Littérature / Cinéma

Quand Louis de Funès affichait subtilement son légitimisme à l’écran

En ce jour anniversaire de la mort du comte de Chambord, j’invite les lecteurs de Vexilla Galliae à (re)voir Le tatoué, un film de Denys de la Patellière sorti en…1968.

Réunissant Jean Gabin et Louis de Funès, “the two greatest actors of the french screen” dixit le film promotionnel pour le marché anglo-saxon, cette comédie fait référence par deux fois à Henri V, mais il faut être attentif aux détails, qui sont à l’Histoire ce que les atomes sont à la Physique. Je doute que choisir comme élément de décor un unique portrait encadré du comte de Chambord (l’une des plus célèbres photographies) accroché au-dessus à droite du lit à baldaquin de la “maison de campagne” du comte Enguerand (interprété par Gabin) mais aussi au mur du salon de son pavillon fut le fait des seuls accessoiristes ou autres décorateurs du film. J’y vois une touche “funèstienne”, perfectionniste qu’était l’acteur. Un spécialiste pourra peut-être nous dire si notre énergique comédien avait coutume de proposer au(x) scénariste(s) de ses films des choses hors du champ de sa seule interprétation.

A propos de scénariste, celui du Tatoué n’est autre que Alphonse Boudard (en l’occurrence auteur du roman Gégène le tatoué), anar de droite, certainement pas fanatique des communistes, lui qui fréquenta les rangs excités du colonel Fabien, avant de les laisser à leurs basses exactions dans l’Est de la France lors de la Libération, notamment en Lorraine. En faire à partir de là un potentiel aficionado du légitimisme serait un peu capillotracté. 

On peut donc considérer comme fort probable l’intervention personnelle de Louis de Funès, né il y a cent ans.
A moins que la clef du mystère réside dans les pages de Gégène le tatoué que je n’aurai pas le courage de lire. A bon lecteur en vacances, salut !

Alphée Prisme

 
 dès la première seconde, regardez vite le coin “nord-est” de votre écran  minute 2’38” et secondes suivantes

 

 
ici interviewé par Thierry Ardisson en 1988, Boudard se déclare “pas démocrate”

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