre.
Votre très impatient serviteur en Légitimité,
Franz de Burgos
Communiqué publié le 24 juillet 2015* par SAR le prince Henri suite à l’article de Stéphane Bern dans le Figaro Magazine du 17 juillet 2015
Communiqué rectificatif
Par delà les écrits et les interprétations auxquelles ils donnent lieu, comme nous pouvons le constater dans le texte de Monsieur Stéphane Bern dans le dernier Figaro Magazine, je tiens à apporter certaines précisions pour les lecteurs non avertis.
Une vieille coutume veut que notre branche dynastique, celle des Bourbons-Orléans, ne soit désignée qu par son dernier nom, alors que les autres branches capétiennes, issues d’Henri IV, portent le nom de Bourbon Busset, Parme, Sicile ou Espagne. Cela ne nous empêche pas d’être Bourbon Orléans. La coutume est une chose et la réalité une autre!
Il est, par ailleurs, une fiction apparue en 1987, celle d’une hiérarchie entre les Capétiens. Si l’on accepte cette fiction, il faut alors en assumer toute sa réalité: la branche aînée capétienne existe bien, elle est Française et non Espagnole. Ce sont les Bourbon Busset. Certains les écartent au prétexte que le mariage de l’Évèque à l’époque n’avait pas été reconnu par le Roi Louis XI. Cette branche capétienne a pourtant fait souche.
L’honnêteté voudrait que l’on creuse aussi plus avant la légitimité capétienne des Bourbons d’Espagne. L’Histoire nous dit que depuis le règne des Reines Maria-Luisa et Isabel, le sang capétien ne coule plus dans les veines de leurs successeurs, sauf dans celles du Roi Juan Carlos grâce au mariage de son père avec donà Maria d’Orléans Montpensier. Mais cela importe peu, car en Espagne, depuis la « Pragmatique Sanction » du Roi Carlos VII d’Espagne, la « loi salique » ayant été abrogée, les femmes peuvent régner et transmettre le flambeau dynastique; or ce n’est toujours pas le cas en France et dans la Famille Royale de France.
Enfin il est nécessaire que j’affirme ici avoir demandé à mon père lorsqu’il était encore Chef de la Maison Royale de France et avant mon remariage civil puis religieux avec Micaëla Cousino Quinones de Léon, fille de la Marquise de San Carlos, Grande d’Espagne, de donner à la Duchesse Marie-Thérèse de Würtemberg le titre de Duchesse de Montpensier afin d’honorer la mère des Enfants de France.
Fait à Ascain, le 18 juillet 2015
Henri, Comte de Paris et Duc de France.