Le coronavirus et le miracle japonais
Il est courant de parler, par les temps qui courent, du miracle japonais pendant la crise du coronavirus, en particulier avec le nombre restreint de morts, environ 800, pour une population deux fois plus importante que celle de la France, qui compte plus de 25 fois plus de morts.
Vivant au Japon, je sais que la situation est peut-être plus complexe que cela, puisque les chiffres japonais sont certainement sous-estimés, là où, dans les pays mondialistes comme la Macronie, tout est surestimé ! Et autant la réaction de départ du Japon avait été très bonne, autant, par la suite, ils ont cédé aux alarmes mondialistes et à la pression populaire pour prendre des mesures du même type que dans les autres pays, qui, certes, ne sont pas coercitives, mais sont suivies à 99,9 %. Nouvelle normalité et autres bêtises sont la soupe commune ici aussi : du moins, pas de coercition, donc la société civile devrait revenir à une véritable normalité car, sans la violenter, la nature n’aime pas aller contre elle-même (l’homme est un animal social, rappelons-le). Et les informations, espérons-le, commenceront à révéler le pot-aux-roses.
Néanmoins, la gestion de la crise au Japon révèle la différence entre une politique tout à fait moderniste (en France, par exemple) et une autre, au Japon, encore essentiellement coutumière. Au Japon : temporisation d’abord. Ne pas se décider trop vite, allez doucement, prendre conseil et temporiser, éviter à tout prix la panique. Forcément, passer par les corps intermédiaires – essentiellement aujourd’hui, les entreprises. Au début, le Japon a agi comme cela… et c’était bien. Ne rien faire valait mieux qu’agir dans la précipitation et faire peur à tout le monde.
La politique, face aux statistiques sous-estimées, vient de ce même fond traditionnel : pas la peine d’affoler la population ; pas de tests, cela ne change pas l’épidémie. Le gouvernement fait ce qu’il peut en augmentant la couverture médicale, il donne des conseils sur les précautions de bon sens que chacun se charge d’accomplir soi-même en prenant sa responsabilité. Si c’est vraiment grave, de toute façon, il n’y a pas grand-chose de plus à faire, à part provoquer la panique, pire que tout. On ne force pas quelqu’un à sauver sa vie.
Le gouvernement japonais, après l’annulation des JO, a malheureusement cédé aux pressions internationales et à la pression populaire pour prononcer un état d’urgence – ce qui l’a décrédibilisé auprès de la population, d’ailleurs (état d’urgence se terminant complétement le jour de la Pentecôte).
Un autre enseignement : savoir se tenir à ses décisions est une chose importante, surtout dans les cas où il n’y a pas vraiment de solution géniale. Le génie politique consiste ici à tenir ses décisions – à mettre en vis-à-vis avec la girouette folle macronienne…
Paul de Beaulias
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France