Mauricette Vial-Andru. Saint Michel
Le 29 septembre 1820, au soir de la Saint-Michel, la duchesse de Berry mettait au monde le duc de Bordeaux, qui devait devenir le roi de France Henri V et allait être appelé « comte de Chambord » pendant les occupations orléanaise, corse et républicaine. Nul n’ignore l’épique et l’extraordinaire qui entourent cette naissance, le cordon ombilical ayant été sectionné le plus tard possible afin d’assurer la légitimité de l’enfant, Henri d’Artois, au plus grand nombre possible de témoins.
En effet, la postérité de la branche aînée des Bourbons, alors régnante, reposait sur cette naissance, Louis XVIII étant sans descendance, tout comme le duc d’Angoulême, son neveu. Quelques mois plus tôt, le 14 février 1820, au spectacle, le duc de Berry était assassiné par le scélérat Louvel, qui espérait condamner de la sorte cette tige de l’arbre royale… Mais la duchesse de Berry était enceinte ! Voici que tout le royaume est comme en apnée, dans l’attente de cet accouchement princier. Sera-ce une fille ? Sera-ce un garçon un héritier donc ? Et, enfin, à l’orée d’une nuit, le canon frappe et gronde… Le nombre de coups y est : c’est un mâle ! Henri d’Artois, titré « duc de Bordeaux » en l’honneur de la ville qui avait la première rappelé à la France et à la Navarre qu’elles avaient, malgré la longue dictature de l’Ogre, un roi dont la famille était la nation. Et quelle liesse dans les chaumières ! Anecdote rarement colportée, ces jours-ci, Paris qui faisait jusque-là venir son vin de Bourgogne acheta d’innombrables tonneaux en provenance du Bordelais, pour boire à la santé du jeune duc et fêter sa forte constitution ! C’est la première fois dans l’histoire de France que le négoce du vin de Bordeaux dépassa celui du bourgogne, grâce à cet événement miraculeux, grâce à l’avènement de ce Dieudonné, et les courbes ne se sont, depuis, jamais inversées.
Comment ne pas imputer un tel prodige à l’intercession, parmi d’autres, de saint Michel, archange protecteur de tous les chrétiens mais en particulier de la France ? Déjà, à l’époque de saint Jeanne d’Arc, c’est lui qui se fait le héraut de Dieu auprès de la Pucelle d’Orléans. Le destin de notre pays lui est intimement lié, et c’est la grande geste que Mauricette Vial-Andru conte aux enfants dans son petit livret, Saint Michel. L’ange gardien de la France[1]. Cet opuscule, concis et facile à lire, apprendra aux plus jeunes à mieux connaître saint Michel archange, que nous invoquons dans le Confiteor et auquel il n’est pas mauvais de se consacrer[2]. Les principales actions de saint Michel sur notre terre sont répertoriées par l’auteur, qui nous mène de la Grèce à la France, en passant par Rome.
Jean de Fréville
[1]VIAL-ANDRU (Mauricette), Saint Michel. L’ange gardien de la France, éditions Saint-Jude, 2014, 76 p., 5 €.
[2]On peut facilement trouver un texte de consécration sur Internet : http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-3994894.html .