Le royalisme français est une espérance politique…
Le royalisme français, même aujourd’hui, n’est pas, et ne peut pas être s’il entend garder quelque crédibilité, un simple culte du souvenir ; il est une espérance politique plus encore qu’une nostalgie, une doctrine (peut-être un faisceau de doctrines? ), en tout cas une réserve de la France, un “recours”, comme il est convenu de dire.
Il lui faut donc préserver son originalité, son patrimoine de références et de méthodes. Sans doute n’en doit-on point faire un parti de la revanche, un égoïsme d’aigris anachroniques. Le royalisme est un souci de la France et pour la France : il est donc nécessairement confronté au délicat problème de ses relations avec le monde contemporain, avec la politique concrète.
Mais, inversement, il ne garde de signification profonde que dans la mesure où il offre l’antithèse des erreurs modernes qui se sont substituées à lui. Cette perpétuelle tension entre la tradition et la modernité est au cœur de toute réflexion sur une action royaliste. L’équilibre est parfois délicat à trouver.
Guy Augé, préface de la seconde édition (1983) de La Tradition Monarchique de Paul Watrin, 1916