L’idéologie révolutionnaire y vit là les couleurs de la Liberté…
En 1789 la cocarde à la couleur du Roi et de la nation (le blanc) et de la ville de Paris (le rouge et le bleu) fut sans doute agréable aux Français habitués depuis des siècles à ces trois couleurs venues du fond des âges si l’on en croit les vitraux du XIIIe siècle, les peintures de manuscrits du XIVe, les rubis, saphirs et perles blanches des objets d’orfèvrerie, etc. La livrée du Roi était tricolore, et innombrables étaient les uniformes de l’armée et de la marine, ainsi que ceux des serviteurs de la Cour qui étaient aux trois couleurs. L’idéologie révolutionnaire y vit là les couleurs de la Liberté (baptisées telles dès juillet 1789 du sang d’innombrables Français, car la terreur régnait déjà). Ce furent les marins révolutionnaires qui ne voulurent plus du pavillon au seul blanc pour y mettre les trois couleurs. Les bandes horizontales, bien naturelles, étaient impossibles à la mer car on aurait confondu nos vaisseaux avec ceux des Provinces Unies des Pays-Bas, d’où la naissance vraiment révolutionnaire du pavillon tricolore avec bandes verticales, tel qu’il est encore de nos jours…
Hervé Pinoteau, Nouvelles Etudes Dynastiques : Héraldique Vexillologie Phaléristique, 2014