Ce que l’on célébrait à Montpellier
Cela avait des arrières goûts un peu pathétiques. Un mariage, pourtant, devrait toujours être empreint d’une certaine joie, comme une gravure tracée ad vitam dans le marbre des souvenirs des héros du jour.
Pourtant, le 29 mai dernier, ce n’est pas « l’amour » qui a triomphé, n’en déplaise à quelques hommes politiques démagogues, commentateurs béats ou journalistes aux ordres du politiquement correct. La grande victorieuse de l’union de Vincent Autin et Bruno Boileau, dont la geste évoque du reste bien plus la provocation militante et le calcul politicien que l’engagement désintéressé et authentique, ce fut l’exhibition propagandiste nauséabonde.
Tout avait été soigneusement organisé, calculé, préparé… pour créer le spectacle, au sens « debordien » du terme :
- les bataillons de forces de l’ordre (qui s’étaient entrainées trois jours plus tôt sur les familles françaises venues défendre leurs valeurs et l’avenir de leur pays) afin de prévenir toute éventuelle agression de provocateurs « homophobes », très certainement soupçonnés d’ourdir un assaut en règle de la mairie de Montpellier.
Las ! Nulle échauffourée n’eut lieu. Alors que la racaille stipendiée par les forces de la perversion et de la marchandisation n’hésite pas à profaner les églises et perturber les manifestations catholiques, « la France polie » s’est abstenue de chercher querelle et de commettre des violences (quand la clique gauchiste n’a, quant à elle, habituellement, pas ce genre de scrupules face aux Veilleurs).
- une foule d’invités triés sur le volet, de ministres, d’élus régionaux, départementaux, municipaux… madame le maire de Montpellier, Hélène Mandroux, soigne son image et cajole les atouts de sa réélection. La démocratie d’opinion et de marché bat à plein régime
- un parterre de journalistes internationaux, accourus pour immortaliser l’évènement « historique » : celui d’une nouvelle brèche dans les fondements de la civilisation occidentale.
Le mariage ? Foin de tout cela ! Les mariés ? Quel est leur nom déjà ? Ils n’étaient pas le centre de l’évènement, ils n’en étaient qu’une égérie bien secondaire, aisément remplaçable, faussement nécessaire. Le sentimentalisme exacerbé n’était qu’un écran de fumée, un masque ténu ayant pour seul objet de tenter d’étouffer les critiques contre ce que portait véritablement cette « cérémonie ».
Cette pantalonnade politico-médiatique aura au moins eu le mérite de déchirer le voile des hypocrisies qui soutenaient les « argumentaires » des partisans du « mariage » homosexuel.
Tout cela n’était qu’un spectacle, une mise en scène, une pièce de théâtre. Le tort de la Manif pour Tous, qui lui valut tant de haine journalistique et de persécutions policières, est de ne pas avoir voulu respecter son rôle : tirades et didascalies soigneusement rédigées pour elle, renvoyant à une cohorte aigrie d’intégristes vieillissants d’extrême droite, furent jetées aux orties. Les opposants au « mariage » homosexuel offrirent le visage dérangeant d’une France jeune, polie, bien dans sa tête et sûre de ses valeurs… et nombreuse, très nombreuse, trop nombreuse pour le pouvoir qui ne s’y attendait décidément pas !
Et pourtant, la République ne céda pas et demeura sourde et aveugle aux arguments de bon sens qui lui étaient opposés : car la loi Taubira n’avait pas tant pour vocation le bien-être d’une ultra-minorité que celle de porter un nouveau coup idéologique et politique aux structures de la société.
Ces structures, pourtant, ne sont pas des carcans, ne sont pas des entraves au bonheur individuel. Et les partisans de la Manif pour Tous le martelèrent durant toute la durée des pseudo-débats organisés : lorsque l’on défend la famille, la filiation, l’altérité homme/femme dans le mariage et l’union, ce sont toutes les conditions de l’épanouissement personnel, dans un cadre sain et idéal (bien que ne se rencontrant jamais véritablement en pratique, nous ne sommes pas dupes !), que nous voulons protéger.
Lorsque l’on œuvre à sauvegarder la civilisation, c’est la charité, le bonheur et l’équilibre que l’on a en tête. Et au fond de cela, c’est bien la dignité de l’Homme et sa liberté qui sont en jeu, dons précieux et uniques, cadeaux pour une créature dont la fin dernière la transcende.
Peut-être, finalement, que derrière le débat sur le mariage homosexuel, on décèle cette éternelle dispute, celle qui oppose ceux pour qui l’Homme est appelé à une vocation précise… et ceux pour qui il n’y a rien, il n’y aura jamais rien et, donc, pour qui tout est permis, y compris avilir tout ce qui est sacré.
Et, lorsque la GPA commencera à entrer dans les mœurs ; lorsqu’à coup de propagandes assommantes, des milliardaires nous auront fait entrer dans le crâne que la maternité n’a pas grand-chose de différent d’un travail salarié ; lorsque l’enfant sera définitivement devenu une marchandise et qu’il sera jugé normal de proposer des ventres de femmes à la location… alors nous pourrons dire que nous aurons eu raison et que nous ne serons pas demeurés passifs.
Maigre consolation, tandis qu’à la mairie de Montpelier, l’on célébrait l’avènement prochain de ces horreurs en dégustant coupes de champagne et petits fours.
A moins bien sûr que les flots dévastateurs du monde moderne et du consumérisme libéral ne viennent enfin à refluer. Gageons, sans trop craindre de nous leurrer, que, tant que la République sera en place, cela n’est pas à l’ordre du jour.
Stéphane Piolenc