[Point de vue] Le relativisme dynastique affaiblit l’engagement royaliste
Trop d’appels à l’indulgence ! Trop d’appels au relativisme dynastique ! Trop d’appel au respect d’une branche qui manipule les règles dynastiques pour imposer ses ambitions. Cela suffit !
La légitimité est absolue, elle est, ou elle n’est pas, il n’y a pas de demi-mesure. Seul Louis XX est le successeur légitime de nos Rois. Je dis Louis XX et pas Louis de Bourbon car il est le Roi, Roi Titulaire, certes, mais Roi tout de même car en France la monarchie est successive et le Roi ne meurt jamais. C’est toujours à nous qu’il est demandé depuis des années, de nous efforcer d’aller vers les autres « sensibilités dynastiques » au nom d’une fausse tolérance, de l’unité du royalisme. Il est temps d’y mettre un terme car cela n’a rien donné et pousse les séides des usurpateurs à nous prendre pour de faibles « pépitistes » des « Jean-Célestin » incapables de défendre leur cause. Cela leur donne un blanc-seing pour abreuver internet et l’édition de leurs arguments mensongers.
On nous appelle à respecter les princes qui trahissent la fidélité due au successeur des Rois qui ont fait la France. Force est de malheureusement constater que le chef actuel de cette Maison fait sienne une grande tradition familiale faite de félonies et d’usurpations. La Maison d’Orléans est profondément et justement impopulaire dans notre généreux pays. Cette lignée commence à être tristement connue du peuple de France. On sait qu’un grand nombre des princes de cette branche, ont été, à l’instar du citoyen Égalité, funestes a la maison régnante et au pays. Nés sur les marches du trône, ils n’apparaissent dans les troubles civils que comme d’infatigables séditieux, et dans les guerres au dehors ce sont de timides satellites de l’étranger (à l’image d’Henri d’Orléans qui aurait été prêt à se soumettre aux Allemands en 1940 en échange du trône [1]). Dans la variété et la complication des hommes et des événements qui forment les annales de la France, le nom d’Orléans se dégage avec de lugubres visages, d’implacables ambitions et d’incessants complots. Le peuple de France le sait, parfois confusément, mais toujours profondément. Quelles que soient leurs idées politiques ou sociales, les Français d’aujourd’hui, quand ils connaissent la réalité des faits et qu’ils ont un minimum de droiture et d’honnêteté, ne peuvent pas, en entendant prononcer ce nom, ne pas éprouver un insurmontable dégoût. Les orléanistes le savent bien puisque, dans leur propagande, ils substituent le plus possible le patronyme de leur champion. Les orléanistes parlent de l’héritier de nos rois, mais comme le disait Alphonse II, « il peut, en effet, y avoir confusion, puisque Henri d’Orléans, comte de Paris, est le descendant direct de Louis-Philippe d’Orléans devenu roi des Français … Nous représentons deux traditions différentes ».
Indépendamment de leurs qualités personnelles, les princes médiatisés de la branche cadette s’entêtent malheureusement dans leur refus de rentrer dans le rang. Nous savons que Dieu seul est juge de la bonne foi et de la conscience, perverse ou abusée des hommes. Nous ne pouvons toutefois que regretter cet entêtement à faire perdurer ces mensonges et manipulations. Ils contribuent, à leur mesure, à la division du royalisme. Nous ne pouvons que prier pour que l’un d’eux rompe cette chaîne de mensonge. De fait, l’orléanisme est une rébellion contre les Lois Fondamentales, contre la légitimité, contre la Couronne, et ainsi contre la Providence.
On nous dit qu’on ne peut pas leur reprocher les crimes de leurs ancêtres. Cela est vrai. Il est toutefois regrettable que s’épanouissent encore aujourd’hui les fruits de ces forfaitures : titres usurpés, ambitions félonnes et usage d’un nom qui n’est pas le leur.
Il faut avoir conscience que c’est toujours l’erreur et le mensonge qui sont cause de division, et que le fait de taire la vérité, comme celui de ne pas dénoncer des mensonges coupables, sont les causes réelles de la division, en même temps qu’elles peuvent donner à penser qu’il serait normal que persistent des prétentions séditieuses. Nous sommes divisés par l’ignorance de ceux qui ne reconnaissent pas les droits de Louis XX et par la violence des attaques orléanistes auxquelles nous ne répondions, jusqu’à ce jour, que trop mollement. Les seuls royalistes qui respectent totalement les principes de la monarchie traditionnelle, sont les légitimistes et c’est à ce titre que l’on peut affirmer qu’ils sont les seuls royalistes authentiques. Ce sont les principes inviolés de la royauté capétienne reçus sans compromission avec les idées de la révolution qui constituent leur force et leur unité. Les autres, orléanistes, providentialistes, ou que sais-je encore, se disent royalistes, mais ne sont que des monarchistes libéraux, des nationalistes, des farfelus ou bien encore parfois des pseudos mystiques. Les principes de la monarchie capétienne traditionnelle ne sont pas fruits de l’esprit partisan, ils forment un socle intangible indépendant des intérêts particuliers. L’unité de l’action ne pourra se retrouver qu’en eux. Mieux vaut travailler à la Restauration sur des fondements solides qu’avec des francs-tireurs sans colonne vertébrale.
Nous savons maintenant quoi répondre à ceux qui appellent à l’action coordonnée avec les « sensibilités » diverses. Car de quelle action parle-t-on ? Ce mauvais œcuménisme empêche la redécouverte sincère, l’approfondissement et la promotion des principes philosophiques, naturels en même temps que politiques et sociaux sur lesquels repose la monarchie traditionnelle. Il faut surtout permettre à la Vérité, historique et doctrinale, d’être sereinement connue, approfondie et développée.
Au travail ! Et si vous ne savez pas par où commencer, demandez !
Louis de Lauban
Pour le Cercle d’Action Légitimiste
[1] Libres propos sur la guerre et la paix, Adolf Hitler, Flammarion, ed. 1954, p. 317