Social et économie

Lettre d’un émigré : À bas l’élu du peuple, vive l’élu de Dieu !

Le monde moderne se gausse obséquieusement de démocratisme primaire. Les gens peuvent se révéler être aussi déçus, trahis, exaspérés, las, violentés, volés, maltraités, mis à sac, insultés, indignés, blessés, fourvoyés, baladés, arnaqués, utilisés, terrorisés, perdus, énervés, en colère, impuissants, les gens sont surtout suffisamment sado-masos pour aller voter encore et encore, et jouer le jeu vicieux du démocratisme qui leur fait croire que leur « vote », que l’élection par le peuple, a une quelconque valeur utilitaire, souveraine ou encore fondamentale. La flatterie des egos doit jouer beaucoup dans cette répétition infinie des mêmes maux : on nous dit que nous sommes souverains, ce qui semble plaire – chose au fond incompréhensible, car qui voudrait être souverain ? Personne de sainement constitué, et seul le choix de la providence matérialisé par les lois de succession peut permettre de faire accepter la souveraineté au souverain. Qui, en effet, pourrait véritablement souhaiter le pouvoir, quand on sait la charge qu’il représente, et l’infinie responsabilité qu’elle fait porter dans le service du bien commun, le service de tous, dirigé vers Dieu ? Seuls les révolutionnaires au fond, qui transmutent le pouvoir-service en pouvoir-abus pour un usage public devenu usage-privé, sans responsabilités ni charges, ni devoirs, car l’individualiste souverain – que ce soit l’élu ou l’électeur qui se fait prendre au piège de ce jeu dangereux – ne pense qu’à lui, et, ne voyant plus la vie future, peut faire n’importe quoi sans en ressentir les conséquences – même s’il sentira les conséquences dès ce monde ou dans le suivant.

L’élu du peuple ou le guignol en chef sans autre légitimité humaine, qui ne tient que par le mythe du « bon dirigeant », du « meilleur » qui doit bien exister, et qu’il suffit de trouver. Et pourtant, chaque fois c’est la déception, qui s’aggrave toujours de plus en plus, avec des résultats de plus en plus catastrophiques. Mais les gens cherchent encore l’espoir idiot condamné à être déçu, puisque mal dirigé, dans une nouvelle personne, qui a pour elle le simple fait de ne pas être connue, et de ne pas avoir pu démontrer sa médiocrité morale et son incompétence souveraine dans la réalité – l’exercice du pouvoir comme on dit. Comique.

D’aucun me diront que certains grands hommes existent, comme élus, style de Gaulle ou autre. C’est drôle. Ils ne sont pas élus, et ont justement une certaine légitimité extérieure à l’élection, légitimité, aussi minime soit-elle, qui peut permettre un instant de stopper la chute, et d’incarner une légitimité de fortune, qui ne dure jamais longtemps avant de repartir dans la chute. Si élection il y a, elle arrive toujours après, ou n’est subsidiaire, tel un Napoléon III, avant tout un descendant de Napoléon Bonaparte, lui-même un restaurateur de l’ordre – enfin avant de remettre le désordre dans l’Europe – et un glorieux militaire. Tout cela n’est que fumée pourtant, et le sacre de Napoléon une tentative vaine et forcée de chercher une légitimité introuvable, car l’élu de Dieu ne saurait obtenir son élection divine par la force et la contrainte – le sacre, d’ailleurs, ne fait que confirmer un élu de Dieu dans son rôle, en le renforçant, mais nos Rois sont élus dès leur naissance.

Je choisis donc sans hésiter l’élu de Dieu. Le choix semble évident. Le peuple se fourvoie systématiquement dans ses élections, Dieu, lui, ne le peut pas, par définition. L’élu de Dieu est le bon élu, et, pour les sceptiques, il ne peut pas être pire que cette ribambelle de guignols qui seraient drôles que s’ils n’étaient tragiques. Dieu élit notre Roi, sans que celui-ci ne se soit même présenté, pas d’ambition, pas de lutte de pouvoir, pas de vain orgueil du pouvoir ici.

Que demander de plus ? Répondons aux férus d’élection : élection, d’accord, mais élection divine alors !

Notre Roi, tout simplement,

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

 

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