Histoire

Quand les hommes de sainte Jeanne d’Arc mettaient la Patay aux Anglais

Le 18 juin est la date anniversaire de trois événements historiques : la bataille de Patay, la bataille de Waterloo et l’appel du général de Gaulle, cher à la République. Nous nous intéressons ici à la bataille de Patay, qui infléchit le cours de la Guerre de Cent Ans.

Nous sommes le 18 juin 1429. L’armée française, grâce à sainte Jeanne d’Arc, a délivré miraculeusement Orléans le 8 mai. Forte de 1500 hommes, elle poursuit la libération des villes le long de la Loire. Elle est menée par le duc Jean d’Alençon, le connétable Arthur de Richemont, Dunois et Gilles de Rais, afin d’assurer la route pour le Dauphin, futur Charles VII, jusqu’à Reims.

Il est décidé qu’on envoie une avant-garde aux alentours du village de Patay, à 25 kilomètres au nord-ouest d’Orléans. Elle se compose d’une centaine d’hommes, les meilleurs chevaliers, menés par les capitaines Jean de Xaintrailles, La Hire, Arthur de Richemont et Ambroise de Loré. Sainte Jeanne d’Arc n’a pas assisté à cette bataille, mais nul doute qu’elle y a contribué par l’autorité morale qu’elle avait sur l’armée française. Elle avait, par sa pure assurance, inspiré aux soldats la fougue et l’énergie de vaincre, comme le rappelle Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus :

« Des fiers guerriers Jeanne gagna les âmes,
L’éclat divin de l’envoyée des Cieux,
Son pur regard ses paroles de flamme,
Surent courber les fronts audacieux1. »

Elle avait d’ailleurs prédit le succès de Patay la veille.

La Providence se charge de la découverte du camp anglais. Un cerf s’enfuit à l’approche des Français et se dirige vers le camp adverse. L’apercevant, les Anglais poussent des cris de chasse, et révèlent leur position à l’armée française. Les chevaliers surprennent ainsi l’armée anglaise, forte de 5 000 hommes. Ils décident de les attaquer, alors qu’ils devaient attendre le reste de l’armée française. Les archers anglais, qui étaient réputés invincibles, n’ont pas le temps de se protéger avec leur technique imparable. En effet, habituellement ils plantaient des pieux dans une tranchée profonde,autour d’eux, pour constituer une palissade. Les chevaux s’empalaient et les chevaliers étaient désarçonnés.

Ici, c’est un autre scénario qui se déroule. La cavalerie lourde charge et décime littéralement l’armée anglaise. Le corps d’archers écossais est réduit à néant et ne sera jamais reformé. C’est une victoire complète. Le reste de l’avant-garde française, composée de l’infanterie, arrive peu de temps après afin de seconder les chevaliers. Les Anglais survivants s’enfuient et rencontrent l’armée de secours qui leur était envoyée. Ladite armée, avec le courage légendaire propre aux Anglais, s’enfuit également. Pour le bilan, on dénombre 2 500 morts côté anglais, alors qu’il n’y a seulement qu’une poignée de morts côté français.

En présence de sainte Jeanne d’Arc, le duc d’Alençon dira à John Talbot, l’un des chefs anglais les plus importants, alors prisonnier : « Vous ne croyiez pas ce matin qu’il vous adviendrait ainsi. » Ce à quoi répondra Talbot : « C’est la fortune de la guerre2. » Cette victoire marque un tournant décisif dans la Guerre de Cent Ans, et amorce la victoire finale. L’armée anglaise n’est plus que l’ombre d’elle-même. C’est la revanche d’Azincourt, survenue 14 ans plus tôt et qui avait porté préjudice à la France.

Sans doute l’expression « mettre la pâtée » est-elle dérivée de « mettre la Patay », en souvenir de cette victoire.

Marie-Noëlle De Pasquale


1 Chant composé par Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Une réflexion sur “Quand les hommes de sainte Jeanne d’Arc mettaient la Patay aux Anglais

  • Prince au sang

    Souffririez de ce récit quelque peu exalté soit toutefois dénué de l’une de ses composantes décisives et essentielle. Une certaine naïveté enfantine pouvant estre dommageable à notre bon combat.

    Si les batailles de Jargeau, Meung-sur-Loire et Beaugency ne furent que simples escarmouches, la victoire des armées (avec le concours du batard d’Orléans et consorts) de notre dauphin – et très proche bon Roy très chrétien – emmenées par les conseils et la bravoure de Jheanne reste indéniable au lendemain de la reddition anglaise de Beaugency, Patay scelle la déconfiture totale de l’anglOis, qui narguait notre cavalerie lourde depuis Crepy.

    Il serait intellectuellement malhonnête et dommageable de sciemment occulter la bravoure des bataillons écossais , alors ennemis de l’anglOis, qui participèrent d’un processus décisif dans la débâcle de l’ennemi commun.

    En effet dans le cadre de la Auld Alliance l’écossais se trouvait en avant poste, donc en premier au contact de l’anglOis, avant la charge de la cavalerie Française. L’affaire du cerf leurs étant certainement imputable compte tenu de leur position.

    La vérité historique n’a pas à estre idéalisée ou aménager nous devons vérité historique.

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