ils n’échangent pas les jeunes filles contre des chameaux, mais c’est parce qu’ils n’en ont pas besoin…
En tant que dignes héritiers [de mai 68], nous avons reçu un patrimoine culturel et idéologique qui a impacté considérablement notre rapport au corps, à la sexualité, à la fécondité et à l’amour. Il paraît que nous devons nous en réjouir car, dans le monde, il reste encore une majorité de femmes opprimées par la domination masculine et d’individus ne pouvant pas vivre leur sexualité comme ils l’entendent. C’est un fait. Mais de là à s’enorgueillir de notre liberté, c’est une autre histoire ! Quand j’entends des garçons comparer les femmes à de la marchandise, je ne suis pas tout à fait certaine de vouloir glorifier notre modèle occidental. D’accord, ils ne les échangent pas contre des chameaux, mais c’est parce qu’ils n’en ont pas besoin : des jeunes filles leur offrent des services sexuels d’elles-mêmes, au bout du couloir dans les toilettes du collège !
Thérèse Hargot, Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque), février 2016.