L’esprit combattif par Pauline Blanche
« Un jeune homme, à moins qu’il n’accepte une diminution de son humanité et de sa virilité, ne peut pas se passer de combattre. »[1]
N’en déplaise aux intoxiqués d’idéalismes fantasques et de fantasmes idéalisés, l’homme aime se battre, les exceptions confirmant la règle. Enfant, il aime les jeux avec armes diverses et batailles grandioses que ce soit pour sauver la veuve et l’orphelin, chasser l’envahisseur ou punir le méchant. Un peu plus grand, il aimera se frotter à la compétition physique ou intellectuelle, ou les deux, et il aimera gagner, et s’il perd il n’en sera que plus piqué pour repartir à la castagne, tel un toro de combat que la blessure rend plus combattif encore. Ne citons pas les bagarres entre amis, depuis la cour de récré jusqu’à la mêlée politique bien gauloise – en passant par la mêlée du ballon oval, sport si peu féminin s’il en est.
L’esprit combattif, l’esprit d’aventure et de conquête, le désir d’en découdre se trouve particulièrement dans la nature masculine, cela est indéniable et – cela n’en déplaise à certains ou certaines – cela nous plaît bien à nous autre femmes ; qui voudrait d’un gars mollasson, veule et maternant, je vous le demande !
La civilisation polit (et police) cette virilité naturelle pour la sublimer en un esprit combattif chevaleresque et supérieur, qui la parfait dans le développement de la force morale, après la force physique, cette force morale qui résiste à toutes les épreuves – cette force paradoxale qui fait que l’homme n’a pas peur de la mort mais craint une piqûre de moustique – ce qui n’aura pas fini de nous consterner d’ailleurs, nous autres femmes !
Et oui, la tradition chrétienne n’est pas « militante » pour rien : la milice de Dieu ne cesse de se battre pour le Salut et contre les forces de mal. Dans un temps où certains aimeraient ouvrir le sacerdoce aux femmes, rappelons-nous que missionnaires, prêtres et clercs doivent être des hommes pour cette simple raison qu’ils sont les battants par excellence. Et l’exception confirme toujours la règle : notre bonne sainte Jeanne d’Arc montrait bien à ses contemporains leur manque de virilité, et comment la vertu de force poussée à l’extrême du martyre dans la soumission aux volontés divines peur faire « bouger les montagnes », d’autant plus puissamment quand ce trait se développe chez la femme, car justement elle n’y est pas disposée naturellement. Inversement, combien sait-on à quel point l’homme a besoin de la femme qui l’aime pour développer toute sa force combattive et opérative, combien les prêtres et les missionnaires ont besoin des prières et des soins des bonnes sœurs pour obtenir les grâces suffisantes à leur mission. Toute l’histoire et l’expérience universelles le prouvent.
Jésus-Dieu pouvait tout faire seul, mais Jésus-Homme avait avec lui Marie pour affronter sa Passion, restée fidèlement au pied de la Croix : tout homme qui va au sacrifice n’a-t-il pas besoin, en plus de Marie reine de l’univers, sa Marie terrestre, cette femme qui sera la dernière à ne pas l’abandonner quand tout s’écroule et que tout appelle à éviter le calice que l’homme doit boire pour sauver son épouse, sa famille.
Combien ne sait-on pas encore, ô sœurs, la vérité suivante ! Oui, oh comment pouvons-nous tout autant tirer vers le bas nos hommes que les aider à aller haut quand nous les voulons : l’homme est faible devant la femme, car il l’aime et elle est faite pour lui, alors c’est pourquoi la femme doit l’aider, l’aimer et lui donner des coups de pied aux fesses pour qu’il fasse son devoir quand il y rechigne – servir Dieu, se battre contre le malin, assurer le Salut à sa famille (ramener l’argent à la maison ne suffit pas à assurer le salut, ne l’oublions pas !).
On se souvient de cette scène en Vendée où les hommes allaient se battre à je ne sais plus quelle bataille, et, découragée, décident de battre retraite. Ils arrivent à un pont pour rentrer chez eux. Leurs femmes sont de l’autre côté ! Pour les accueillir…à coups de divers ustensiles pour les renvoyer au combat ! Elles ne voulaient pas les voir revenir sans se battre jusqu’au bout et revenir victorieux si possible !
Comme quoi l’esprit combattif appartient aussi aux femmes, mais le combat n’est pas le même : notre combat c’est de faire de nos hommes des saints, et ce n’est pas de la tarte !
Pauline Blanche
[1] Louis-Marie de Blignières, Le Courage de la paternité, DMM, Poitiers, 2018, p.129.
En tout cas, comme le dit cette magnifique chanson: “Femmes, je vous aime”. Vous êtes certainement plus fortes que nous, plus belles, plus sages surtout (O combien je demande à Dieu de m’accorder autant de sagesse que mon épouse !). Comme j’aime la femme que Dieu m’a donnée, je vous aime