De ces petits bonheurs qui sont les plus grands
Notre société nous « vend » (ou plutôt nous fait avaler jusqu’à l’indigestion) du matraquage de (faux) bonheurs à bon marché qui tue l’intelligence, la volonté, et par là nous rendent esclaves de toutes les concupiscences et passions imaginables.
Cela, nous le constatons tous les jours et nous y résistons.
J’ai dû, avec un grand plaisir, remplacer mon épouse à la maison le temps de 4 petites journées : elle est partie avec la petite dernière de 3 mois à une cérémonie de mariage au loin et je devais m’occuper de nos deux grands (2 ans et 3 ans et demie).
Quel bonheur d’abord d’être « forcé », par devoir, de pouvoir échapper à tout le monde « extérieur » et ses ferraillages incessants. Le boulot de l’homme donne plus de gloire peut-être lors des victoires, mais toutes ces responsabilités publiques, aussi infimes soient-elles, sont évidemment pesantes : cela fait imaginer à quel point le Roi, père de la nation, doit être isolé dans son pouvoir, et à quel point la famille de France, sa famille charnelle, sont une clef de voûte essentielle pour l’équilibre du souverain et du royaume. La modernité est vraiment un être étrange, et on se demande comment elle est parvenue à forcer les gens à vouloir toujours le poste plus haut, alors que cela est si désagréable… Mais pour ressentir le poids des responsabilités encore faut-il en avoir conscience, et notre temps fait tout pour nous garder interminablement des enfants, des jouisseurs, des abuseurs invétérés.
Bref, quatre petits jours pour m’occuper de mes grands. Oh, tout a été bordé par ma fantastique épouse, je n’avais qu’à suivre le programme précis, la routine de tous les jours, et constater à quel point son travail magnifique d’éducation faisait de mes petits des grands déjà. Les bonnes habitudes déjà posées, ma fille m’a plusieurs fois aidé elle-même à trouver le manteau qui manque, à ne pas oublier le sac des affaires pour aller la messe, etc.
Il n’aurait certainement pas fallu que cela dure plus de quatre jours non plus, car l’homme n’est pas la femme, et aussi rigoureux que nous puissions être, nous n’égalerons jamais la rigueur et l’attention tendre de nos femmes.
Mais quel bonheur que ces quatre jours. Pas de téléphone, pas d’écrans. Juste m’occuper de la maison et des enfants. Des petites tâches toute la journée, une bonne fatigue après le coucher des enfants, des nuits de sommeil réparatrices, en sachant que les sacrifices sur la journée ont servi à l’édification concrètes et immédiates de nos enfants, là où les actions extérieures et publiques se perdent si souvent dans les nuées du monde.
Cuisine, aspirateur, promenade, ranger encore et encore, essuyer, changer, contemplation de la nature, questions des enfants, catéchisme, logistique de l’équipée messe, jeux, prières, papotage avec le voisinage.
Satisfaction du travail bien fait et utile. Plaisir des petites vertus et des sacrifices, si grandes et si puissantes.
Les quatre jours finissent, il faut repartir dans le monde et quitter ce petit monastère. L’esprit battant et le cœur sûr de savoir qu’au moins, si Dieu le veut bien, le foyer fonctionne bien. Qu’il est épargné.
Je n’en suis que plus étonné de voir que des mères s’obsèdent à fuir le bonheur du foyer qui leur sied si bien, et qui est si si si si si essentiel pour le salut de tous.
La modernité est véritablement un poison.
Purgeons-le au jour le jour dans nos façons de vivre !
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Je n’ai pas encore le bonheur d’être père, mais Dieu y pourvoit. Puissé-je avoir la force morale et physique pour assumeer ce rôle merveilleux, parce que je n’ai plus vingt ans (bientôt 63 ans!), mais Dieu est là aussi