Fiscalisation : est-ce un piège à c**?
Contribuable. Bien souvent nous ne prenons dans ce mot que sa première partie, en trois lettres, qui nous semble bien refléter tout ce que ce mot implique pour celui qui paye !
Depuis quelques jours, le gouvernement a émis l’idée que l’on puisse taxer les allocations familiales…
Oui, cela défrise un peu nos sensibilités, il faut être socialiste pour imaginer une telle chose : vous savez ce socialisme triomphant qui, étant du côté des pauvres et des démunis, peut se permettre de leur reprendre un peu de l’argent qu’on leur donne, justement par ce qu’ils sont pauvres et démunis!!!
On marche sur la tête.
L’homme qui s’est fait l’écho de cette proposition est Didier Migaud, un ancien député, diplômé en droit public, ancien élu de la IVe circonscription de l’Isère, socialiste, et mis en place par Nicolas Sarkozy à la tête de la Cour des Comptes (s’il vous fallait une preuve que la Droite n’avait pas gouverné dans ce pays !)
Mais plus que la vie de ce monsieur, intéressons-nous davantage à cette proposition, émise par ledit personnage le 17 février dernier.
Il s’agirait en effet d’imposer les allocations familiales et, éventuellement, la majoration des retraites pour les familles de plus de trois enfants de manière à rapporter plus de 800 millions d’euros à l’État.
Au-delà de la prise de conscience de la maladie des services publics, on ne peut que s’inquiéter d’une logique étrange : donner de l’argent pour le reprendre ensuite (si l’on voulait paraphraser Thomas More) d’où une interrogation : que reste t-il de la solidarité fiscale en France ?
Ce principe qui veut que la contribution collective parvienne à subvenir aux besoins des plus faibles d’entre nous?
Nous croyons qu’il n’en reste rien : en 2009 – nous sommes en 2013, la crise est passée par là – près d’un foyer fiscal sur deux (46,4 %, chiffres DATAR) n’étaient pas imposable, ce qui implique que l’imposition est directement reversée au bénéfice d’une moitié de la population qui, par le biais de leviers divers, (défiscalisations, nombre d’enfants à charge, revenus non déclarés) se permet de ne pas payer d’impôts tout en percevant les aides ! Et ce, d’autant plus facilement que la politique répressive de l’État est tout sauf suffisante face a l’ampleur de ces fraudes fiscales !
Il découle de cette constatation que le recouvrement de l’impôt, ainsi que son assiette, sont totalement à recalculer, et il y a urgence si l’État veut éviter purement et simplement la banqueroute.
Il ne s’agit pas de récupérer 800 millions par là et 500 millions par ici : le déficit budgétaire de la France est situé (pour l’année 2013) dans une fourchette prévisionnelle comprise (selon qu’on soit de droite ou de gauche) entre 61 et 81 milliards d’euros !!! Oui, vous avez bien lu, on parle de milliards : de plusieurs dizaines de milliards !
Devant l’urgence, c’est la politique fiscale dans son ensemble qu’il faut sauver : élargir l’assiette de l’impôt, attirer les entreprises en baissant leur taxes, encourager l’investissement et simplifier l’investissement sont des priorités.
Mais ces politiques se heurtent aux syndicats, ce sont des mesures impopulaires qui n’ont aucun avenir dans un système électoraliste.
Conséquences : ce sera le FMI qui viendra nous sauver puis nous imposer sa tutelle, nous ne serons que les valets d’une puissance étrangère internationaliste, les jouets de la finance internationale. Nous aurons perdu notre indépendance.
C’est pour bientôt : le déficit budgétaire est déjà de 90 % du PIB !
Roman Ungern