Editoriaux

François Hollande à l’abri dans les tranchées

Un 11 novembre, presque comme les autres : selon les historiens, le 11 novembre reste une date qui donne envie de se faire entendre par le président de la république. Tant de mécontents avaient envie de le lui dire qu’ils ne s’en sont pas privés du tout.  La violence n’est pourtant jamais la solution.

Le président de la république sait qu’il est au plus bas avec 21% d’avis favorables (nous l’avions déjà annoncé), selon un sondage Ipsos effectué pour Le Point. Du jamais vu dans l’histoire de France. Aucun chef de l’état n’avait connu avant lui un tel score depuis la création de ce baromètre sur l’image de l’action politique en 1996. Va-t-il continuer à chuter ?

Imperturbable, indifférent, ailleurs sur son petit nuage de réussite, très content et très fier de lui (c’est son caractère), François Hollande s’est retranché derrière la république dans un discours donné l’après-midi à Oyonnax “ne rien laisser passer face aux haines, aux intolérances, aux extrémismes, au racisme”. François Hollande espère en se refugiant dans les tranchées de notre histoire qu’il va redonner du sens à son mandat et éloigner le spectre de toutes les faillites, de toutes les désillusions, de tous les drames.

Il aime l’histoire et pour cause : le passé rassure quand on sait qu’au fond du trou, il est toujours possible de remonter. Alors pourquoi ne croirait-il pas à un sursaut des industries et de l’économie ? Il a toujours confiance dans sa bonne étoile, qui jusque là, ne l’a pas quitté. Serait-il arrivé au pouvoir sans celle-ci ? Assurément non, alors qu’il scande “La France est toujours capable de se relever, même des pires épreuves », il ne peut que nous faire sourire (grimacer convient mieux). S’il croit que c’est par ses discours qu’il peut encore nous faire rêver et nous faire croire à l’impossible retour au calme, il continue vraiment de nous prendre pour des benêts, qui pourraient porter demain un bonnet rouge. Qu’il ose nous dire que “rien n’est plus indispensable que le dialogue et la responsabilité”, alors qu’il n’a rien fait pour éviter toutes les fractures sociales actuelles, relève de l’utopie. Et plus tard : “Au delà de toutes les histoires particulières, au delà de toutes les appartenances locales ou régionales, au-delà des intérêts particuliers, c’est la communauté nationale qui nous réunit tous », mais que croit-il donc ?  Lui qui est devenu le fossoyeur de notre pays, lui qui ordonne que des milliards soient distribués tous azimuts pour acheter la paix sociale à Marseille, en Bretagne et ailleurs, que croit-il vraiment ?

Manuel Valls, que l’on avait muselé ces derniers temps, n’a pas hésité à venir au secours de son président. Enfin, on l’autorisait à reprendre du service. De ce 11 novembre, tout le monde retiendra seulement l’histoire de ces 200 maquisards d’Oyonnax, venus défiler le 11 novembre 1943 à la barbe de l’occupant allemand. C’était hier.

Et certainement pour la première fois de leur histoire, un certain nombre de personnes n’ont pas assisté (via la télévision) aux cérémonies de cette magnifique journée. Voir François Hollande dans sa tenue de président de la république et l’entendre continuer à nous raconter – sur le même ton – des histoires auxquelles il ne croit même pas, devient insupportable.

Solange Strimon

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