Ça sent le sapin pour les syndicats !
L’inversion du chômage n’aura pas lieu. Bon ! Ca, à part les mystérieux 22% de français satisfaits de son action, personne n’imaginait qu’il allait gagner son pari. Même si on aurait aimé qu’il nous rabatte tous notre caquet… Alfred Sauvy disait que « les chiffres sont des êtres fragiles qui, à force d’être torturés, finissent par avouer tout ce qu’on veut leur faire dire. »
Là n’est pas mon propos, je souhaite revenir sur les déclarations des différentes centrales syndicales. Elles ne manquent pas de toupet, à défaut d’adhérents. Elles y vont toutes de leurs petits commentaires. La plus audacieuse des interventions vient du Medef qui parle de la nécessité d’initier les réformes structurelles. Et qu’en est-il de leurs réformes structurelles?
Pourquoi les centrales ne mettent-elles pas en œuvre une politique de soutien des veilleurs syndicaux qui dénoncent les abus, les détournements d’argent, les collusions avec les entreprises ?[1]
Pourquoi n’ont-elles pas initié les réformes nécessaires après les différents rapports calamiteux de la Cour des Comptes de 2006 à 2010 ?
Pourquoi les chefs des grandes entreprises ne réclament pas plus de contrôle sur leur comité d’entreprise tenu par les syndicats ?
Pourquoi ont-elles enterré le rapport Perruchot[2] qui non seulement dénonçait les abus mais proposait des mesures systémiques concrètes ?[3]
Parce que les syndicats et nos politiques ne nous représentent plus et s’entendent entre eux. Ils se croient intouchables.
Si j’étais à la place de ces centrales syndicales, je la mettrais en sourdine parce que l’information circule de mieux en mieux de nos jours. Si j’ose le jeu de mots, cela sent le sapin pour elles. Qu’elles prennent garde car en l’absence d’une réforme structurelle concrète, elles s’exposent à ce que le peuple réclame la dissolution pure et simple des syndicats, pour les remplacer par des comités révolutionnaires. Nos élites, sans imagination, chercheront une bonne guerre. La Grande Guerre, après tout, a été voulue pour empêcher la classe moyenne et ouvrière de s’unir pour le bien commun. Mais sans un contrôle strict de l’information, la guerre est un scénario peu probable. J’ajouterai qu’en désarmant, réduisant et dévirilisant l’armée française, le pouvoir a semé les graines de sa propre perte. La guerre civile, l’anarchie, sont toujours possibles. Le peuple surexcité, les têtes pourraient à nouveau tomber. Ce ne sera pas seulement « du goudron et des plumes ». Et là, ce ne sont pas les communistes et les socialistes qui parviendront à manipuler les foules. Le XIXe siècle c’est fini, les gars ! Chat échaudé craint l’eau froide !
Seul un Roy très chrétien peut l’empêcher et initier la création d’un système corporatif tout neuf qui n’aura eu d’autre choix pour exister que de tirer les leçons du passé.
Jacques Jouan
[1] Livre Syndicat, corruption, dérives, trahisons de Roger Lengley et Jean-Luc Touly
[2] Le rapport a été enterré en 2011, mais il est disponible, tout de même, par exemple ici
[3] Pour suivre le combat politique de Nicolas Perruchot, honnit par ses pairs et par les syndicats : ici