Réinvestissons la res publica [Campagne royale]
Campagne royale
Cette campagne royale doit se comprendre en son entier et synthétiquement. Les paroles humaines sont limitées et une tournure ou une expression mal comprises peuvent créer des malentendus, sans compter les écarts de compréhension d’une personne à l’autre des mêmes mots. C’est pourquoi nous demandons la sollicitude du lecteur de ne juger cette humble campagne qu’à la lumière de sa lecture entière, dans l’espoir que les mécompréhensions possibles de détails soient comblés et nuancés par le tout. Si nous parvenons à communiquer un peu de cet esprit royal en lequel nous croyons et dont nous parlons, nous serons comblés. Que tous ceux qui ont des remarques, des idées ou qui veulent simplement en parler n’hésitent pas à prendre contact avec votre serviteur via le formulaire de contact du site.
La campagne royale est composée de quatre cycles : Les principes restaurateurs, les conditions préalables [à la restauration], les fondements de l’action et Place à l’action, couronnée par le manifeste. Les intitulés des articles sont les suivants.
Articles précédents:
1- Haut les cœurs ! Manifeste pour la restauration royale
2- Les principes restaurateurs – 0. La voie royale
4- Les principes restaurateurs -2. Sortons de toute logique d’appareil et de parti
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- Les principes restaurateurs – 4. Réinvestissons la res publica
Nous touchons ici à un sujet essentiel pour la restauration de la France : notre relation à la République. Une sorte de malédiction, assez naturelle et compréhensible du reste, a hanté les contre-révolutionnaires et autre conservateurs depuis la Grande Révolution, et encore plus pendant le premier vingtième siècle avec le royalisme d’Action française : la République est à l’origine de tous les maux, et la monarchie de tous les biens. L’analyse n’est pas forcément fausse selon le sens donné à tous ces mots, mais elle possède trois défauts majeurs aujourd’hui – qu’elle n’avait pas forcément hier d’ailleurs – : le manichéisme nous guette, et il fait le jeu de la révolution intellectuelle et idéologique, car l’oubli de la royauté, bien plus que de la monarchie, nous menace ; et cela fait le jeu de la révolution areligieuse et antidivine ; et enfin la tendance négative à la résistance au lieu de la recréation, avec le danger de faire des républicains, concept très flou, des ennemis, dans un monde où tout le monde se dit « républicain » – sans bien savoir ce que c’est.
Notre temps tragique a pourtant dans le malheur quelques avantages paradoxaux : il nous fait sortir de la résistance et du conservatisme pour aller vers la refondation et la restauration, car trop a été perdu, et trop d’entre nous n’ont plus grand-chose à perdre. Il nous fait sortir du manichéisme, car nous voyons la mollesse spirituelle générale, avec des gens, et des jeunes en particulier, plus vraiment idéologiques au fond, mais surtout perdus, ne demandant qu’à retrouver Dieu et le roi s’ils pouvaient encore entrer en contact avec eux. Il nous rappelle, par le vide de sens de tous ces mots surannés, que les républicains n’existent pas, et ne sont que l’outil d’illuminés cherchant leur propre profit ou la folie perverse.
Réinvestissons donc la res publica de façon positive et entreprenante, en rétablissant le sens véritable du mot.
Ce combat restaurateur de restauration sémantique et principielle est le fondement de toute restauration saine. L’intransigeance absolue en cette matière est requise pour ne jamais se laisser entraîner au double sens, à la mollesse sémantique, à la perversion insidieuse de l’étiquette qui confine aux oppositions irréconciliables.
Réinvestissons la res publica, comme pour tous les mots dévoyés et pris en otage par la Révolution – Peuple, patriote, Nation, etc., il y en a tant… Sachons dire sans sourciller : Je suis sujet de notre bon roi, donc ardent soutien de la res publica éternelle et royale ; je suis donc un véritable républicain. Et si vous aussi êtes républicain, comme vous le prétendez, soyez bon sujet du roi, car hors du roi, point de république. Puisque la république bonne n’est point autre que la res publica, qui est par excellence un autre nom de la Cité voire de l’État, qui n’est autre que l’esprit royal incarné dans l’ordre matériel et politique, dans l’indication du chemin royal de toute spiritualité charnelle, axe vertical vers le ciel et les aïeux, France particulière dans la chrétienté, miséricorde, charité et tendresse horizontale et communion dans la marche vers la divinité. La res publica, la république, c’est la royauté incarnée et sacrée dans son roi, dans sa maison de France, et dans tous les sujets du roi ! La res publica, la chose publique, l’esprit public, c’est-à-dire l’esprit de justice et l’esprit divin incarnés dans le monde, n’est autre que l’esprit royal et le chemin royal en France. La Constitution du royaume de France est ainsi faite.
Seul ce genre de discours, hors des clous, hors des conceptions courantes, peut permettre de changer enfin de dimension, en sortant de la lutte interminable, de la différence irréconciliable, de l’étiquette réductrice de l’homme à une dimension uniforme. Le sujet du roi est multidimensionnel et polyforme, puisqu’il est un homme, plein de contradictions, de corps et d’âme, incarné et spirituel.
Ce procédé permet de désactiver l’opposition stérile et la lutte destructrice du royaliste contre le républicain, ou tout autre schéma binaire. Tout républicain est un sujet royal qu’il faut éveiller, à qui il faut faire prendre conscience du sens véritable de la république, puisque, s’il cherche vraiment le salut public, il ne peut que chercher la royauté, sinon il se fourvoie, par faiblesse, par ignorance ou par malignité, souvent comme une victime pauvre dont l’âme finira mal, pour des petits intérêts au mieux, ou dans une logique perverse de faire souffrir par cruauté les autres – comme ils ont pu souffrir en général eux-mêmes. Mais ces derniers sont minoritaires et importent peu. Ce qui compte, c’est le bon esprit à promouvoir et la conversion des cœurs, qui passe dans le réinvestissement de tous les pans abandonnés par la contre-révolution, à commencer par la république au sens véritable du terme restauré et qui n’a rien à voir avec ce monstre idéologique inexistant et ectoplasmique, prétexte pratique pour abuser des moyens que sont institutions et systèmes pour des profits particuliers au mieux, ou des volontés perverses au pire, bien tristes au demeurant et qui ont besoin de miséricorde et de charité.
Un républicain véritable est un sujet du roi qui ne demande qu’à prendre conscience de sa condition.
Pour Dieu, pour le roi, pour la France,
Paul-Raymond du Lac
Je partagerais bien cette publication, comme je l’ai fait pour d’autres auparavant, mais je la trouve sincèrement très longue et un petit peu compliquée, ne serait-il pas préférable d’envisager aussi de faire des publications beaucoup plus courte, pour donner envie aux lecteurs de lire la suite, avec des liens qui lui permettrait justement de cliquer et d’aller plus loin dans les explications. Des publications courte qui sont des accroches en fait ?
Pour vous servir, pour servir la France…
Cybèle
Cet article me paraît obscur. Faut-il donc se dire républicain? Il est très douteux que nous soyons alors compris. Le terme de république en France a un sens bien généralisé, qui est l’adhésion à une idéologie fondée sur le “progrès”, sur l’indifférenciation humaine, sur la toute puissance de l’individu, et aussi, comme l’a détecté Chantal Delsol, sur un élitisme un peu arrogant. Je ne vois pas très bien ce que cela peut nous apporter de faire ce mot nôtre.