La fin du médecin gourou ?, par Pauline Blanche
La crise récente, créée de toute pièce par les faux principes révolutionnaires qui ont joué à plein, et accentuée tant par le lessivage des caractères que par la dissolution de la foi, nous enseigne beaucoup de choses. Espérons qu’elle fera l’effet d’une douche froide à ceux qui croyaient à des idoles ou à des principes faux comme à des dogmes. Le faux dogme contemporain du scientisme devrait tomber. La croyance béate en la médecine toute-puissante pourra-t-elle résister à l’explosion des scandales dans le monde entier de « la communauté scientifique », des revues de recherche, des conflits d’intérêts et des corruptions en tout genre ?
Les contemporains sont drogués par les médecins — souvent eux-mêmes victimes du fanatisme scientiste — à tout âge et dès le plus jeune âge. Ma génération (moins de trente ans) a été habituée à se droguer dès que quelque chose ne va pas. Pire, même quand tout va ! Pire encore, si vous êtes une femme ! Nous ne sommes pas nombreuses à avoir échappé à la drogue dangereuse et perverse, destructrice des mœurs, qui s’appelle la pilule ! Combien de naïves se retrouvent, passée la trentaine, à moitié cassées, plus ou moins casées — pour les chanceuses —, mais ne parvenant désespérément pas à procréer pour de multiples raisons (dont, en général, un dérèglement complet du système biologique dû à ces bombes hormonales prises tous les jours depuis un âge trop jeune).
Bref, ce n’est pas jojo… Pourtant, il suffit de faire le pas pour se rendre compte que l’on vit très bien, à la campagne, sans vitamines, sans doliprane et sans gadgets en tout genre. Le jour où vous êtes véritablement malade, vous allez voir un bon médecin — un vrai ! — et il vous soigne. Vous vous en sortez… ou pas. Mais en général vous vous en sortez, car la fin habituelle de la maladie est le rétablissement, sauf à mourir — ce qui arrivera, quoi qu’il en soit, un jour ou l’autre. Dire cela n’est pas dévaloriser le beau métier de médecin, qui, lorsqu’est raison gardée, soigne les corps et sauve les vies naturelles. Il faut toutefois rappeler que, si la vie naturelle est nécessaire à la vie de l’âme, elle n’est ni une fin en soi, ni une fin ultime : nous avons des corps, et il faut en prendre soin, mais de façon ordonnée à la vie de l’esprit et à la vie surnaturelle de l’âme.
Aujourd’hui, cet ordre est perdu. Il n’y a plus de vie surnaturelle depuis longtemps. La vie de l’esprit s’éteint aussi. Tout est animal, émotionnel, instinctif, excitatif… Tout est dans la pulsion, la compulsion, l’explosion, l’irraison, la folie et donc la violence ! Plus de vie surnaturelle, plus de vie spirituelle et la vie naturelle devient l’idole ultime. Et oui ! La mort devient paralysante et scandaleuse ! La douleur aussi, et la vieillesse encore plus ! Tout cela est connu ! Résultat des courses : le médecin devient un gourou tout-puissant au pouvoir illimité sur ses sectateurs, qui déboursent sans compter — pire : l’État, soi-disant, « rembourse » et accentue encore le phénomène ! Ne nous étonnons pas de la situation présente et de la folie qui a pris le monde ces derniers mois. La conséquence est logique et naturelle si on regarde aux (anti-)principes sur lequel le monde se fonde aujourd’hui.
La superstition dans la science et la médecine donne ce que nous vivons aujourd’hui… Si certains croient encore à la modernité, qu’ils ouvrent les yeux et regardent la réalité, cela devrait les calmer… Que de vrais et bons médecins se lèvent et protègent le véritable cœur de leur profession : soigner les corps pour le soin des âmes !
Savoir raison garder et faire parler l’expérience, et non pas la tablette de chiffres des analyses — simple outil qui ne doit jamais supprimer l’auscultation, le diagnostic, l’expérience… —, et non le chèque des laboratoires et autres séminaires payés par ces intérêts bien compris. Savoir garder raison encore : le médecin ne fait pas du chiffre, il est là pour soigner, et soigner tout le monde. Il sait aussi rembarrer les hypocondriaques en les remettant à leur place — Ah ! qu’il était bon ce médecin de village, qui expédiait les faux malades chez eux en cinq minutes et sans frais (certes, ces malades imaginaires trouvaient toujours un charlatan un peu plus loin pour écouter leur plainte et s’en mettre plein les poches, mais bizarrement, dès que ledit charlatan avait un vrai malade, il s’arrangeait pour le refiler à un vrai médecin, sait-on jamais !). Et le bon médecin savait, sans analyses, ou même avec des analyses qui n’annonçaient rien, sentir au-delà du diagnostic le cas dangereux, et agir avant même qu’aucun signe clinique ne se déclare, et sauver la personne, qui, dans le « tout machine et analyses » d’aujourd’hui, meurt plus souvent que naguère.
Donc, à bas les gourous de la médecine ! Et prions pour le retour de vrais médecins ! Mais prions surtout pour le retour des médecins dont nous avons besoin le plus aujourd’hui : les curateurs de l’âme, les curés… bref, nos bons abbés !
Pauline Blanche
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France