La nuit aux invalides 2014 : les photos inédites
Jeudi 25 avril a eu lieu le lancement de la troisième édition de la Nuit aux Invalides. J’y étais, pour vous, chers lecteurs. “Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé”, ce fut mon cas, en apprenant l’absence de l’auguste héritier du sang de Louis XIV, tout pardonné à la veille de son anniversaire et de rendez-vous très attendus en province pour les 800 ans de la naissance du futur Saint Louis.
Pour rester dans le dépeuplement, je fus étonné à la vue du timide rectangle de deux-cents chaises qui nous attendait dans la Cour d’Honneur. Je me dirige d’un pas alerte mais digne en direction du dernier rang, car “faut pas croire mais c’est les meilleures places” rappelait l’ouvreur au poncho de plastique derrière les barrières en fer où nous patientions tous quelques minutes auparavant sous une bruine qui cessa à l’ouverture des portes du “coeur du coeur de Paris”, selon Chateaubriand.
Une fois assis, mon séant pas trop trempé, je m’attends à voir encore quelques centaines de spectateurs débouler dans mon dos, ou s’engouffrant dans les galeries ; que nenni. Nous étions au complet, tous assis sagement, si ce n’est une sizaine restée debout de part et d’autre des rangées de chaises. Il est 22 h 40, une voix d’outre-mur nous demande de bien vouloir éteindre nos téléphones et de ne pas filmer ni photographier le spectacle. Puis black-out, le silence se fait dans les rangs, c’est parti pour une quarantaine de minutes de projections surplombées par les dorures du Dôme impassible et protecteur.
Que dire… C’est une belle prouesse technique, même si nous ne sommes pas en immersion comme lors des spectacles du même style qui proposent en sus les lunettes 3D. Ici, on sent que la narration pédagogique et le fond n’ont pas voulu être laissés en plant. Mais c’est là où le bât blesse : on a eu droit pendant trois quarts d’heure à une improbable métaphore filée soutenant que l’ennemi des Invalides et de ses trois “hôtes” successifs – Louis XIV et la royauté (dont l’évocation est expédiée en dix minutes) Napoléon (ce visionnaire pacificateur qui a réussi à faire oublier l’horrible monarchie pour poser les bases d’une future magnanime République) et le grand Charles (because promotion de l’Historial multimédia) – est le temps, symbolisé par Cronos, qui s’acharnerait en vain à détruire l’édifice de Jules Hardouin-Mansart. Soit. Tant qu’à taper dans le néopaganisme hellénique, j’aurais choisi Arès, mais comme “patron” de cet Hôtel havre de soins et de repos pour les anciens combattants parmi les plus valeureux.
Néanmoins, je salue la beauté des effets de lumières, plutôt en retenue (ceux qui pensent voir Louis XIV ou Napoléon se détacher du décor seront déçus!) mais documentés et fidèles aux couleurs, iconographies, et autres symboles évoquant par ordre d’occurrence les trois régimes – et leurs batailles les plus charnières – de l’histoire de France (merci Cronos!). On se rendra ainsi compte que ça guerroie relativement plus sous Napoléon et de Gaulle que sous les Bourbons…Bref.
En exclusivité sur Vexilla Galliae, voici quelques photos inédites du spectacle, votre serviteur faisant fi des interdits infondés.
Alphée Prisme