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Commentaire de l’« Abrégé de l’Histoire de France » de Bossuet. Partie 19 Philippe III : roi pieux et brave

Texte de Bossuet :

Philippe III, dit le Hardi

Le jour que mourut saint Louis, Charles, son frère, roi de Sicile, était venu à son secours avec une grande flotte. Il fut fort étonné qu’on ne donnât dans le camp aucune marque de joie à son arrivée ; mais il apprit bientôt avec beaucoup de douleur le malheur public et l’extrême désolation de tous les Français. Quoique la ville fût si pressée, qu’elle ne pouvait tenir longtemps, le nouveau roi, impatient de venir prendre possession de son royaume fit une trêve pour dix ans avec le roi de Tunis à condition qu’il payerait les frais de la guerre, qu’il permettrait aux Chrétiens qui habitaient Tunis, d’exercer et de prêcher leur religion ; qu’il leur laisserait le commerce libre et sans impôts ; qu’il payerait à Charles, à cause de son royaume de Sicile, le même tribut qu’il avait accoutumé de payer au Pape et qu’il relâcherait tous les prisonniers sans rançon. Voilà les conditions que Philippe accorda au roi de Tunis.

Ce prince très-religieux, et en cela grand imitateur de saint Louis, crut avoir pourvu par ce traité au bien de la religion, et avoir mis à couvert l’honneur de la France. Après, il se mit en mer, où il fut si cruellement battu de la tempête qu’il perdit une grande quantité de ses vaisseaux, avec toutes les richesses qu’il avait apportées. Sa flotte fut dispersée çà et là, et la reine sa femme, qui était enceinte, tomba de cheval à Cozence, où elle mourut. Alphonse son oncle, mourut à Sienne (1271). Jeanne, femme d’Alphonse, fille de Raymond, comte de Toulouse, ne survécut pas longtemps à son mari, et Philippe, aussitôt qu’il fut arrivé en France, prit possession du comté de Toulouse.

En ce même temps Grégoire X tint un concile général à Lyon, où il fut résolu, entre autres choses, que les cardinaux ne sortiraient point du conclave qu’ils n’eussent élu le Pape ; ce qui fut ainsi ordonné, parce qu’ils avaient été deux ans à élire Grégoire lui-même. Les princes d’Allemagne résolurent d’élire toujours pour empereur un Allemand, et ils élurent Rodolphe, comte de Habsbourg, en Suisse. C’est de lui qu’est venue la maison d’Autriche, et il fut le premier empereur de cette maison. On raconte de lui cette action d’une mémorable piété qu’étant à cheval à la chasse, il rencontra un prêtre qui portait le Saint Sacrement pendant la pluie et au milieu de la boue, à la campagne ; il descendit aussitôt, et ayant fait monter le prêtre sur son cheval, il accompagna le Saint Sacrement à pied jusqu’à l’église. Le prêtre, touché de cette action, lui donna mille bénédictions, et lui prédit que Dieu récompenserait sa dévotion. En effet, on attribua à cette pieuse action son élévation à l’Empire, qui depuis a été souvent, et est encore à présent dans celte maison.

(1276) A l’égard de Philippe, il eut de grandes guerres contre l’Espagne, dont voici le sujet. Henri le Gras, roi de Navarre, mourut et laissa une fille au berceau, nommée Jeanne, qu’il mit sous la tutelle de sa femme, et ordonna qu’elle fût élevée auprès du roi de France ; mais les seigneurs du pays donnèrent d’autres tuteurs à la jeune princesse. Les rois de Castille et d’Aragon, qui avaient des prétentions sur la Navarre, tâchèrent de s’emparer de la fille et du royaume. Ce qui engagea Philippe d’y envoyer Eustache de Beaumarchais, qui lui soumit toute la Navarre.

Il arriva encore une autre querelle entre la France et la Castille. Ferdinand, prince de Castille, étant mort, Sanche, son frère, se porta pour héritier de la couronne, quoique Ferdinand eût laissé deux fils de Blanche, fille de saint Louis, et qu’il fût dit par contrat de mariage de cette princesse, que ses enfants succéderaient à la couronne, quand même Ferdinand mourrait avant son père Alphonse. Comme Sanche persécutait Blanche, et qu’Alphonse le favorisait ouvertement, jusqu’à refuser à sa belle-fille les choses nécessaires pour la vie, elle fut contrainte de se réfugier chez le roi, son frère. Elle trouva la cour fort brouillée. Pierre des Brosses, autrefois barbier de saint Louis, ayant été depuis élevé par Philippe à une puissance extraordinaire, avait entrepris de décréditer auprès de lui la reine Marie, sa femme, afin qu’il n’y eut plus d’autorité qui fût au-dessus de la sienne. Pour cela, il lui suscita un accusateur, qui soutint qu’elle avait fait empoisonner Louis, fils aîné de Philippe, qu’il avait eu de son premier mariage et qui mourut en 1276.

Le duc de Brabant envoya un chevalier pour défendre l’innocence de la reine sa sœur, par un combat singulier ; mais l’accusateur l’ayant refusé, il fut pendu. Philippe, qui était faible et crédule, ne laissa pas de consulter des imposteurs qui, par une fausse piété, s’étaient mis en réputation d’avoir le don de prophétie. Il envoya même l’évêque de Bayeux à une béguine (c’était une espèce de religieuse), qu’on tenait instruite par révélation des choses les plus secrètes.

L’évêque qui était allié de Pierre des Brosses, ne voulut jamais rien dire à la décharge de la reine, quoique la béguine l’eût justifiée ; mais comme il ne parlait pas franchement, le roi envoya un autre évêque, qui lui rapporta la vérité que l’évêque de Bayeux lui avait cachée. Ce rapport rétablit le crédit de la reine et diminua celui de Pierre des Brosses, parce que Philippe connut que son ministre agissait avec artifice et s’entendait avec d’autres pour le tromper.

Il envoya ensuite des ambassadeurs à Alphonse, roi de Castille, pour l’obliger de faire justice à Blanche et à ses enfants. Mais n’ayant pu l’obtenir, il s’avança jusqu’aux Pyrénées avec une armée si puissante, qu’elle eût accablé toute la Castille, si Alphonse n’eût trouvé moyen de l’amuser par diverses négociations pendant lesquelles il manqua de vivres, et fut obligé de s’en retourner sans avoir fait autre chose que d’affermir le pouvoir de Beaumarchais dans la Navarre. Pierre des Brosses fut soupçonné d’avoir été d’intelligence avec Alphonse, pour faire perdre à Philippe l’occasion d’avancer ses affaires. Un Jacobin apporta un paquet au roi, où il y avait une lettre cachetée du sceau de des Brosses. On ne dit pas ce qu’elle contenait : mais après que le roi l’eût lue, des Brosses fut arrêté et pendu.

En ce même temps il arriva de grands mouvements en Sicile, dont il faut ici reprendre les causes de plus haut, et dès le temps de saint Louis (1263). Frédéric II, empereur et roi de Sicile, avait laissé ce royaume à son fils Conrad, après la mort duquel Mainfroi, fils bâtard de Frédéric, l’avait usurpé abusant du bas âge de Conradin, son neveu, fils de Conrad. Urbain IV ayant résolu de chasser cet usurpateur qui l’incommodait, lui et toute l’Italie, crut qu’il lui appartenait de disposer d’un royaume tenu en fief du Saint-Siège, et le donna à Charles, duc d’Anjou, frère de saint Louis. Clément IV, son successeur, couronna Charles roi de Sicile, à Saint-Jean de Latran, lui donnant en même temps la qualité de sénateur romain, de vicaire de l’Empire en Italie, et de protecteur de la paix.

Mainfroi se prépara à se défendre ; les deux armées ennemies se rencontrèrent près de Bénévent (1268). Il se donna un grand combat où Mainfroi, abandonné des siens, fut battu et tué. Ainsi Charles demeura possesseur des deux Siciles, c’est-à-dire de l’île et du royaume de Naples ; il releva les Guelfes, qui étaient le parti du Pape en Italie, et abattit les Gibelins, qui étaient celui de l’empereur. La guerre pour cela ne fut pas finie : le jeune Conradin, duc de Souabe, vint avec une grande armée pour reprendre le royaume de son père, se plaignant que Mainfroi, son oncle, le lui avait enlevé par violence, et soutenant que le Pape n’avait pu en disposer à son préjudice. ll était accompagné de Frédéric, duc d’Autriche, son cousin.

Aussitôt que Charles eut appris que ces jeunes princes étaient entrés en Italie, il alla à leur rencontre, et les combattit dans l’Abruzze, auprès du lac de Celano (1269). Ils ne purent résister à un capitaine si expérimenté, ni à de vieilles troupes si aguerries. Les princes, contraints de prendre la fuite et appréhendant d’être découverts, se déguisèrent en palefreniers. En cet état ils arrivèrent, à Asture, ville d’Italie, située sur le bord de la mer. Ils traitèrent avec un nautonier qui leur promit de les passer à Pise, ville qui leur était affidée ; mais lui ayant donné une bague pour gage de son payement il soupçonna que c’étaient des personnes de qualité, et il en donna avis au gouverneur, qui aussitôt les fit arrêter. On ne fut pas longtemps à reconnaître les deux princes. Charles leur fît faire leur procès sur la plainte des communautés, et sans respect ni pour leur naissance, ni pour leur innocence, ni pour leur valeur, il les fit condamner à avoir la tête tranchée.

Pendant qu’on les menait au supplice, leur jeunesse, leur innocence et leur fermeté tiraient les larmes des yeux de tous les spectateurs. Frédéric lut le premier exécuté. Conradin, relevant sa tête, la porta à son sein, et adressant la parole avec beaucoup de soupirs à ce cher parent : « C’est moi, » dit-il, « qui vous « ai causé une mort si malheureuse. » Ensuite, protestant qu’il mourait innocent, et qu’il avait un droit légitime sur la Sicile, il jeta son gantelet au milieu du peuple, ce qui était en ce temps la marque ordinaire du défi ; et après avoir recommandé son âme à Dieu, il présenta courageusement la tête au bourreau. Ce gant fut relevé par un gentilhomme, et porté à Pierre, roi d’Aragon, héritier de Conradin. Quant à Charles, il crut assez expier son crime en faisant mourir le bourreau qui avait coupé la tête aux deux princes ; mais cela servit, au contraire, à faire voir combien son action était détestable, puisqu’il crut qu’il ne devait laisser la vie à celui qui n’avait fait qu’exécuter ses ordres.

Ce prince, ayant soumis tous ses ennemis dans la Sicile, songea aussi à se rendre maître de l’empire de Constantinople. Il avait épousé la fille de Baudouin, empereur latin étant ainsi entré dans ses droits, il faisait fortement la guerre à Michel Paléologue, empereur grec. Il avait encore acheté le titre de roi de Jérusalem de Marie, fille de Jean de Brienne, qui se disait héritière de ce royaume, et il avait dessein de l’acquérir. Nicolas III (1278) voyant l’ambition et la puissance de ce prince, conçut de la jalousie contre un voisin si formidable. En vain Charles, pour diminuer les défiances du Pape, quitta les titres de sénateur romain et de vicaire de l’empire, Nicolas persista toujours dans le dessein de le perdre ; il fut confirmé dans sa résolution, sur ce que Charles avait refusé de donner une de ses filles au neveu de ce Pape, jugeant cette alliance indigne de lui.

(1281) Dans cette disposition d’affaires, Jean, autrefois seigneur de Prochyte, ennemi de Charles et de sa maison, homme entreprenant et artificieux, résolut de faire une conjuration contre les Français, sous prétexte de leurs violences et de leurs débauches, et ayant découvert son dessein aux trois plus grands ennemis de Charles, qui étaient le Pape, Michel, empereur grec, et Pierre, roi d’Aragon, il les trouva très-disposés à y entrer. Par leur crédit, et par l’argent que l’empereur grec fournissait abondamment, il avait déjà gagné une infinité de personnes, lorsque le Pape Nicolas mourut.

Mais quoique Martin IV (1280), qu’on avait élu à sa place, favorisât le roi Charles, duc d’Anjou, la partie était si bien faite, et le dessein si avancé, qu’il eut son effet. Ainsi, le propre jour de Pâques, au premier coup de Vêpres, qui était le signal qu’on avait donné aux conjurés, les Français furent égorgés à Palerme et dans toute la Sicile. Pour les reconnaître on leur faisait prononcer une certaine parole italienne, et s’ils la prononçaient avec un air étranger et autrement que les naturels du pays, on les massacrait aussitôt sans distinction d’âge ni de condition, ni de sexe. Durant cette sanglante exécution, Charles était en Toscane, occupé à des grands préparatifs contre l’empereur d’Orient. Quand il sut ce qui s’était passé en Sicile, irrité d’une action si barbare, il vint avec une puissante armée pour châtier la perfidie des Siciliens, et il pressa si fort Messine, qu’elle allait se rendre, si Pierre d’Aragon n’eut trouvé moyen de l’amuser. Ce fourbe lui proposa de terminer toute la querelle par des combats entre deux. Charles, qui était un prince vaillant, accepta le défi. On choisit le champ du combat en Guyenne, au près de Bordeaux. Pierre, par cet artifice, éloigna l’armée qui pressait si vivement la Sicile. Charles se trouva au rendez-vous au jour donné ; mais Pierre n’y étant venu que le lendemain, s’en retourna aussitôt (1283), et dit pour excuse que son ennemi s’était avancé avec une puissante armée qui l’avait obligé de se retirer. Charles, indigné de ce qu’on s’était moqué de lui, vint en Provence d’où il partit avec une grande armée navale pour retourner en Sicile.

(1284) Charles le Boiteux, son fils, n’eut pas la patience de l’attendre, et donna un combat contre les lieutenants de Pierre d’Aragon, où ce jeune prince fut défait, pris et mené ensuite à Palerme. Les Siciliens excitèrent Constance, fille de Mainfroi et femme de Pierre, à venger sur ce jeune prince la mort de Conradin son cousin. Déjà il était condamné à mort, et on l’allait exécuter, lorsque Constance, touchée de compassion, lui pardonna. Cette princesse se rendit autant recommandable par sa clémence que Charles d’Anjou s’était rendu détestable par sa cruauté. Le jeune prince ne fut pas délivré pour cela. Il demeura quatre ans en prison et n’en fut tiré que sous le règne de Philippe le Bel, aux conditions que nous rapporterons. Charles d’Anjou mourut peu après la prison de son fils, et laissa pour successeur de ses États ce malheureux captif.

Ce fut à peu près en ce temps-là que le roi maria Philippe, son fils aîné, qui était fort jeune, avec Jeanne, reine de Navarre et comtesse de Champagne, encore plus jeune que lui. Il leva en même temps une grande armée pour mettre Charles de Valois, son second fils, en possession du royaume d’Aragon, que le Pape Martin lui avait donné après avoir excommunié Pierre. Il emporta d’abord, comme en passant, le comté de Roussillon ; puis entrant dans la Catalogne et dans l’Aragon, il prit et pilla beaucoup de villes et de forteresses (1285). Il s’attacha au siège de Gironne, que Pierre tâchait de secourir de toutes ses forces. Raoul de Néelle, connétable de France, qui commandait l’armée de Philippe, ayant appris que Pierre s’était mis en embuscade avec quinze cents chevaux et deux mille hommes de pied, et jugeant qu’un homme accoutumé à n’agir que par finesse, ne se résoudrait jamais à combattre à forces égales, s’avança avec trois cents chevaux, qui étaient l’élite de la noblesse de France.

Les Français, brûlant du désir de venger leurs compatriotes qui avaient été massacrés en Sicile, se mêlèrent avec les Aragonais, qui avaient pillé dès le premier choc ; mais ayant repris cœur, ils se soutinrent un peu jusqu’à ce qu’ils virent leur roi blessé. Ce prince ne laissait pas d’animer les siens en combattant vaillamment malgré sa blessure ; et nos soldats, de leur côté, étaient résolus de mourir plutôt quo de ne point immoler les Aragonais aux Français indignement massacrés : mais enfin la mort de Pierre assura la victoire aux nôtres. Le gouverneur de Gironne, qui jusqu’alors avait fait une vigoureuse défense, ayant vu son maître mort, se rendit. La peste s’étant mise aussitôt après dans notre armée, et y faisant d’étranges ravages, Philippe fut contraint de se retirer. Il avait renvoyé la flotte étrangère qu’il tenait auparavant à sa solde, et Roger, amiral d’Aragon, l’ayant ramassée, il attaqua nos gens dans tous les ports avec ce secours. Les soldats les chassaient à coups d’épée, et les habitants à coups de pierres. Poussés de toutes parts, ils se retirèrent auprès du roi et environnèrent sa litière.

Ce prince, quoique malade et presque mourant, ne laissait pas d’encourager les siens de gestes et de paroles. Enfin les Aragonais furent repoussés, et notre armée ayant passé les monts Pyrénées, le roi arriva à Perpignan où il mourut quelque temps après. Toutes ses conquêtes furent perdues excepté le Roussillon, qui fut laissé à Jacques, roi de Majorque, à qui son frère Pierre l’avait enlevé : aussi ce roi de Majorque avait-il été le conducteur des Français dans celle expédition. Le règne de Philippe fut de quinze ans. Ses entrailles furent enterrées dans l’église de Narbonne, et ses os furent apportés à Saint-Denis, le 3 de décembre 1285.

Commentaire de la rédaction :

On peut être fils de saint, sans être saint, l’histoire le montre. Philippe le Hardi resta très pieux et très chrétien : avoir une ascendance très pieuse et très chrétienne aide à cela. Ce devrait être une raison supplémentaire pour tout un chacun de souhaiter la restauration de nos rois légitimes, car leur ascendance est déjà une certaine assurance que le successeur ne peut pas humainement trop dévier de ce que tant de ses ancêtres ont fait, et déjà en esprit.

L’esprit de famille est d’une importance capitale : l’entente entre frères et cousins est le fondement de la politique française de cette époque, pour le meilleur.

Les tentatives en Orient sont malheureusement sabotées par la division (le diable veille toujours) entre chrétiens, dont des papes. Cela semble une règle universelle en histoire : quand la prospérité, quand la paix, quand le succès sont là, il y a comme un relâchement, ou un « ennui » que le calme et la grandeur créent. Lequel, si l’on n’y prend garde, dégénère en divisions et conflits vraiment ennuyeux et ridicules, comme pour tromper cet ennui.

L’expérience chrétienne montre aussi que même si la colère est juste, et l’indignation légitime, il vaut mieux être lent à la colère, et pardonner, plutôt qu’exécuter une justice souvent trop rapide en matière politique, diplomatique et internationale. Le pardon, au contraire, et le sacrifice, aussi pénibles soient-ils, préparent un rétablissement à long terme.

Il ne s’agit pas d’être naïfs, mais d’être fermement chrétiens comme nos ancêtres. Et sachons, en voyant notre passé féodal, où les seigneurs et souverains avec de larges pouvoirs étaient nombreux, que cette pratique du pouvoir n’est jamais aisée, que les tentations sont nombreuses, qu’être chef est un combat ardent au quotidien pour ne pas chuter ! Ne croyons pas que ce soit facile ; alors si, par « malheur », Dieu décidait une restauration, et de faire de certains des chefs, que ceux-là se préparent déjà, et que chacun tente en son for intérieur de s’imaginer à la place d’un roi ou d’un grand, aux pouvoirs étendus : est-il sûr que cela ne lui ferait pas immédiatement tourner la tête ?

Il vaut mieux tout de suite se préparer au pire, et nous parfaire dans la vertu, pour ne pas tomber dans la folie des grandeurs, ni dans la corruption du pouvoir et de l’argent.

Dieu pourvoira ! À nous de proposer !

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