Fin des essences et massacres de masse : hommage à Xavier Martin
Xavier Martin est l’un de ces rares universitaires — le bon grain dans la masse de l’ivraie intellectuelle — qui a eu la pugnacité et le courage de mettre en avant les monstres que constituent les dites « Lumières » du XVIIIe siècle.
Le Pr Martin présente dans ses nombreux livres, que nous ne saurions que trop vous recommander[1], tout ce que vous ne connaissez pas si vous avez lu les morceaux « trop bien choisis » des Voltaire, Diderot, Holbach, D’Alembert, Rousseau et de leurs héritiers comme Condorcet, Staël, Sand, etc.
Pas un pour rattraper l’autre ! Toutes les idéologies mortifères des XIXe, XXe puis XXIe viennent d’ailleurs d’eux et de leurs écrits : suprématisme racial, capitalisme bourgeois, démocratisme élitiste sous couvert d’égalitarisme, haine absolue de la religion, détestation des femmes et de la féminité, haine absolue des Juifs et des Noirs, réductionnisme à tout crin, détestation du peuple, etc.
En deux phrases, résumons la pensée de Xavier Martin : le chaos et la folie révolutionnaires viennent de la vision métaphysique erronée des Lumières, qui nient l’existence d’une « nature humaine », et donc de l’essence humaine. Nous sommes là dans l’héritage du nominalisme médiéval, mâtiné de matérialisme, de sensualisme et de négation totale de toute spiritualité.
La conséquence est immense : plus de nature humaine ? Alors tout et tout le monde est « plus ou moins homme ». Il n’y a plus de frontière claire entre l’homme et l’animal. À l’inverse, il y a partout des sous-hommes potentiels. Après tout, tout ceci n’est-il pas que des mots ?
Évidemment, les Philosophes rejettent et détestent la métaphysique catholique, qui rappelle que la nature et les essences existent ; que la nature humaine, particulièrement, est une réalité factuelle et inchangeable. L’anthropophage des sociétés primitives est tout autant un homme que le philosophe allemand. D’où la beauté des missions apportant l’Évangile à tous les peuples et des royaumes catholiques protégeant tout le monde, même les pires mécréants et les pires pêcheurs.
Dans un royaume catholique, la tyrannie hygiéniste que nous connaissons aujourd’hui, par exemple, n’aurait tout bonnement pas été possible, car celle-ci tient sur un fait : pour la République des Lumières, le non-vacciné tient lieu de sous-homme, or sous le Roi Très Chrétien, il put y avoir des révoltes, des péchés, des désordres ou même des guerres civiles, mais, jamais une frange de la population ne fut réduite à rien (esclavage, extermination, castes…), car tout homme est digne et appelé à la conversion.
Sachons-le, faisons-en l’une de nos fiertés et battons-nous pour le Roi de façon parfaitement contre-révolutionnaire, sans rien adopter de la Révolution. Ainsi, nous prions pour les illuminés qui se perdent plus qu’ils ne perdent les autres. Battons-nous sans haine, pour leur conversion et le bien commun : nous ne devons jamais les considérer comme des sous-hommes, mais toujours comme des créatures aimées de Notre Seigneur, qui monta sur la Croix pour nous autant que pour eux.
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
[1] Pour entrer dans l’œuvre de Xavier Martin, nous vous proposons S’approprier l’homme, un ouvrage court mais savoureux et drôle, dans lequel on retrouve tout le condensé de l’idéologie des dites Lumières. En voici le résumé officiel : « Fin 1789, un étonnant vieillard âgé de cent vingt ans vient faire sensation à la Constituante. L’émoi qu’il y cause arbore les traits préromantiques, non dénués d’équivoque, de la sensiblerie d’alors. Un théoricien de la pédagogie prétend aussitôt, pour ses leçons de choses, « s’emparer de l’auguste vieillard », qu’en réalité ses proches manipulent pour en faire argent. Au-delà de l’anecdote, l’affaire — à maints égards tragicomique — met en jeu les ressorts, visibles ou cachés, d’une autre facette de l’esprit du temps : l’utilitarisme. De fil en aiguille, ce qu’évoquent ces pages, c’est, avec ses saveurs inégalement douces, tout l’univers mental de la Révolution, au centre duquel un souci majeur et déterminant : s’approprier homme. »