Taylor / Montebourg : les paris sont ouverts
Qui aura la peau de l’autre ? Taylor, un sacré Titan, sans rapport réel avec les Titans et les Titanides, enfants d’Ouranos et de Gaia, mais que l’on pourrait apparenter à ces dévoreurs ?
Ou notre bouillonnant Ministre du Redressement Productif ? Ce Maurice TAYLOR a été décrit par les journaux spécialisés comme un « homme brut de décoffrage », et s’il est surnommé comme un «Grissli », ce n’est sûrement pas pour ses qualités humaines. Il ne connaît d’autre mode de relations que celui du sabre qui coupe les têtes.
L’entreprise GOODYEAR d’Amiens-Nord et ses 1 200 salariés espéraient bien la venue de ce repreneur américain. Il a suffi de la lecture d’une lettre pour reconnaître qu’aucune transaction n’était envisageable.
S’étonner du ton (sans ambigüité) employé par Maurice Taylor, le patron du groupe américain Titan, s’adressant à Arnaud Montebourg, notre très optimiste ministre du Redressement productif, signifierait que nous n’avons toujours rien compris à la politique industrielle des Etats-Unis, qui ne connaît d’autres lois que celles du marché et des profits. Pourquoi l’homme n’est-il plus intéressé par la reprise de l’activité pneus agricoles du site Goodyear d’Amiens-Nord ? Sa décision aurait été influencée par ce qu’il aurait constaté dans l’usine : «J’ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l’ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m’ont répondu que c’était comme ça en France», écrit le patron américain. Maurice TAYLOR ne semble pas avoir pris en compte la réalité économique actuelle du groupe, qui fonctionnait volontairement au ralenti compte tenu de l’absence de commandes. Si en 2011, le groupe TITAN a encaissé 2,85 millions de dollars, selon le magazine Forbes, ce résultat n’a rien à voir avec des états d’âme.
La réponse d’Arnaud Montebourg (datée du 20 février) en dit long sur « nos atouts, notre fierté, nos compétences, nos talents, l’attractivité de notre pays, les liens d’amitié qui nous unissent au peuple américain, nos 35 mesures dans le cadre du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, notre politique etc. etc.».
A la lecture de cette magnifique réponse, ne se pose qu’une question : pourquoi tant de chômage avec autant d’arguments positifs ? Fin décembre 2012, la France comptait 3 389 400 chômeurs, outre-mer compris. La France semble ne disposer que d’outils inadaptés ou inefficaces. Et on continue de chouchouter nos fonctionnaires !
Au secours Monsieur le Marquis de La Fayette !
Solange Strimon