Cinéma. Le Défroqué (1950) de Léo Joannon
Une fois n’est pas coutume, permettez-moi de vous présenter un film français des années 1950 qui vaut le détour : Le Défroqué de Léo Joannon.
Le cinéma catholique de qualité a existé, ce film le prouve. Je dois avouer que je n’aurais pas cru que l’on puisse exprimer via le cinéma des réalités de la foi aussi profondes. Avouons encore que le cinéma « chrétien » récent fait pâle figure, même dans ses chefs-d’œuvre comme La Passion du Christ, comparé à ce film qui atteint un sommet peut-être inégalé.
L’histoire est simple : nous suivons la vie et l’amitié de deux hommes depuis les camps de prisonniers de Seconde Guerre mondiale jusque dans les années 50. L’un est prêtre réduit à l’état laïc ; l’autre un anticlérical, qui, grâce au défroqué, va découvrir une vocation de prêtre et rentrer au séminaire.
Le film raconte le long combat spirituel pour obtenir la conversion du défroqué. Je n’en dirais pas plus sur l’intrigue…
Dans ce film, la théologie catholique classique et traditionnelle apparaît partout. La Messe de toujours y est souvent présente (la première scène est celle d’une Messe), et le travail de sanctification et de prières habilement exposé, sans aucune caricature ni exagération.
La « technique » cinématographique est mise au profit des vérités invisibles d’une façon vraiment exceptionnelle. Les acteurs semblent s’approprier leurs personnages comme jamais — on ne peut qu’imaginer qu’ils ont tous la foi. La finesse psychologique et humaine, d’un réalisme parfait, ajoute à la crédibilité de cette aventure dans la société encore chrétienne des années 1950.
Le sceau indélébile du sacerdoce et la question de la vocation sont bien mis en valeur, ainsi que les vertus de prudence et l’importance de la prière et de la pénitence dans le délicat travail de l’apostolat et du combat spirituel : avec, toujours, la main de Dieu qui pousse ici et là, qui suscite une vocation, un événement pour permettre à Ses sujets de faire Ses volontés.
Tout se résume toujours au Christ et à Sa Croix. Il n’existe pas de chemin facile. Il faut suivre celui-ci et prendre la Croix.
Je conseille absolument à tous nos lecteurs de visionner ce film, qui est aussi intéressant d’un point de vue historique, pour mesurer ce que nous avons perdu, et pour nous rendre compte que « le monde » est de tout temps.
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
si le lien situé en PS ne fonctionne pas en voici un autre : https://ok.ru/video/1447789660857
Merci beaucoup, Monsieur !