CivilisationHistoireLettres d'un émigré

Quand les païens adorent les démons – le « dieu » Benzai

Le monde contemporain laïcisé à outrance fait semblant de croire, par un matérialisme convenu et facile, que les choses invisibles n’existent pas, que les êtres spirituels n’existent pas – ce qui est, à y penser objectivement, d’une stupidité crasse, ou du moins d’une inconséquence profonde (regardez un cadavre, si vous l’avez connu avant la mort vous constaterez une différence, qui s’appelle l’âme, réalité spirituelle d’ordre naturelle, ce qui veut dire qui est connaissable par la raison humaine).

Et donc, face aux religions, la posture moderne est assez étrange : elle y voit une sorte d’expédient pratique au malaise spirituelle qui naît nécessairement de l’ineptie des modernes – car on a beau nier notre cause ultime et notre fin ultime, et les réalités spirituelles, nous n’en avons pas moins besoin en réalité, d’où les souffrances qu’engendrent leur négation. Soit, et cela est compatible avec la posture précédente, à n’y voir que superstitions sans consistance et sans réalité aucune.

Ces postures ne sont pas, si on y réfléchit sérieusement, bien solides. Un chrétien ne devrait d’ailleurs pas considérer aussi dédaigneusement, le cas échéant, les religions païennes comme des sortes d’ersatz inventés par les hommes pour son confort spirituel – ce qui affaiblit par là-même la crédibilité de la seule religion vraie, subrepticement et sans crier gare.

Pourquoi en effet devrions-nous rejeter en bloc et absolument toutes les traditions du globe comme des absurdités obscurantistes ? Des histoires de guérison, de pseudo-miracles, de pluies dites miraculeuses, etc se retrouvent partout et de tout temps : il serait un peu gros que toutes ces histoires soient inventées… Même si on suppose des exagérations exponentielles et de nombreuses erreurs de mémoire, le trait est trop universel pour pourvoir conclure que les faits relatés dans les diverses traditions qui ne s’expliquent pas rationnellement n’existent pas du tout.

Il est plus naturel de supposer que ces faits sont grosso modo vrais, et l’Église, toujours prudente, ne s’est jamais prononcé contre l’irréalité globale de toutes ces manifestations. Pourquoi nos ancêtres et toutes les traditions auraient inventés ces choses de façon systématique et partout ? Dans un monde où évidemment personne ne mettrait en cause la religion, qui était une évidence pour tout le monde, pas besoin d’inventer ce genre de chose pour la défendre d’ailleurs.

Donc il faut admettre que ces faits ont un fond de vérité et que, a priori, des « sortes de miracles » ont eu lieu dans toute l’histoire et sur toute la planète.

Est-ce un problème ? Non. Car ces faits effectivement réels sont dans les religions païennes le fait des démons autorisés, par leur connaissance des lois naturelles et par l’autorisation divine, d’agir sur le monde, et donc de faire des petits miracles (en ce sens que même s’ils apparaissent grands, ils sont toujours dans l’ordre naturel – un démon ne peut pas aller contre la nature, il ne peut pas changer l’eau en vin, ou ressusciter un mort, mais il peut substituer du vin à de l’eau, ou guérir un grand malade qui n’est pas mort s’il connaît la façon naturelle de guérir telle ou telle maladie ; de plus quand le démon accomplit un miracle c’est toujours sur demande, et la réalisation est difficile – à la différence des miracles vraiment divins qui sont toujours faciles dans leur accomplissement et peuvent aller contre la nature, comme le soleil à Fatima par exemple).

Une preuve. Le « dieu » Benzai au Japon, un dieu féminin d’origine indienne et intégré ans le panthéon local- à la mode polythéiste, grand bordel divin si vous me passez l’expression. Ce « dieu » jaloux pour le coup est connu pour réaliser les demandes de « divorce » ou de « coupure de liens » – en bref quand quelqu’un veut rompre avec quelqu’un d’autre, en particulier les couples, c’est celui-ci qui est en charge.

Il serait intéressant d’examiner l’histoire des traditions attestant les réalisations de cette superstition, mais la conclusion est claire : diabolos signifie ce qui sépare, ce qui rompt l’harmonie, ce qui divise. Nous voilà en présence d’un « dieu » qui par définition est un diable à la vue de ce qu’il fait pratiquement.

Je ne vois pas pourquoi, si cela n’est pas justifié par des éléments suffisants, on irait nier par principe l’existence ou l’efficacité de ce culte païen : il serait bien plus intéressant de souligner que ce culte est rendu au diable, et donc dangereux, et donc malfaisant.

D’où que tout culte païen est faux car idolâtrique, c’est-à-dire qu’il prend pour Dieu une créature, là est l’erreur : soit il prend une idole matérielle, voire conceptuelle (la république ou la révolution par exemple), ou carrément un être inférieur par rapport au Créateur, l’ange de lumière par exemple et ses acolytes démoniaques – un bon ange n’accepterait jamais de se faire adorer à la place de Dieu, donc tout culte de ce genre d’être est forcément adorateur du démon – encore qu’on puisse imaginer que pour certaines circonstances autorisées par la Providence et de façon ponctuelle et exceptionnelle, un véritable ange vienne chasser momentanément un démon pour donner un signe ou une prophétie qui servira le jour venu à la conversion de tel ou tel peuple – les légendes sud-américaines précolombiennes annonçant l’arrivée des conquistadors peut-être par exemple ?

Paul de Beaulias

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

 

Une réflexion sur “Quand les païens adorent les démons – le « dieu » Benzai

  • Aurelie Afflard

    J’aime beaucoup, à méditer ❤️

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.