« Tu n’es qu’un petit bébé d’un jour encore dans le ventre ! », par Pauline Blanche

 

Les enfants sont plein de surprises et de ressources.

Ma petite fille de 6 ans profite de l’école à la maison : elle a la chance de ne pas être victime des cours de récréation et autres « joies » communautaires. Nous n’avons pas la mauvaise surprise, pour l’instant, de lui entendre dire de gros mots ou de mauvaises expressions.

 

Rousseau n’a vraiment rien compris, ou alors il comprenait et il était donc tout à fait pervers et diabolique. Notre nature blessée nous rend des monstres d’égoïsme, de colère et de toutes les concupiscences. Sans la régénération du baptême et le combat quotidien de charité et contre nos mauvais penchants, nous devenons des bêtes monstrueuses.

 

Et cela est si vrai que même avec les sacrements, une bonne formation et une éducation correcte, nous n’avons pas fini de chuter encore et encore, certainement pour mortifier notre orgueil démesuré, qui se love partout, parfois sous des formes subtiles, parfois tout à fait grossièrement, mais persistant.

 

Les enfants, plus « natures », nous rappellent notre pauvre condition. Les enfants innocents sont aussi de petits monstres, des juifs d’ancien testament qui ne comprennent que le fouet, dont les meilleurs sentiments sont vite trahis par une concupiscence galopante.

 

L’autre jour, ma petite fille se fait embêter par son petit frère de 18 mois, qui vient s’intéresser à ce qu’elle faisait tranquillement dans son coin. Evidemment, cela la met en rogne. Elle peste et fait sa poissonnière.

Puis lance d’un ton cinglant à son petit frère : « Tu n’es qu’un petit bébé d’un jour encore dans le ventre ! »

 

Certes, vous me direz que c’est mignon comme insulte, mais cela reste une insulte : le petit homme même s’il ne connaît pas les mauvais s’inventera ainsi des insultes de son cru, même si du moins elles restent plus édulcorées et moins fortes que les pires des mots.

 

Un autre aspect intéressant de cette petite scène est le sens même de cette phrase, qui dévoile notre propension païenne à aimer le grand, le fort et le beau. Du haut de ses 6 ans, être grande, ne pas être bébé, c’est ça qui est classe, qui donne de l’orgueil. Alors, dans cette perspective, « être un petit bébé d’un jour encore dans le ventre » (on passera sur la contradiction), c’est vraiment vraiment la « honte »…

 

Heureusement que nous sommes chrétiens : la sanctification des âmes est une tâche de longue haleine. Le païen et le juif couvent toujours au fond de tout âme : débarrassons-nous du vieil homme pour toujours mieux accueillir le Christ !

 

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Pauline Blanche