Elle a dit merci !
Ma grande, encore une petite fille, va sur ses cinq ans, et elle commence enfin à dire « merci » de son mouvement et avec cœur ! Deo gratias.
Cela peut sembler une petite histoire ridicule, mais toute mère de famille vit souvent ce genre d’expérience, surtout quand elle connaît bien les bambins avec qui elle passe la majeure partie de ses journées : tous les replis de leur âme lui sont connus, chaque parole, chaque action nous indique l’état de leur cœur.
Et cela est souvent douloureux car nous voyons toutes les insuffisances, les méchancetés et les mauvais mouvements dont ils sont capables, malgré le baptême et les sacrements : le péché originel n’est pas une plaisanterie, il suffit d’avoir des enfants en bas âge pour se le rappeler !
Mais cela est aussi souvent une grande joie, car le bon mouvement et l’action de la volonté bien dirigée sont une consolation immense : après l’épée qui transperce l’âme, le miel vient la panser.
Alors oui, je suis heureuse que ma fille dise enfin « merci » de bonne grâce ! Cela ne s’est pas fait naturellement, il a fallu des mois et des mois de combat et de lutte acharnée, avec tant de découragements : on a beau exiger ce petit mot, on ne peut exiger qu’il soit dit de bon cœur, et chaque fois qu’il est dit à contre-cœur, c’est un vrai crève-cœur. Mais la patiente et la persévérance paient !
Cette histoire rappelle surtout que nous sommes, nous adultes, comme de petits enfants ingrats face au bon Dieu. Nous Lui disons si peu merci, ou à contre-cœur ! Nous croyons que tout ce qu’Il nous donne est un dû… comme les enfants vis-à-vis de leurs parents.
Apprenons à remercier le bon Dieu comme il se doit, car si une mère de famille peut-être aussi comblée par le petit merci d’une enfant de 5 ans, alors imaginons combien doit être comblé le bon Dieu quand Ses enfants lui témoignent leur reconnaissance !
Pauline Blanche
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !