Les bons sentiments ne font pas bonne politique
Le projet de loi Hamon sur la cession des entreprises est un des nombreux exemples frappant du défaut du système républicain jacobin. L’Etat se mêle de tout, y compris des choses qu’il ne connaît pas, qu’il ne maîtrise pas.
Ce projet de loi prévoit notamment l’obligation d’informer les salariés 2 mois avant tout projet de cession de l’entreprise. L’objectif étant de donner l’opportunité aux salariés de s’organiser s’ils désirent racheter ensemble l’entreprise qui les emploie. Idée louable, sur le papier, dont l’objectif est la sauvegarde de l’emploi mais qui s’avère en total décalage avec la réalité.
Un projet de cession et un processus long qui a besoin de confidentialité. Pour plusieurs raisons :
- Dans un dossier de reprise d’entreprise il y a les salaires de tous les employés de l’entreprise. De quoi mettre en péril les relations entre les salariés et décourager en conséquence un repreneur externe.
- Ne pas créer une période d’incertitude sur un marché concurrentiel pour les clients, les fournisseurs et les créanciers qui peuvent retirer leurs billes le temps de voir ce que deviendra l’entreprise après l’opération. Belle prophétie auto-réalisatrice : la crainte que l’entreprise ressorte fragilisée de cette cession la met effectivement en grande difficulté. Les emplois seront malheureusement, pour faire un euphémisme, compromis.
Ces mesures gouvernementales pleines de bons sentiments qui aboutissent à l’effet inverse sont nombreuses. Quelle est la cause de cet éloignement ? Nous avons des politiciens qui n’ont jamais connu autre chose que leur microcosme, ils sont coupés de la réalité. Dans une république qui se mêle de tout, ce sont ces personnes qui légifèrent, entourés d’experts eux-mêmes plus bureaucrates et universitaires que membres du pays réel.
Ce problème perdurera tant que les députés et les membres du gouvernement seront massivement des politiciens professionnels plutôt que des professionnels qui font de la politique.
La monarchie institutionnelle prônée par les royalistes permet de sortir de ces situations grotesques où des gens qui n’y connaissent rien, expliquent à ceux dont c’est le métier, comment ils doivent procéder. Outre le fait que le principe de subsidiarité veut qu’une décision soit prise à l’échelon le plus adapté et le plus légitime possible (ce n’est pas à Bruxelles de préconiser le mode de fabrication du saint-nectaire), la monarchie institutionnelle c’est la représentation des corps constitutifs de la Nation, le fameux pays réel.
Cette représentation du pays réel à l’Assemblée Nationale est garantie par une gouvernance paritaire grâce à des collèges électoraux destinés à représenter les employeurs, les salariés, les familles et les communes. Le Roi, arbitre indépendant des partis et des lobbys, venant garantir la stabilité et le bon fonctionnement des institutions.
Loïc Baverel