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Terrible médecine païenne, par Paul de Beaulias

Depuis le Covid nous savons que les médecins-gourous, dans un rappel tout à fait vif de ce que Molière nous dépeignait déjà naguère, ne sont pas des dieux, et qu’il y a de bons médecins et de mauvais médecins.

La paganisation du monde occidental et l’expérience d’un pays païen enserré dans une écorce d’institutions chrétiennes laïcisées – le Japon – nous a fait prendre conscience que l’avenir de la médecine est sombre.

Nous ne redévelopperons pas ces arguments, mais nous en donnerons une illustration tirée d’une expérience récente.

L’autre jour, de façon inattendue – quoique j’aurais du le prévoir, mais c’est une autre histoire -, je fais une crise d’asthme comme jamais je n’en avais eu, au point que je fus incapable de dormir toute une nuit, en ayant l’impression d’étouffer en quasi-permanence. Peu importe, ce fut une bonne chose. C’est que du fait d’occupations diverses, et de déménagement, je n’avais plus de ventoline pour désactiver la crise, et donc j’ai du supporter la crise sans rien.

Alors, le lendemain, pour pouvoir honorer mes obligations de travail, car la situation ne s’améliorait pas – le jour, les asthmatiques le savent, on respire, mais dès que la nuit tombe, et qu’on adopte la position allongée, la crise s’aggrave-, je décide d’aller à la clinique la plus proche pour renouveler le médicament que je prenais quand une crise se profilait.

Sauf que c’est un jour férié, et si rien n’est fermé au Japon pour les choses inutiles, tout est fermé pour les choses nécessaires : je trouve néanmoins un service à l’hôpital du coin, une sorte de semi-urgence, qui permet, normalement, de justement être la service de garde.

Je ne connais pas l’endroit, et mon besoin est très précis.

J’y vais donc, je rentre, on m’accueille. Je montre le médicament dont j’ai besoin. Au secrétariat, gentil, ils vont vérifier, et on me dit qu’il n’y a plus de stock. Alors je demande que faire. Car le lendemain j’ai es obligations et je ne peux pas aller chez le médecin, et que je ne peux pas me permettre de passer encore une nuit blanche, et cela pourrait dangereux… Alors, enfin, on me demande si, même si ce n’est pas la même molécule, ça va : je dis oui, évidemment, tant que cela me dilate les bronches… Premier réflexe païen : côté formaliste qui a du mal à imaginer une solution – alors qu’elle est assez évidente.

Je remplis quelques papiers, comme c’est la première fois, avec le petit questionnaire des symptômes etc. On demande même le nombre de vaccination… Je ne réponds pas évidemment.

Ensuite, un peu gênée, une secrétaire vient mer recommander de mettre le masque, je dis que je n’en ai pas, et elle m’indique un distributeur automatique, je dis que je vais réfléchir, car porter un masque avec une crise d’asthme, c’est l’horreur. Elle me laisse tranquille.

Et puis, un type tout masqué, avec visière en plastique, assez vieux, un autre du secrétariat, visiblement affolé, vient me demander de mettre le masque. Je redis l’histoire de l’asthme. Je suis sauvé par un autre du secrétariat, jeune, qui dit « il est asthmatique, laisse-le tranquille ». Petit miracle au pays du soleil levant païen, certainement du au fait que c’est une clinique de campagne, plus détendue que la ville.

J’ai eu un répit. Mais juste un répit.

On me fait passer, une fois les papiers administratifs faits, dans la salle d’attente du médecin.

Le même type un peu vieux revient à la charge – ce coup-ci le jeune sympa n’est plus là pour l’empêcher de faire son œuvre totalitaire. Il commence à dire les arguments classiques : il y a plein de gens au Covid dans la salle d’attente (bof, j’entends pas vraiment les gens tousser mais bon), c’est la règle de l’hôpital… Je dis un non net, et qu’il me laisse tranquille. Que cela me gêne pas d’attraper le Covid et que c’est ma responsabilité.

Ensuite, l’infirmière, certainement mise au courant, vient encore me demander de mettre un masque.

Je dis non, que je ne suis pas venu pour cela, et que c’est mon problème.

Elle revient ensuite, en disant que c’est une demande du docteur.

Je refuse toujours net.

Elle rit d’un air goguenard du style, « c’est quoi cet énergumène », mais pas forcément méchant, comme en ville. Et elle me dit de m’installer, tel un pestiféré, à l’endroit le plus éloigné de tous… Je croyais que c’était pour me protéger qu’on voulait que je mette le masque ? Bref, on connaît toutes ces hypocrisies covidiennes, qui malheureusement ont fait des séquelles…

Enfin je passe dans la salle de consultation. Le « médecin » porte l’accoutrement intégral des grands jours du Covid : surblouse, masque hyper-chirurgical, gants, bottes, lunettes et sur-lunettes…

A-t-il mit cet accoutrement que pour moi ou pour tous ? Je ne sais pas.

Il ne croise jamais mon regard.

Je suis visiblement un objet dangereux dont il faut se débarrasser vite.

Il vérifie précipitamment la tension – que j’ai prise dans l’intervalle via une machine – et mon pouls, et vite poumon (dans le dos, pas de devant évidemment, je pourrais lui souffler dessus on ne sait jamais).

Il sait que je n’ai pas dormi une nuit, et j’ai bien dis à l’infirmière que je n’ai jamais eu de crise aussi forte…alors il vérifie que je vais lui tomber dans les pommes et que mon état n’est pas trop préoccupant, que je pourrais survivre la journée, et donc qu’il ne pourra pas à être responsable de ma mort pour négligence.

Une fois vérifiée que je ne suis pas mourant, il ne me demande aucun antécédent, ni rien.

Et tout de suite il me dit ce que je veux. Si je veux que le dilatateur de bronches, ou aussi les stéroïdes. Que je suis « libre » de choisir.

C’est un peu fort. Je lui dis que j’en sais rien, que c’est lui le médecin. Que c’est lui qui est responsable de ce qu’il me donne, et que donc je ne suis pas « libre » de choisir.

Typiquement, il fait le païen japonais qui te punit indirectement en faisant le petit. Il n’a aucune intention de me soigner. Il se fiche de ma pomme. Mais il ne veut pas un mort sur les bras. Il regarde donc juste son bouquin de médicament sur ce qu’on donne aux asthmatiques en temps normal, sans réfléchir si cela va dans mon cas, ou si mon cas est plus préoccupant que la normal, ou si j’ai autre chose.

Le païen ne peut pas comprendre que l’on décide de ne pas porter un masque, car la règle est absurde, mais qu’en même temps on se soumette à l’autorité du médecin, intelligemment. Soit on se soumet aveuglément soit on est viré dans la mentalité païenne… Triste exemple.

Finalement il se décide à me donner les deux. Et sur un signe à l’infirmière je me fais plus virer qu’inviter vers la sortie.

Légèrement en colère, je ne cherche même pas à dire quoi que ce soit, mais je me dis que je retiendrai son nom – que je ne connais toujours pas. Enfin c’est un pauvre type dont il faut avoir pitié, mais c’est préoccupant d’un point de vue de la médecine.

Là, ça allait, car je sais ce que j’avais, et je sais ce dont j’avais besoin, et c’est une urgence, facile à régler. J’ai obtenu mes médocs, cela suffit, je pourrai aller ultérieurement chez d’autres médecins moins stupides.

Mais c’est préoccupant, car le jour de la vrai urgence, ou de la nécessité d’avoir un diagnostic avant que ce soit trop tard, où l’écoute du patient devient essentiel – car on se connaît, ou on connaît ses enfants, et on sait quand quelque chose n’est pas normal, même si médicalement cela ne se peut encore quantifier – on est mal, et on est encore plus mal si on tombe dans les cases covidiennes ou autres, qui feront que vous serez considérés comme un animal, isolés, et sans sacrements. Donc le cas vraiment risqué où votre vie est en jeu, est celui où il ne faut pas aller à la clinique, puisque votre faiblesse fera que vous ne pourrez vous défendre et exiger sacrements et autres. Encore plus en pays païen…

Un bon médecin est inestimable.

Et ce n’est pas parce qu’on tombe sur un médecin anti-covidien qu’il est forcément bon…

La médecine en France est malheureusement en train de suivre cette pente païenne…où le patient devient un client…

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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