[Point de vue] A propos d’Alstom
La direction d’Alstom a pris la décision de fermer son usine de Belfort, ce qui entraîne la suppression de 400 postes de travail. La cause est bien connue, même si on ne la crie pas sur les toits : le traité de Lisbonne oblige les Etats à ouvrir les appels d’offre publics à la concurrence étrangère. Ce qui fait que François Hollande ne peut que verser des larmes de crocodile, sachant bien qu’il ne pouvait rien faire pour empêcher que la SNCF s’approvisionne chez un concurrent, Bombardier en l’occurrence, pour la fabrication de ses rames.
Mais cela ne suffisait pas aux mondialistes. Non seulement leur action vise à désindustrialiser la France, mais ils veulent aussi désintégrer la filière nucléaire française, et un grand pas dans ce sens a été franchi grâce à Emmanuel Macron qui, lorsqu’il était ministre des Finances, a forcé la vente de la branche énergie d’Alstom au géant américain General Electric, ce qui a eu pour conséquence de placer sous la coupe du groupe américain les turbines produites par Alstom et, de cette manière, la maintenance des centrales nucléaires.
Une confirmation de plus que nos dirigeants politiques sont vendus aux américains
Les Etats-Unis ne sont donc pas du tout nos alliés mais ne pensent qu’à nous sucer le sang. Mais revenons à cette question d’appels d’offres publics. Lors du journal télévisé d’il y a quelques jours, un « expert » a avancé un argumentaire très fort à première vue : « si nous privilégions les entreprises françaises, disait-il, les belges et les allemands feront de même, et toutes nos exportations seront stoppées ». Ce raisonnement est fort pertinent… à condition qu’on reste dans une pure logique économique. C’est normal dans un contexte où l’argent est roi.
Mais c’est oublier la dimension politique
On en revient toujours à la phrase de Jésus : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » (Luc 16, 13). Nous ne cessons de répéter que la doctrine sociale de l’Eglise est la seule alternative radicale à la mondialisation. Qu’enseigne-t-elle ? Entre autres, le principe de subsidiarité. Et que dit celui-ci ? Que la France doit être souveraine dans ses décisions.
Nos adversaires – le camp mondialiste et ses laquais, les dirigeants de nos partis politiques – veulent nous faire croire que, sans la mondialisation, on tombe dans le protectionnisme le plus étroit. C’est totalement faux.
Une Europe confédérale incluant la Russie
Ce n’est pas parce que l’Europe rassemblerait des Etats souverains que les entreprises seraient enfermées dans leurs frontières. Nos entreprises européennes auraient devant elles l’immense marché de toute l’Europe, de Lisbonne à Vladivostok. Mais c’est justement ce que les Etats-Unis ne veulent surtout pas. Il en serait en effet fini de leur pouvoir hégémonique sur le monde.
L’intérêt profond des peuples européens, c’est le remplacement de l’Union Européenne, ce système de pouvoir technocratique et dénué de toute démocratie, par une Europe confédérale basée sur la souveraineté des Etats, y compris dans le domaine monétaire, et la sortie de l’OTAN.
Mais ceci ne peut se faire que si les peuples sortent de leurs divisions. Jésus disait : « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine » (Mat 12, 25). Poutine l’a très bien compris en soutenant le développement de l’orthodoxie en Russie. De même, les Etats européens ne dépasseront leurs divisions internes qu’en revenant aux sources de leur histoire, c’est-à-dire les valeurs chrétiennes. Et c’est à notre pays de jouer un rôle moteur car, comme disait le marquis de la Franquerie, c’est la mission divine de la France.
Georges Tartaret