L’homme sans Dieu reste malgré lui avec Dieu, par Pauline Blanche
L’autre jour après la messe, les enfants de la paroisse s’assemblaient comme à l’accoutumée, avec les parents pas très loin, dans une salle avec moquette, en attendant que les cours de catéchisme commencent. Sans chaussures, une bonne quinzaine d’enfants de deux à treize ans étaient là. Mon petit bout de chou d’un an et trois mois était là aussi.
À un certain moment, la troupe s’égaye. Des ballons mous commencent à voler ici et là. Le petit bout de chou est au milieu, à quatre pattes, rayonnant de joie.
Moi, à chaque moment, je vois un immense aîné lui tomber dessus, ou un ballon le frapper en pleine face… Je me précipite pour l’éloigner de la mêlée. Lui est toujours plein de joie et ne s’est même pas rendu compte de la douleur qu’il a sans doute évitée. Cette scène m’a fait penser à notre condition sur cette terre.
Ne sommes-nous pas un peu comme un bébé qui s’égaye comme un bon bêta en plein milieu de divers dangers ? Nous avançons et bougeons, nous nous activons ici et là, dans une sorte de dérapage incontrôlé que nous croyons contrôler, et sans avoir conscience de toutes les catastrophes que nous avons failli essuyer.
Si nous avions conscience de tout, certainement qu’il serait compliqué de faire quoi que ce soit, mais ne sommes-nous pas aux yeux de Dieu comme ce petit bout de chou aux yeux de sa mère ? Un bébé toujours exposé au danger, qui fait des choses dangereuses, très dangereuses, sans bien comprendre toujours ; et comme ce bébé est sauvé habituellement par la vigilance de sa mère, le bon Dieu est toujours là, pour tous, à nous sauver la mise in extremis sans même que nous puissions nous en rendre compte.
Et le bon Dieu est si bon que même les méchants profitent de son infinie miséricorde, car Il aime toutes ses créatures qui, au départ, sont bonnes tant que le péché ne vient pas les souiller. Soit que leur conversion reste possible, soit pour l’édification des autres, mais dans la limite de la patience divine, car, un jour ou l’autre, le jugement tombera.
Et Dieu est souvent bien bon de lâcher la main de sa créature chancelante afin de la laisser tomber de sa petite hauteur dans une chute peut-être humiliante mais sans conséquences, plutôt que de la maudire en la protégeant de tous les maux avant sa chute dans les flammes de l’enfer.
Pauline Blanche
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !