Méthode révolutionnaire. Comment détruire l’autorité ?, par Paul de Beaulias
Exemple du masque au Japon.
Le Japon possède quelques restes d’autorité naturelle, et le japonais obéit au supérieur. Certes, il obéit servilement et non comme un sujet aimant son seigneur, mais il obéit au maître, c’est déjà cela. C’est mieux que l’anarchie.
Néanmoins, cela se délite. Et la situation actuelle est critique : tout tient par l’équilibre de la terreur entre les égoïsmes bien compris ; le vieux est débile mais on fait semblant de rien, pour choper l’héritage ; on est maltraité par le chef, ou par le directeur, mais on sait qu’on le deviendrai un jour et on pourra alors à son tour se défouler sur les subalternes, etc, etc. C’est un peu l’esprit, quand il n’est pas simplement un résultat de la terreur par l’ostracisme social, du qu’en-dira-t-on, qui fonctionne fortement via la réminiscence d’une terreur d’état pendant trois siècles au moins de 1600 à 1868.
Bref, ce n’est pas le sujet. Le sujet consiste à illustrer une méthode révolutionnaire absolument pernicieuse pour détruire les autorités naturelles.
Prenez un mensonge massif, un tabou superstitieux dont l’absurdité, normalement, à la lumière du bon sens, est absolument évident, et forcez son application en société ; vous créerez une subversion massive : par exemple le port du masque. Aujourd’hui encore tous les japonnais (les exceptions sont si rares que l’exagération est minime) portent le masque partout, dehors, au bureau, à l’école, etc.
Les enfants en particulier sont forcés à porter le masque, sous peine de remarques des professeurs et de l’établissement, mais aussi du lynchage de ses chers co-écoliers (ou l’école sans autorité réelle, juste une auto-gestion sans faire de vague, comme on sait si bien le faire au Japon, est une société démocratique parfaite, donc la loi de la jungle, donc la loi du plus fort, donc le totalitarisme pur).
Donc tout le monde met le masque.
Or, quelques familles refusent le masque dans la sphère privée, et commencent à s’inquiéter sérieusement que leurs enfants prennent le réflexe de se masquer systématiquement, et leur disent donc de ne pas mettre le masque, au moins à la maison, ou quand il peut…
Voilà comment détruire l’autorité, en plus de miner les relations entre personnes ! Pourquoi ?
Du point de vue l’enfant c’est clair : les professeurs sont des débiles qui forcent à mettre le masque, leur autorité ne vaut rien, et si j’obéis, c’est par terreur et nécessité (je n’ai pas le choix pour survivre). Mes parents me l’ont dit, alors je les crois (c’est naturel).
Et mes parents ? S’ils pensent vraiment que le masque est si débile et dangereux, pourquoi me laissent-ils aux griffes des persécuteurs ? Ils ne sont pas courageux, ils ne m’aiment peut-être pas tant que ça, j’ai envie de les mépriser… et une certaine confiance se brise, floutant l’autorité des parents aussi.
En fin de compte la révolution y gagne tout : divisions à tous les niveaux, entres familles et professeurs, entre familles, dans les familles.
Mieux encore : toutes les autorités naturelles sont atteintes.
Mieux mieux encore : avec le masque on détruit la sociabilité.
Et tout cela d’une façon absolument perverse et subversive, sans se montrer : je serai de l’autre camps, il n’y a pas à balancer, c’est tout bénéf !
Que faire alors ? Rester cohérent et se battre.
Ne pas confier ses enfants à des autorités décrédibilisées et dangereuses, qui pourraient mettre en cause l’autorité naturelle des parents.
Vous avez peur de rater votre enfant ? Ne vous inquiétez, vous les raterez toujours moins que la société révolutionnaire dans tous les cas.
Et vous en ferez peut-être des saints et des chevaliers, ce qu’il ne pourra pas devenir tant qu’il est habitué à vivre dans la crainte, la contradiction et la servilité sociale.
Cela est vrai partout et a fortiori en France.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul de Beaulias