Un Pape pour un temps de crise ?
Les analystes, les commentateurs « autorisés », les « spécialistes »… avaient ergoté pendant des jours, des semaines : le Pape qui succéderait à Benoît XVI serait un gouvernant, un financier, un réformateur… en bref, nombreux l’avaient affirmé sur un ton aussi docte que péremptoire : l’Église a besoin d’un gestionnaire efficace, et c’est cela que le Conclave chercherait et nommerait.
Et puis, patatras ! L’Esprit Saint s’en est mêlé. Intarissable en farces et traits d’humour dont seul lui a le secret, voilà qu’il nous rappelle tous à cette évidence première : l’Église n’est pas un Etat, l’Église n’est pas une administration. L’Église est avant tout une barque qui n’a pas tant besoin d’être administrée que d’être menée.
Et voilà que notre nouveau Saint Père nous est dévoilé. Il est un Pape pour l’Église de notre temps, fruit d’un continent où le catholicisme dynamique manque cruellement à la vieille Europe. Il est un Pape pour une Église en temps de crise, et là est la leçon : notre Pape n’est pas un ministre des finances. C’est un homme qui s’est fait connaître pour ses positions sociales, son hostilité pour la corruption qui gangrène la classe politique argentine, mais aussi pour son combat pour les valeurs de la vie et de la famille. Euthanasie, avortement, mariage homosexuel… Sur toutes ces questions, François semble presque répondre à François Hollande dont il est… l’antithèse.
Voilà qui remet chaque chose en leur place : les affaires du monde, les questions des finances, de la banque du Vatican… reléguées à l’arrière-plan. Ce dont les Catholiques avaient besoin, ce dont l’Église avait besoin, ce dont le monde a besoin, c’est que Saint Pierre tienne la barque dans contexte orageux, où les vagues tentent de nous faire chavirer et plonger dans les tréfonds des absurdités matérialistes.
Les Catholiques doivent désormais prier pour leur nouveau chef… car les temps s’annoncent troublés et, plus que jamais, foi, espérance et charité doivent être enracinées dans la cœur des chrétiens du monde entier.
Stéphane Piolenc