Voulez-vous être vraiment libre ? Devenez esclave de Notre Dame !, par Antoine Michel
Voulez-vous être libre ? Alors soumettez vos passions et votre chair à un joug lourd et dure, par des mortifications et des jeunes. Sinon ces chevaux piqués vous entraîneront dans le pire esclavage de luxe et de lucre. Libérer vos envies et alors vous deviendrez esclave d’elles !
Vous voulez être libre ? Soumettez-vous alors à une règle stricte, lever tôt, coucher tôt, manger sobre, planification et minutage de votre vie. Sinon vous ne serez qu’un médiocre emporté par la moindre bourrasque du monde, une girouette incapable de tenir le cap, l’esclave de toutes les illusions qui passent.
Voulez-vous être libre ? Soumettez-vous à une discipline de fer dans les études et l’apprentissage, par une concentration toujours plus importante. Comme le coureur de fond qui pour aller le plus haut et le plus loin se soumet à des entraînements qui le font souffrir, qui parfois le font vomir – surtout au début. Sinon vous serez l’esclave de tous les mensonges et les doctrines séduisantes, de tous les arnaqueurs de service qui usent de votre ignorance pour vous abuser, et vous serez, pire, esclave de votre mollesse absente.
Voulez-vous être libre ? Alors soumettez-vous à la réalité, sinon la réalité vous mettra à genoux tôt ou tard – et malheurs à ceux qui se font mettre à genoux trop tard !
Voulez-vous être libre ? Alors soumettez votre intelligence à la vérité, soit la réalité tel qu’elle est, sinon vous serez toujours incapable de trouver le cap, et d’entreprendre le voyage pour aller au but. Sans intelligence, on ne se fixe que de faux buts, et vous serez esclaves de ces illusions : gloire, réussite, amour, ce que vous voulez.
Voulez-vous être libre ? Trouvez de bon maîtres et soumettez-vous à leur conseil avisé et prudent, surtout quand ils vont contre votre amour propre. Sinon vous ne serez qu’un électron esseulé et perdu, condamné à ne pouvoir rien faire de grand, amer et renfrogné au mieux, dont l’avenir n’est qu’être écrabouillé par la masse de l’État et de la modernité.
Voulez-vous être libre ? Servez ce qui est plus grand que vous, vos parents, votre roi, et le plus grand de tous, le Roi des rois, Jésus. Sinon vous serviez par force d’autres maîtres, qui seront de faux maîtres, et même si vous les choisissez : l’argent, la vaine gloire, les honneurs, le gourou d’une secte, le faux homme providentiel politique ou autre.
Voulez-vous être libre ? Alors détestez votre fond orgueilleux, et cette fantaisie qui vous porte à faire d’abord ce qui vous plaît, avant de faire ce que vous devez faire ! Alors seulement vous pourrez, en toute virilité, dans une vraie liberté, de choisir votre devoir. Sinon vous ne serez qu’une âme en peine ne finissant rien, ne persévérant jamais, et se contemplant elle-même, sans jamais se tourner vers son Créateur, ni rendre justice à tous ceux qui lui ont donné vie, existence et héritage.
Voulez-vous être libre ? Alors sacrifiez-vous, et sacrifiez-vous ce qui est vous est cher ! Libérez-vous de ces attaches, même légitime, pour ne vous emplir que de Celui qui vaut la peine d’être lier !
Car vous serez de toute façon un éternelle esclave sur cette terre. Alors choisissez bien de qui ? Si vous voulez être libre,, devenez esclave de Jésus !
Et pour devenir esclave de Jésus devenez esclave de Marie !
Et vous refusez de devenir libre en devenant esclave, vous subirez librement la justice de Dieu, comme le criminel qui ne se repent pas de son crime et qui a choisi librement de faire son crime : un jour ou l’autre la justice le rattrape et le punit ; et si la justice humaine est déficiente, sa conscience, quoiqu’il en dise, le torturera sur cette vie jusqu’à sa mort, et si toujours il persévère dans son mal, il ira en enfer.
Alors, pour être libre, il faut nous soumettre, servir, se sacrifier sur tous les plans.
Et avant tout surnaturellement en devenant esclave de Marie.
Saint Louis Grignon de Montfort (1673-1711) en est un parfait exemple. Sa dévotion a pour but de se donner en esclave à Marie pour mieux devenir esclave de Jésus, le Dieu-Homme. Voici ce qu’il dit dans Le Secret de Marie :
« [32] J’ai dit que cette dévotion consiste à se donner à Marie en qualité d’esclave. Il faut remarquer qu’il y a trois sortes d’esclavage.
Le premier est l’esclavage de la nature; les hommes bons et mauvais sont esclaves de Dieu en cette manière.
Le second, c’est l’esclavage de contrainte; les démons et les damnés sont les esclaves de Dieu en cette manière.
Le troisième, c’est l’esclavage d’amour et de volonté; et c’est celui par lequel nous devons nous consacrer à Dieu par Marie, de la manière la plus parfaite dont une créature se puisse servir pour se donner à son Créateur.
[33] Remarquez encore qu’il y a bien de la différence entre un serviteur et un esclave. Un serviteur veut des gages pour ses services; l’esclave n’en a point. Le serviteur est libre de quitter son maître quand il voudra et il ne le sert que pour un temps; l’esclave ne le peut quitter justement, il lui est livré pour toujours. Le serviteur ne donne pas à son maître droit de vie et de mort sur sa personne; l’esclave se donne tout entier, en sorte que son maître pourrait le faire mourir sans qu’il en fût inquiété par la justice.
Mais il est aisé de voir que l’esclave de contrainte a la plus étroite des dépendances, qui ne peut proprement convenir qu’à un homme envers son Créateur. C’est pourquoi les chrétiens ne font point de tels esclaves; il n’y a que les Turcs et les idolâtres qui en font de la sorte.
[34] Heureuse et mille fois heureuse est l’âme libérale qui se consacre à Jésus par Marie, en qualité d’esclave d’amour, après avoir secoué par le baptême l’esclavage tyrannique du démon ! »
L’âme libérale, celle qui est libre comme l’air, généreuse et bonne, se fait esclave et non pas vil mercenaire !
Ou, pour le dire autrement, sujet de son roi, et non client d’une démocratie totalitaire.
Car le client, à la fin, se fait toujours avoir.
Antoine Michel
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !