Ex-libris. « Le Roi au-delà de la mer », par Jean Raspail
Nous conseillons aujourd’hui à nos lecteurs un très beau livre de notre cher Jean Raspail, gageure insigne puisque l’ensemble de son œuvre, au style si particulier, et à l’épaisseur certaine, vaut recommandation. Disons que, pour rendre honneur à son œuvre, pour donner une idée de cadeau à tout esprit sensible au beau, nous avons été dans l’obligation de limiter notre recommandation à un ouvrage, qui fut particulièrement marquant pour nous à une époque où nous ne connaissions rien à l’histoire, ni à la charge chevaleresque des grands élans royaux.
Cet ouvrage, c’est Le Roi au-delà de la Mer, réédité il y a peu sous le titre Le Roi est mort, vive le Roi !. Dans ce roman — en quelque sorte, la suite de Sire —, le dernier carré des royalistes se retrouve à l’appel du Roi, dans un château lointain d’Écosse, et se prépare à reprendre le trône usurpé depuis si longtemps et au grand dam du pays réel et rêvé.
En France, on parle du Roi, on se pose des questions. Son absence, justement, le rend visible aux yeux de tous. Que prépare-t-il avec ses fidèles ? Jean Raspail propose deux fins alternatives à ce roman : celle de la soumission aux règles du jeu, qui s’accompagne d’une certaine mort de la royauté du cœur, et celle de la reconquête, désespérée mais héroïque, dans un combat digne de celui entre David et Goliath, qui finit par le sacrifice ultime de tous les bons sujets du Roi.
Dans ce roman, entre autres, Jean Raspail se fait le propagateur de la royauté du cœur. En effet, la royauté n’est pas avant tout cérébrale ! C’est le meilleur des régimes, certes, saint Thomas d’Aquin l’écrivit en son temps et Charles Maurras, plus récemment, le démontra à loisir — démonstration adéquate et juste, d’ailleurs —, mais, à l’image du Christ dont il est le représentant sur terre, le Roi doit d’abord régner sur les cœurs : dans tout son œuvre, Jean Raspail illustre magnifiquement cette caractéristique de la royauté, qui agit sur les cœurs en les unissant dans l’amour du Roi, en agissant presque magiquement sur les âmes, en encourageant les vertus de sacrifice, d’espoir et de courage, autrement dit en exaltant l’esprit chevaleresque et royal.
Jean Raspail a redécouvert un aspect de la monarchie bien oublié au vingtième siècle, dans un contexte qui rendait pourtant la restauration virtuellement impossible. Clin d’œil de la Providence : il fallait une époque bien triste et désespérée, égoïste, matérialiste et planificatrice pour permettre cette redécouverte de l’élan gratuit et pur du sacrifice pour le sacrifice, de la beauté du geste pour la beauté du geste et de l’action par pur amour, sans contrepartie si ce n’est l’honneur.
Le vingtième siècle, héritier en mal du dix-neuvième siècle, avait oublié la sagesse immémoriale et la supériorité en tout de la Royauté. Néanmoins, dans ces ténèbres, quelques phares surent éclairer de nombreuses âmes. Nous eûmes un premier vingtième siècle royaliste, avec Charles Maurras, qui démontra la supériorité de la monarchie en termes politiques, institutionnels et naturels — correspondant à la constitution intrinsèque de la France et de son histoire. Une première restauration eut alors lieu pour beaucoup de Français : celle du cerveau, de la tête. Nous vécûmes ensuite un second vingtième siècle royaliste, avec Jean Raspail, qui nous transmit le trésor de la fidélité et de l’amour naturel qui s’écoule du père de la nation vers ses sujets, ses enfants. Ce fut là la restauration de l’esprit et du cœur.
Pour le vingt-et-unième siècle, appelons de nos vœux la restauration entière et intégrale, pour laquelle sont nécessaires ces deux piliers : la tête et le cœur, la raison et l’amour, la justice et la charité, qui toutefois ne suffiront pas. Il nous faut encore la restauration de la Foi, qui permettra la restauration de la Royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, dont le Roi de France se doit d’être le lieutenant sur terre. Cette dernière restauration, spirituelle, viendra sublimer et accomplir toutes les restaurations naturelles présentes dans l’ADN de la royauté française. Qui s’en fera le prophète ? Qui se fera le successeur de Maurras et Raspail ? Place aux héritiers et aux continuateurs !
Rémi Martin
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
Les héritiers et continuateurs sont :
pour les Orléanistes, Jean d’Orléans, Comte de paris;
pour les Légitimistes, Louis de Bourbon Duc d’Anjou,
pour les Providentialistes, Henri de La Croix, Duc de Bretagne.
Recherche de Vérité, rêve d’éternité, Royauté…