[Cinéma] Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû
Quelle idée de regarder un film apparemment centré sur la vie d’un chat, et de sa relation à une fille ? Mon antipathie pour tout ce qui est animaliste n’a pas résisté à l’ennui d’un long voyage aérien, et bien m’en a pris : ce film n’a rien de niais, et il est un plaidoyer – peut-être à son insu – contre les désordres graves de la famille aujourd’hui, dont les enfants sont les victimes.
Que se passe-t-il dans ce film ? La petite Clémence adopte un chat à sa naissance, et le film décrit cette première année, entre un appartement de Paris et une belle campagne telle que la France sait offrir.
On comprend très vite que les parents de cette fille unique d’environ 9-10 ans vont divorcer, et on comprend mieux pourquoi cette petite fille a besoin de son chat pour ne pas devenir folle…
Les animaux de compagnie aujourd’hui sont là souvent pour combler le manque affectif des vieux ou des enfants, ou encore de n’importe qui, c’est connu : cela révèle les profondes souffrances et blessures dont son victimes trop de nos contemporains à cause de principes d’éducation, et d’une société désordonnée profondément, et souvent contre-nature.
Ce film a cette force qu’il ne parle pas de principe, mais s’adresse au « bon sens » des spectateurs, en se mettant du point de vue de cette fille, victime du divorce des parents, en jetant à la figure de tous ces irresponsables qui penseraient à divorcer – ou l’ont fait – à quel point c’est criminel !
Clémence est de plus courageuse, très courageuse, mais on le sent, sera cassée par ce divorce à vie, en inculquant pour longtemps un contre-exemple de tout ce qui est la famille, l’amour et l’autorité…
Le film en ce sens est pathétique. Évidemment, mal de notre époque, il ne peut pas proposer une solution religieuse, donc il ne fait qu’exposer la « consolation » du chat, et du contact d’une nature dure et effrayante, où les animaux se battent et se tuent, où la mort est présente. La vieille paysanne asociale et pleine de bon sens, avec son chien et son fusil, vient comme parer au pire dans la détresse de cette petite fille, qui pour oublier sa tristesse, en vient à s’attacher déraisonnablement à son chat, pour lequel sa mère divorcée va faire des heures de route pour le sauver…
Et le chat part dans la nature : morale désespérante de l’histoire… Chat comme homme, le petit quitte ses parents sans s’en souvenir, et l’amour-attachement ne sert à rien d’autre qu’à se consoler…
Ce film semble décrire le triste état d’une société française détruite mais qui a encore quelque part conscience de ce qu’elle perd.
Les parents divorçant disent à leur fille qu’ils « l’aiment », et la fille leur dit « alors restez ensemble » (en substance) ! Et oui, tout est là, ces parents égoïstes n’aiment pas leur fille, sinon ils resteraient ensemble contre leur égoïsme et malgré l’inconfort… Car l’enfant ne veut que voir ses parents s’aimer…
Triste film, bien fait, pour une triste époque…
Il dépeint bien la tristesse d’une époque sans enfant, sans autre but que sa jouissance personnelle, du piètre exemple de parents égoïstes qui véhiculent une image délétère de ce qui est « adulte » (fuite de sa mission et tentative de légitimer cette lâcheté par une fatalité du « c’est comme cela » absolument révoltante) et du désordre de tous les attachements qui en résultent envers, ici, un animal – ce qui reste un moindre mal comparé aux auto-conditionnements de la drogue, des écrans, etc.
Que ce film réveille certains parents…
Et nous, n’oublions pas notre mission, et notre mission de chrétien qui rend ce genre de « dissociété » impossible – et sachons que notre société contemporaine détruite se défait à cause de la négation de la chrétienté.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Antoine Michel