QR code et déshumanisation

Le COVID fut l’occasion de la généralisation du fameux QR code. Comme tout outil, il serait en soi indifférent s’il n’était pas utilisé pour accélérer la déshumanisation de la société au nom de la digitalisation à outrance qui réduit de fait les contacts humains physiques et mécanisent la société.

Le Japon nous donne un exemple, qui commence à poindre ici et là dans certains cafés ou restaurants parisiens et en ville : le QR code pour accéder au menu et surtout commander. Ce phénomène, selon des témoignages, suscite semble-t-il la résistance en France : au Japon la résistance est nulle, même parmi ceux qui désapprouvent ce phénomène.

Il ne s’agit pas seulement du QR code qui donne la possibilité de commander, mais aujourd’hui au Japon, dans 80% des restaurants ou cafés, on est « obligé » de commander par QR code, sans passer par les serveurs… Et si vous refusez, ils sont souvent certes obligés de prendre la commande, mais on vous rend la vie désagréable, avec par exemple le petit commentaire suivant : « certes, mais la commande mettra beaucoup plus de temps à arriver » … Ah bon, le serveur qui entend la commande est moins efficace que la liste numérique d’un restaurant à ce moment-là vide ? Heureusement que les Japonais sont fiers de leur culture de l’hospitalité, « l’omotenashi », qui ici arrive à son niveau zéro… Derrière la politesse de façade, cette froideur mécanique n’a rien à envier aux serveurs parfois désagréables de certains établissements citadins en France qui au moins assument leur absence d’hospitalité… Qu’ils ne se plaignent pas ces serveurs japonais si ensuite ils sont remplacés par des robots, puisqu’ils n’apportent même pas, avec leurs masques et leur énervement face à la volonté d’un client qui veut seulement se faire servir sans s’empêtrer dans son téléphone, et sans que cela soit enregistrer dans une immense base de données, tout en parlant un peu de la pluie et du beau temps.

Soit dit en passant, les robots-serveurs se multiplient… le Covid fut clairement un accélérateur, et en conséquence il se passe la même chose que chez nous : la baisse de la qualité du service, l’uniformisation de ce qui est servi, le client qui doit s’embêter pour se faire servir, l’enregistrement de toutes les données…

Là encore le Japon est certainement notre avenir… et pas pour le meilleur.

Des amis japonais, à qui je disais en substance ce qui précède, étaient à la fois admiratifs qu’en France cette tendance, quoique réelle, était combattue et considérée comme anormale, là où au Japon personne ne résiste pour « ne pas faire de vagues » (enfin en cette matière on est plutôt au niveau de ridelettes) et n’ose pas pointer le problème du doigt… S’ensuit un silence gêné de certains « nationalistes » thuriféraires de l’hospitalité japonaise, qui en l’occurrence se rendent compte d’un discours qui a ses limites…

Alors revenant à l’humain,

Et à commencer dans le pouvoir, c’est-à-dire revenons au Roi, incarné dans une personne, réelle et humaine.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias