Le Pape François dans les pas du Christ
Plus que jamais fière d’être catholique, même si je ne comprends pas encore par quel miracle cet Argentin, Jorge Mario Bergoglio, est devenu Pape ce mercredi soir 13 mars 2013 avec tous les handicaps qu’il présente : plus de 76 ans, une partie d’un poumon enlevée en 1957, jésuite (le premier à être devenu pape et quand on connaît l’histoire entre la Compagnie de Jésus et l’Église, bien des questions sont soulevées). Il est aussi chimiste et philosophe. Autrement dit, son intelligence, son érudition, sa très grande expérience de la vie chez les pauvres, les petits, les déshérités, les victimes de la société, son humilité, sa modestie, lui donnent tellement d’atouts que les catholiques et les autres peuvent espérer de vraies révolutions… en douceur.
À commencer certainement par une meilleure gestion de l’Église, de la curie, etc.… le voilà qui règle ses notes lui-même et utilise les transports en commun. Ce nouveau pape marche dans les pas du Christ sur « un chemin de fraternité, d’amour, de confiance entre nous ». Sa première apparition en soutane blanche avait surpris. Il a bouleversé en demandant de prier en silence pour Benoit XVI. « Prions toujours les uns pour les autres et prions pour le monde, pour qu’il y ait une grande fraternité ». Et avant de donner sa bénédiction, il a demandé – lui le Saint Père, lui le Souverain Pontife d’un milliard deux cent millions de catholiques, une faveur : « Je vous demande votre prière, qui est la bénédiction du peuple pour son évêque ». Le nouveau pape François sait qu’il faut donner du pain à l’homme, mais que cette nourriture terrestre ne suffit pas s’il n’y a la nourriture céleste. C’est pourquoi il avait tant milité en Argentine pour que les Argentins reprennent en main le catéchisme. Ce que les Chrétiens de la vieille Europe ont peut-être oublié.
Pourquoi les cardinaux ont-ils voté pour lui au cinquième tour de scrutin ? Quelle incroyable rapidité pour une fonction d’une telle importance ? Il est vrai que les médias spécialisés… et les autres ne pouvaient connaître ce que les cardinaux savaient : au conclave de 2005, Bergoglio (qui était devenu archevêque de Buenos Aires en 1998) avait recueilli malgré lui les voix de ceux qui ne voulaient pas de Joseph Ratzinger. Il avait donc été un grand favori. Il ne se sentait pas assez prêt, ayant à terminer certaines missions.
Le nouveau pape François a appelé l’Église à se purifier lors de sa première Messe, estimant qu’elle n’est qu’une « ONG » « si elle ne professe Jésus ». Aucun des favoris ne se serait hasardé à une telle déclaration et à une mise en pratique, qu’il s’agisse d’Angelo Scola, archevêque de Milan, de Marc Ouellet (Canada), d’Odilo Pedro Scherer (Brésil), de Péter Erdö (Hongrie), de Christophe Schönborn (Autriche), de Sean Patrick O’Malley (États-Unis) ou de Timothy Michael Dolan (États-Unis).
Une page de l’histoire de l’Église se tourne sur 2 000 ans, et même si la gauche anticléricale et tous les représentants des forces obscures du mal se déchaînent contre lui : le Ciel saura toujours lui venir en aide et la prière de tous les Chrétiens le soutiendra. Pourquoi enfin avoir choisi ce nom pontifical à la symbolique si forte : saint François d’Assise a été fondateur de l’ordre franciscain, un ordre mendiant, pauvre parmi les plus pauvres, adepte de l’écologie avant l’heure et proche des animaux ; saint François-Xavier transmettait la joie et l’amour dans la simplicité. Pour le pape François, tout est possible, y compris l’impossible…
Solange Strimon