Quatrième royaume méconnu : la Tunisie et ses Beys
En Afrique du Nord, seul le Maroc est un royaume, après avoir été un sultanat de 1666 à 1957. Pourtant, la Tunisie a elle aussi une tradition monarchique, même si elle ne fut un royaume que de manière très éphémère : du 20 mars 1956, date de son indépendance, au 25 juillet 1957, date de la proclamation de la République, à l’instigation du tout puissant premier ministre, Habib Bourguiba. Durant cette brève période, le roi de Tunisie fut son 27eme et dernier bey, Mohamed el-Amine Bey, mieux connu sous son nom francisé de Lamine Bey[1].
Il convient tout d’abord de revenir sur le titre de « bey ». Ce mot, aussi orthographié « beg » est d’origine turque. A l’origine, il désigne un chef de clan. Peu à peu, sous l’empire ottoman, il est devenu l’équivalent de préfet d’une province éloignée. C’est seulement en Tunisie que le bey est devenu un souverain local, certes vassal de l’empire, mais régnant sur un territoire de plus en plus autonome. Cette autonomie de fait fut progressivement obtenue par la dynastie husseinite, dont Lamine Bey fut l’ultime représentant régnant.
Le premier bey husseinite fut Hussein Ben Ali Turki[2], fils d’un janissaire[3] originaire de l’île de Crète et d’une Tunisienne du Kef. Sous le règne des derniers beys de la dynastie précédente, celle des Mouradites (1613-1702), il avait été ministre des finances et agha des spahis[4]. Il mit fin aux désordres qui suivirent le coup d’Etat contre Mourad III, le dernier bey mouradite, en prenant le pouvoir et en étant proclamé bey, le 15 juillet 1705.
Vue des remparts de Kairouan où s’est réfugié Mohamed Bey El Mouradi en 1677
La Régence de Tunis (nom sous lequel le pays était connu), fut longtemps une base arrière pour les corsaires barbaresques qui terrorisaient la Méditerranée, s’emparant des navires marchands et vendant équipages et passagers comme esclaves. Cette guerre de course culmina sous le règne d’Hammouda Pacha[5], qui régna de 1782 à 1814.
Le roi Charles X mit un terme à la piraterie tunisienne en 1827, en faisant détruire la flotte corsaire par la marine royale. Hussein II Bey[6] régnait alors. En décidant de dissoudre les janissaires en 1828, il permit à la Tunisie de s’affranchir complètement de l’empire ottoman. En 1831, il dota son pays d’un drapeau. Mais c’est sous le règne de son neveu Ahmed Ier Bey[7] que la Tunisie entra dans une période de modernisation. En 1830, un traité fut signé avec la France, qui permit l’érection à Carthage d’un monument en mémoire du roi Louis IX, mort non loin de là le 12 août 1270.
En 1840, l’école militaire du Bardo fut créée. Toujours en 1840, une draperie industrielle fut créée à Tebourba, alimentée par des roues à eaux puis par des machines à vapeurs importées d’Angleterre. Des tanneries, une fonderie de canon, des poudreries, une minoterie et un hôtel de la monnaie furent également fondées. Très tolérant, Ahmed Ier Bey permit à la communauté chrétienne d’agrandir sa petite église située près de Bab El Bhar. L’esclavage fut aboli en 1846[8]. Le bey reçut solennellement le duc de Montpensier, fils du roi Louis-Philippe, qui visita Tunis et Carthage en juin et juillet de cette année-là. En novembre de la même année, Ahmed Ier Bey effectua une visite officielle en France. Louis-Philippe le reçut avec faste, lui réservant tous les honneurs normalement réservés aux souverains de royaumes indépendants, ce qui déplut fortement aux autorités ottomanes, qui continuaient à considérer la Tunisie comme un Etat vassal. La France était alors en pleine révolution industrielle. Le bey en fut fortement impressionné. Sa visite le confirma dans sa détermination de moderniser son pays, en s’inspirant des nations européennes. Son cousin et successeur Mohammed Bey[9] poursuivit ses réformes. En 1857, il octroya au pays une sorte de charte. Appelé « pacte fondamental », ce texte reconnaissait l’égalité de tous devant la loi et rejetait les privilèges. Il garantissait en outre la sécurité et la justice à chacun, quelle que soit sa religion, ainsi que la liberté en matière commerciale, tant aux sujets tunisiens qu’aux étrangers. Mais c’est le frère cadet de ce bey qui offrit une véritable constitution à la Tunisie : le 23 avril 1861, Sadok Bey[10] promulgua la première véritable constitution du monde arabe, qui séparait les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif, limitait les pouvoirs du souverain, créait de nouvelles cours de justice et un Conseil suprême. L’égalité des droits avec les musulmans était assurée aux Européens et aux Juifs, en particulier le droit de posséder des biens immobiliers. Ces garanties constitutionnelles incitèrent de nombreux Européens à venir s’établir en Tunisie, en particulier des commerçants français. En outre, des écoles religieuses non musulmanes virent le jour et le service de télégraphie fut concédé à une mission française en 1859.
Cependant, la politique de grands travaux et la mauvaise gestion financière conduisirent le pays à la banqueroute, qui fut déclarée officiellement en 1869. Cela conduisit la Tunisie à être mise sous la tutelle d’une commission anglo-franco-italienne ayant pour but de résoudre le problème de la dette extérieure. La France, présente en Algérie, était soucieuse d’assurer ses arrières en contrôlant le pays. Quant à l’Italie, qui avait de nombreux ressortissants sur place et qui était toute proche, géographiquement, elle ne cachait pas ses ambitions annexionnistes… Un accord secret fut ensuite conclu entre Londres et Paris : la France laissait la Grande-Bretagne s’emparer de Chypre (1878) tandis que le Royaume-Uni acceptait de ne pas s’opposer aux visées françaises sur la Tunisie ! Cet accord allait permettre d’évincer l’Italie : Londres ne voyait pas d’un bon œil une éventuelle annexion italienne, qui aurait pu permettre à Rome de contrôler l’accès à la Méditerranée orientale et au canal de Suez… Quant à l’Allemagne, qui n’était pas partie prenante à cet accord franco-anglais, elle semblait se satisfaire de voir la France s’intéresser à la Tunisie plutôt qu’à l’Alsace-Lorraine.
En avril 1881, le gouvernement français utilisa le prétexte d’incidents dans l’Est algérien, causés par des rebelles venus de Tunisie, pour faire entrer ses troupes dans le pays. En trois semaines, le pays fut conquis et, le 12 mai, Sadok Bey fut contraint de signer le traité du Bardo, qui créait le Protectorat français de Tunisie. Le bey conservait une apparence de pouvoir et une administration tunisienne était maintenue, mais la réalité du pouvoir était désormais aux mains des résidents généraux français qui allaient se succéder à Tunis. Le premier d’entre eux fut le diplomate Paul Cambon[11]. La mainmise de la France sur la Tunisie provoqua la chute du gouvernement italien : le Parlement renversa le président du Conseil, Benedetto Cairoli, accusé de capitulation et accusa Paris d’avoir violé ses « droits » sur le pays. Sadok Bey mourut peu après la signature du traité. Son frère Ali III Bey[12] lui succéda. Ce dernier signa avec Paul Cambon, le 8 juin 1883, les conventions de la Marsa, qui officialisaient son renoncement au pouvoir, tout en conservant son autorité nominale. Aux termes de ces accords, toutes les administrations du pays, en plus de l’armée, de la police et des affaires étrangères, passaient aux mains de la puissance coloniale. Le bey qui, bien que nourrissant des sentiments antifrançais, n’avait pu résister davantage que son prédécesseur aux pressions exercées sur lui. Il est vrai que la Tunisie était encore occupée par le corps expéditionnaire commandé par le général Léonard-Léopold Forgemol de Bostquénard[13]. La prise de contrôle du pays par la France ne se déroula pas sans problèmes, puisque des émeutes furent durement réprimées dans la région de Kairouan, en 1883. En 1904, Hédi Bey[14] fut frappé par une congestion cérébrale lors d’une dispute avec le résident général Stephen Pichon, qui refusait la révocation du grand vizir, ordonnée par le bey. Demeuré paralysé, il mourut moins de deux ans plus tard. Son cousin et successeur, Naceur Bey[15], eut lui aussi à subir les pressions et les humiliations des résidents généraux. L’un d’eux, Lucien Saint, n’hésita pas à faire encercler son palais par la troupe, en avril 1922. Le bey avait exprimé son mécontentement face aux mauvais traitements infligés aux dirigeants du mouvement nationaliste, le Destour[16] et, n’obtenant aucune concession, il avait annoncé son intention d’abdiquer. Contraint d’y renoncer, l’humiliation subie causa certainement sa mort trois mois plus tard. Son successeur fut Habib Bey[17], son cousin. Il sut se montrer conciliant vis-à-vis du pouvoir colonial. En juillet 1926, il inaugura l’Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris.
Nous en arrivons maintenant au bey qui me donna l’inspiration pour écrire cet article. Certes, Moncef Bey[18] fut un souverain très éphémère. Mais sa rigueur morale, son courage et son esprit de résistance face à l’adversité en firent certainement un bey exemplaire et un inspirateur du nationalisme tunisien dans sa lutte pour l’indépendance. De son vrai nom Mohamed el-Moncef, il accéda trône beycal au pire moment, le 19 juin 1942, alors que la Tunisie était sous l’autorité du gouvernement de Vichy. Il succédait à son cousin Ahmed II Bey, lui-même cousin et successeur d’Habib Bey. Il était le fils de Naceur Bey. Dès le 2 août, il envoya un mémorandum au maréchal Pétain. Ce texte demandait l’instauration d’un conseil consultatif de législation où les Tunisiens seraient largement représentés, l’accession de ces derniers à la fonction publique, la refonte de l’administration centrale, la libre acquisition de propriétés rurales par les Tunisiens et la nationalisation des entreprises d’intérêt général. Lors de la fête d’Aïd el-Fitr de 1942, le 12 octobre, un sérieux incident l’opposa au résident général, l’amiral Jean-Pierre Estéva[19]. Ce dernier conduisait une délégation de l’administration, venue présenter ses vœux au bey. Moncef Bey s’étonna de ne voir aucun Tunisien figurer au sein de cette délégation. Estéva rétorqua alors que « seuls les Français sont aptes aux postes de commande » ! Le souverain expédia aussitôt un télégramme au maréchal Pétain, demandant le rappel immédiat du résident général. Sa demande fut ignorée par Vichy. La tension continua à monter. Le 19 novembre, les forces de l’Axe débarquèrent en Tunisie, en réaction à l’Opération Torch[20] des Alliés. Le Bey proclama la neutralité de la Tunisie, tout en envoyant un message secret au président Roosevelt l’informant du ralliement de son pays aux Alliés ! Il refusa ensuite une offre de l’ambassadeur italien Bombieri, qui lui proposait d’annuler le traité du Bardo et d’en signer un autre, cette fois avec l’Italie.
Durant toute la période vichyste et pendant l’occupation italo-allemande, Moncef Bey fit preuve de courage. Il empêcha l’application des textes de l’Etat Français visant les Juifs, pourtant signés par son prédécesseur Ahmed II. Puis, il refusa de signer toute nouvelle législation raciale, en particulier celles concernant le port de l’étoile jaune, l’instauration du travail obligatoire ou l’exclusion des juifs de la vie économique. Il intervint en outre auprès des autorités d’occupation pour protéger la population, en particulier les Juifs. L’attitude du souverain durant cette période noire fut certainement plus digne et plus courageuse que celle de certains responsables français de Tunisie qui prêtèrent allégeance au Maréchal avant d’entrer dans une forme extrême de collaboration avec l’ennemi. L’amiral Estéva fut un inconditionnel de la « Révolution Nationale ». Certains Français présents en Tunisie à l’époque devinrent des « collaborationnistes ». Sur le plan militaire, ils participèrent au projet de « Phalange Africaine », cautionné par Pierre Laval et destiné à défendre la Tunisie contre les Alliés, aux côtés de l’armée allemande. Sur le terrain, c’est le lieutenant-colonel Pierre Simon Cristofini[21] qui tenta de mettre sur pied ce projet. Sa « Französische Freiwilligen Legion » (telle que les Allemands la nommèrent) fut intégrée à la 754eme division de panzers grenadiers qui participa aux combats de Medjez el-Bab. Côté civil, un certain Georges Guilbaud[22], ancien communiste, membre du PPF[23], arriva de France en novembre 1942. Il créa le Comité d’Unité d’Action Révolutionnaire (CUAR) qui se donna pour mission de créer entre Français et Allemands « un climat de confiance et d’amitié ». Dans les faits, le CUAR constitua un gouvernement parallèle à celui d’Estéva, jugé trop modéré. Un véritable régime d’exception, d’obédience fasciste, fut mis en place en Tunisie. L’administration fut épurée, et de nombreux fonctionnaires soupçonnés de gaullisme furent arrêtés. Une « Brigade de Police Spéciale et de Surveillance » fut créée, afin de doubler l’action de la police officielle, jugée peu sûre, et de collaborer avec la police SS allemande.
La campagne de Tunisie fut marquée par de très violents combats au sol entre troupes alliées et troupes du Troisième Reich et par de nombreux bombardements alliés qui touchèrent de nombreuses villes tunisiennes. Les Alliés pénétrèrent dans le pays par le sud (venant de Libye) et par l’ouest (depuis l’Algérie). Après plusieurs mois de combats et une contre-offensive blindée allemande dans la région de Kasserine et Sidi Bouzid au début de l’année 1943, les troupes alliées entrèrent à Tunis le 7 mai 1943. L’Afrika Korps finit par capituler dans le cap Bon, le 11 mai.
Moncef Bey fut bien mal récompensé par le pouvoir colonial. Le 13 mai 1943, sur ordre du général Giraud, le général Juin lui demanda d’abdiquer, ce qu’il refusa. Le lendemain, il fut embarqué de force dans un avion militaire français et amené à Laghouat, dans le Sud algérien. Dès le 15 mai, son cousin Mohamed el-Amine (Lamine Bey) fut mis sur le trône. Détenu dans des conditions difficiles, Moncef Bey finit par abdiquer, le 8 juillet 1943. Il fut alors exilé à Ténès, sur la côte algérienne. Le 17 octobre 1945, il fut transféré à Pau. C’est dans cette ville des Pyrénées, loin de son pays, qu’il mourut, le 1er septembre 1948. Considéré par son peuple comme un martyr, sa dépouille fut rapatriée et inhumée au cimetière du Djellaz, à Tunis. Le 1er septembre 2012, une place Moncef-Bey fut inaugurée, en présence du Président de la République tunisienne, Moncef Marzouki[24]. Il s’agissait là du premier hommage officiel de la nation tunisienne à son bey héroïque.
Lamine Bey n’avait pas la forte personnalité de son prédécesseur. Il se montra conciliant avec le pouvoir colonial, puis avec le gouvernement du dirigeant nationaliste Habib Bourguiba. Les années 1953 et 1954 furent marquées par une multiplication d’attaques de la guérilla nationaliste contre le système colonial. 70 000 soldats français furent mobilisés pour y faire face, avant qu’un accord politique ne fût trouvé, en 1954. Le président du conseil Pierre Mendès-France accepta de reconnaître l’autonomie interne de la Tunisie. Le 3 juin 1955, les conventions franco-tunisiennes furent signées entre le Premier ministre tunisien Tahar Ben Ammar et son homologue français Edgar Faure. Après de nouvelles négociations, Paris finit par reconnaître solennellement l’indépendance de la Tunisie le 20 mars 1956. Le 25 mars suivant le parti Néo-Destour remporta les élections et, le 11 avril, Lamine Bey nomma son leader, Habib Bourguiba[25], premier ministre.
La Tunisie indépendante et le « Combattant suprême » se montrèrent ingrats vis-à-vis de la dynastie husseinite. La monarchie fut abolie le 25 juillet 1957, ce qui permit à Bourguiba de devenir président de la nouvelle République. Lamine Bey fut donc, pendant à peine un peu plus d’une année, le premier et le dernier roi de Tunisie. L’ex-souverain, son héritier Hassine Bey[26], ses trois fils et son gendre furent assignés à résidence au palais de La Manouba. Dès le lendemain, les biens de l’ancienne famille régnante furent confisqués, en vertu d’une loi votée le jour-même. A l’automne 1958, Lamine Bey fut placé en résidence surveillée à La Soukra, jusqu’à la mort de son épouse en octobre 1960. Privé de ressources, il s’installa ensuite dans un appartement de deux pièces, rue Fénelon, à Tunis. C’est là qu’il décéda à l’âge de 81 ans, le 30 septembre 1962, dans l’indifférence générale.
[1] Né le 4 septembre 1881 à Carthage et décédé le 30 septembre 1962 à Tunis.
[2] Né au Kef en 1675 et décédé le 13 mai 1740 à Kairouan, il fut bey de Tunis de 1705 à 1735.
[3] Du turc « yeniçeri », qui signifie « nouvelle milice ». Les Janissaires formaient un ordre militaire très puissant composé d’esclaves d’origine chrétienne et constituant l’élite de l’infanterie de l’armée ottomane.
[4] Commandant de la cavalerie.
[5] Né en 1759 et mort en 1814. Son règne de 32 ans fut le plus long de la dynastie husseinite.
[6] Né en 1784 et mort en 1835, bey de 1824 à sa mort.
[7] Né en 1806 et mort le 30 mai 1855 à La Goulette, il régna de 1837 à sa mort.
[8] Deux ans avant que la France ne l’abolisse définitivement !
[9] Né en 1811 au Bardo et décédé en 1859 à La Marsa, bey de 1855 à sa mort.
[10] Né en 1813 et décédé en 1882 au palais du Bardo.
[11] Né à Paris en 1843, mort dans la même ville en 1924. Il fut résident général de 1882 à 1886.
[12] Né en 1817 à La Marsa et décédé dans la même ville en 1902. Il régna de 1882 à sa mort.
[13] Né en 1821 à Azérables (Creuse), et mort en 1897 à Versailles. Commandant le corps d’armée de Constantine, il fut chargé par le gouvernement de Jules Ferry de diriger les opérations militaires en Tunisie d’avril à juillet 1881.
[14] Fils d’Ali III Bey et neveu de Sadok Bey, né en 1855 au Bardo, mort en 1906 à Carthage. Il régna de 1902 à sa mort.
[15] Cousin d’Hédi Bey, né en 1855 à La Marsa et décédé en 1922 au palais Dar al-Taj de La Marsa.
[16] Parti politique fondé en 1920 dont le but était de libérer la Tunisie du protectorat français. Le mot « destour » est un mot d’origine persane signifiant « constitutionnel ».
[17] Né le 13 août 1858 au Bardo et décédé le 11 février 1929 à Carthage. Il régna de 1922 à sa mort.
[18] Né le 4 mars 1881 à Tunis et décédé le 1er septembre 1948 à Pau.
[19] Né en 1880 à Reims et décédé dans la même ville en 1951. Nommé par Pétain résident général le 26 juillet 1940, rapatrié en France par l’armée allemande en mai 1943, juste avant la libération de Tunis par les troupes alliées. Arrêté en septembre 1944, il fut dégradé par la Haute Cour de Justice et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Malade, il fut gracié et libéré le 11 août 1950, quelques mois avant son décès.
[20] Débarquement des forces alliées au Maroc et en Algérie, le 8 novembre 1942.
[21] Né le 26 mai 1903 à Calenzana (Corse), fusillé à Alger le 3 mai 1944, après une tentative de suicide.
[22] Né en 1914, il fut envoyé en Tunisie en novembre 1942 par Paul Marion, secrétaire d’Etat à l’Information. Réfugié en 1944 à Sigmaringen avec le gouvernement de Pierre Laval, il fut nommé « ambassadeur » auprès de la République de Salo de Mussolini en octobre de la même année. Condamné à mort par contumace, il parvint à gagner l’Espagne, en avril 1945 avant d’aller en Argentine, où il devint conseiller pour l’Administration auprès du président Juan Perón. Il s’établit ensuite comme « homme d’affaires » en Suisse.
[23] Parti Populaire Français, fondé par Jacques Doriot en 1936.
[24] Né en 1945, le président Marzouki n’aurait-il pas été prénommé Moncef en l’honneur de l’ancien bey ?
[25] Né probablement le 3 août 1903 à Monastir et mort le 6 avril 2000 dans la même ville, président de la République tunisienne à partir de 1957, président à vie en 1975, renversé par le coup d’Etat « médical » de son dernier premier ministre, Zine el-Abidine Ben Ali, le 7 novembre 1987.
[26] Né en 1893 à Sidi Bou Saïd et décédé en 1969 dans la même localité. Il était le troisième fils de Naceur Bey.