Tribunes

Une vision pour le Roi !

Le Royaume de France est ontologiquement attaché au Principe royal éternel qui est une émanation directe de l’autorité de Dieu dans Sa Création.

Le Royaume de France est la concrétisation dans notre monde du Principe royal divin, sur un territoire rassemblant des peuples que les événements historiques et la volonté commune ont unis en un peuple qui parle une même langue sous l’autorité et la persévérante vision d’une famille depuis plus de mille ans, les Capétiens. Tant que Dieu durera, si j’ose dire, le Principe royal durera et le Royaume de France durera ! Dieu étant éternel, le principe royal est éternel et le Royaume de France l’est tout autant !

Dieu pourrait changer d’avis… Certes ! Que Dieu le veuille et l’infertilité, les accidents, la maladie,… éteindront la famille choisie. Les exemples sont si nombreux… Le dernier successeur légitime disparu, le royaliste, toujours fidèle à cette autorité divine incarnée par le principe royal, s’inclinera devant l’évidence et s’attachera à comprendre les nouvelles résolutions divines…

Mais tel n’est absolument pas le cas pour l’instant : la famille choisie depuis 987 est la famille Capétienne. L’Aîné de cette famille est, aujourd’hui, un prince rayonnant de quarante-deux ans, père de deux fils magnifiques de six ans, pourvu, qui plus est, de très nombreux cousins cadets qui lui succèderaient légitimement si lui et ses fils venaient à disparaître. Un royaliste ne doit pas s’en émouvoir, 1984 et 1989 nous ont assez montré ce qu’il en est des espérances… Un royaliste aime son Roi, mais sert toujours Dieu !   

Dès lors, le Royaume de France, aussi éternel que le Principe divin qu’il concrétise, ne peut s’interrompre et n’a pas disparu avec la révolution.

La révolution de 1789 fut une éruption explosive de sentiments anti-Dieu, animée par l’effervescence de surface des « lumières » et le magma idéologique, de source abyssale, franc-maçonnique qui vise à obtenir le salut de l’homme par l’homme, révélant en cela sa nature diabolique, le diable se repaissant des âmes qui ont oublié Dieu. Or, cet idéal diabolique a réussi à contaminer suffisamment l’esprit humain, naturellement prédisposé à toujours s’éprendre du pire, pour apparaître comme un bienfait…

Le régime que la révolution a enfanté a pris le nom de « république » et s’est travesti du concept trompeur et aliénant de « progrès », au nom duquel les pires génocides furent légitimés ces derniers siècles, pour éclipser presque totalement le Royaume de France millénaire, rejeté par elle comme appartenant aux débris du passé.

Presque totalement, dis-je, car le sang de nos martyrs vendéens, bretons et de toutes les victimes de nos provinces mortes d’avoir été fidèles à Dieu et au Roi, a gorgé notre terre de France d’une telle espérance qu’elle a ressurgi en nous, immortelle sève royale, des siècles plus tard ! Notre fidélité est leur plus belle revanche !

Ainsi, la république n’est-elle donc qu’une lune qui s’interpose entre le peuple de France et le Royaume ancestral. Nous sommes actuellement dans l’ombre de cette éclipse, mais nous devons savoir que derrière cette ombre existe toujours le brillant Royaume qui, pour n’être plus visible, n’a pas cessé une seconde d’exister !

Voilà pourquoi je ne cesse de vous dire que, par le droit monarchique ancestral du Royaume de France, Louis de Bourbon, Aîné des descendants actuellement vivants de Louis XIV, ne peut être considéré que comme l’actuel Roi de France. Roi que la république empêche de remplir tous ses devoirs, mais qui dispose pour lui-même de l’intégralité de ses prérogatives ! Roi auquel l’on s’adresse depuis toujours en l’appelant « Votre Majesté » ou « Sire » et dont l’on parle en le nommant « Sa Majesté le Roi » ou « le Roi » et certainement pas en disant « Monseigneur », « le prince Louis », « le duc d’Anjou »,…

NON ! Cette façon de considérer le Roi est une hérésie pour un royaliste !

Croyez-vous qu’en 1807, exilé en Angleterre sous le titre de « comte de L’Isle-Jourdain », après avoir été chassé comme un malpropre de Mittau, Louis XVIII, non sacré et sans aucun espoir de régner un jour après les gloires d’Austerlitz et de Friedland, aurait jamais accepté que l’on s’adressât à lui avec des « Monseigneur le comte de Provence… » ou « prince Louis » ?

Sa Majesté le Roi Très Chrétien Louis, Dix-huitième du nom, par la Grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre depuis le 8 juin 1795, n’eut pas seulement jeté un regard à l’inconscient qui se serait assez oublié pour s’adresser à lui sous cette forme et se fût perdu à jamais à ses yeux…

En persistant à dénommer Sa Majesté le Roi Louis XX par « Monseigneur le duc d’Anjou », titre qui le définit seulement pour les tenants du régime usurpateur, un royaliste sincère commet une infamie involontaire, car il insulte le Roi en méconnaissant ses droits !

Louis XX, qui ne règne pas, qui n’est pas sacré, qui n’a pour seul soutien que notre fidélité et pour seule motivation que le Devoir qu’il se sait avoir à remplir par sa naissance : incarner le temps de sa vie un principe divin éternel, reçu de son père et qu’il laissera à son fils aîné, est, devant Dieu, c’est-à-dire selon « La Vérité » qui transcende toutes les intempérances humaines, Son lieutenant sur Terre pour le Royaume de France et le seul Chef légitime des peuples de France !

Cette vision pourtant simple des choses est la seule qui vaille pour un royaliste !

Toute autre vision est une compromission qui participe de l’hérésie révolutionnaire qu’est la république et fait de son protagoniste un étranger au Royaume de France !

L’on peut argumenter indéfiniment sur les modalités d’une restauration ou sur les éléments essentiels d’un gouvernement royal moderne, mais jamais sur les droits sacrés du Roi ! Car ils ne relèvent pas de la Création, mais du Créateur !

De même qu’un athée sincère (s’il en est…) croit sans doute réellement que Dieu n’existe pas…, alors qu’un croyant veut vivre sa Foi en la prenant comme filtre de sa vision du monde ; de même est-il compréhensible qu’un républicain puisse considérer que le Royaume de France n’existe plus et que le Roi est un « Monseigneur » parmi d’autres, tandis qu’un royaliste ne peut voir le Roi autrement qu’investi de la parfaite actualité des droits et dignités attachés au Principe royal éternel qu’il incarne et percevoir le monde à travers le prisme de cette conviction !

C’est en réalisant cette démarche, qu’en somme, l’on est royaliste !

Royalistes ! C’est en ayant cette vision pour le Roi que l’éclipse passera !

Pour Dieu, pour la France et pour le Roi ! Vive notre Roi Louis XX !

Franz de Burgos

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