Inauguration à Nantes le 16 novembre du vitrail commémoratif de l’abbé Yves Coat
Le 16 novembre 1793, l’abbé Yves Coat, curé de Saint Donatien de Nantes mourait noyé en Loire, victime de la ” déportation verticale ” instaurée par Jean-Baptiste Carrier. Procédé consistant à les noyer en les embarquant sur des gabares équipées de trappes (bateaux dits ” à soupapes “).
Cet affreux sanguinaire est resté tristement célèbre dans l’histoire de la France révolutionnaire comme le ” bourreau de Nantes “. Dans un ouvrage qui lui est consacré ” le dossier Carrier ” , son auteur, Abel Poitrineau, va même le considérer comme l’inventeur du crime contre l’humanité.
Jules Michelet a également recueilli, des dizaines d’années après la révolution, de nombreux témoignages sur Carrier qu’il évoque dans son Histoire de la Révolution Française. Surnommé par Michelet, le ” Missionnaire de la terreur “, il a laissé un souvenir sanglant dans la ville de Nantes et ses environs.
François Hélie de la Harie a créé l’association Mémoires de Lumière, porteuse du projet de vitrail à la mémoire de l’abbé Yves Coat dans la Basilique Saint Donatien de Nantes. Projet réalisé grâce au concours de Mgr Michel Bonnet et à la générosité de nombreux donateurs. François Hélie de la Harie, fasciné par le courage et la foi dont les vendéens ont fait preuve durant la tourmente révolutionnaire.
Le 16 novembre 1793 vers minuit l’abbé montait avec 90 autres confrères sur une gabare. Celle-ci fut coulée par les bourreaux au milieu de la Loire entre Trentemoult et Chantenay, parce que les prêtres avaient refusé le serment schismatique que la constitution civile du clergé leur imposait. Ces malheureux prêtres martyrs de la révolution sont morts noyés dans la Loire en haine de la Foi.
Curé de Nantes pendant trente ans, l’abbé Yves Coat était un prêtre généreux et fidèle à son sacerdoce. Sa longue et douloureuse incarcération dans les prisons nantaises avant sa mort tragique font de lui un exemple de sainteté.
Ce nouveau vitrail inauguré le 16 novembre prochain se présente comme suit : la première scène de ce vitrail représente l’abbé Coat en chaire, le 11 janvier 1791 lorsqu’il annonça à ses paroissiens son refus du serment constitutionnel, la deuxième, son arrestation le 5 juin 1792, la troisième, sa pénible détention dans les prisons de Nantes, la dernière, son exécution lors de la première noyade en Loire, dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793. L’ensemble est surmonté par l’image de l’esprit Saint au-dessus d’un Sacré-Cœur et d’un chapelet.
Une commémoration à ne pas manquer si vous êtes dans les environs
Eric Muth