« RouRou, prince des dauphins » : entretien avec la dessinatrice Manue Scritch
Depuis plusieurs années, Manue Scritch publie des dessins et petits cartoons se déroulant dans le royaume des dauphins sur son site internet et sur ses réseaux sociaux. Artiste indépendante, catholique et française assumée, Manue Scritch passe un cap en 2022, puisqu’elle publiera bientôt son premier album de bande dessinée, RouRou, prince des dauphins. À cette occasion, l’auteur a accepté de répondre à nos questions. Nous l’en remercions vivement et vous souhaitons une bonne lecture !
Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Manue Scritch, passionnée de dessin depuis toujours ! Quand j’étais petite, je lisais et relisais les classiques de la BD franco-européenne pour m’endormir. Mon premier maître en bande dessinée, c’est Hergé. J’aime la façon dont ses histoires sont racontées, le choix de ses personnages, la simplicité de son trait, l’incroyable harmonie des couleurs. Ses BD sont intemporelles, vous pouvez toujours les relire sans vous lasser. Dans la ligne claire et les couleurs qu’elle appelle, il y a une perfection qui me fascine et que je recherche sans cesse.
L’autre dessinateur qui a accompagné toute mon enfance, c’est Uderzo bien sûr, mon maître de l’expressivité et du mouvement. Sans oublier l’humour bien sûr ! Qui n’apprécie pas la légèreté d’Astérix et Obélix ? Avec eux, on a toujours l’impression que rien n’est si grave, que tout va s’arranger !
En ce qui concerne ma formation, j’ai presque tout appris sur le tas. Au lycée, j’ai eu quelques bases académiques et c’est à peu près tout. Je suis passée par les Beaux Arts à un moment de ma vie mais je suis vite partie : je n’y ai rien appris, à part écrire de jolis cartels qui font bien dans une galerie !
Votre premier album de bande dessinée paraîtra bientôt, pouvez-vous nous en parler ?
Cet album s’intitule RouRou, prince des Dauphins. Après avoir commis une grande faute, le prince RouRou est exilé du Royaume par son père. C’est le début d’une aventure qui l’amènera des profondeurs de l’océan jusqu’au monde des humains. A travers ces épreuves, RouRou aura l’occasion de montrer sa valeur, de sauver son Royaume et retrouver sa place légitime de prince héritier.
C’est une histoire qui parle de réparation, de rédemption, de courage et d’honneur. Elle est là pour aider chacun à grandir (et pas seulement les enfants). Dans un monde où l’on parle beaucoup de retomber en enfance, paradoxalement nous esquissons le mouvement inverse avec fantaisie et humour. On peut garder son âme d’enfant mais sans jamais oublier sa responsabilité d’adulte. Il est également possible d’y voir une variation sur la parabole du fils prodigue.
C’est un premier album, comme vous dites, mais c’est peut-être aussi le premier d’une longue série : le royaume des dauphins est vaste et les histoires à raconter sont nombreuses. Nous avons déjà des idées pour une autre aventure de RouRou, mais pas seulement. Nous pourrions même imaginer une sorte de Comédie Dauphine, dans laquelle différentes histoires se croisent et se recoupent entre elles.
En tant que dessinatrice, pourriez-vous nous parler de votre collaboration avec S. B., votre scénariste et dialoguiste ?
Nous avons construit cet album ensemble. Tout s’est fait de façon très naturelle : c’est parti d’une idée rigolote que nous avons eue en discutant autour d’un verre. Par effet boule de neige, la blague est devenue un scénario, puis un album de 60 pages !
Notre travail s’est fait de manière organique : en partant de son scénario, j’ai commencé par dessiner les croquis des planches avec les lignes de dialogue, puis nous avons corrigé ensemble le rythme des pages ainsi que les textes, avant que je termine le processus par des croquis et dessins plus aboutis. On peut voir cela comme une sculpture qui s’affine progressivement.
À qui s’adresse votre album ?
Cette BD s’adresse aux enfants et aux adultes. Il y a en effet deux niveaux de lecture, comme dans Astérix : on peut prendre l’histoire au premier degré avec les yeux d’un enfant, mais aussi la lire avec le recul d’un adulte. C’est un album que l’on peut tout à fait lire en famille.
Comment nos lecteurs peuvent-ils vous suivre et soutenir votre travail ?
Pour notre BD, nous avons souhaité contourner les grands manitous de l’édition, pour garder une grande liberté et pour être en contact direct avec nos lecteurs.
RouRou, prince des Dauphins est actuellement disponible en précommande sur Ulule. Alors, chers lecteurs, si vous aimez rire et si vous aimez les dauphins, rendez-vous sur cette page : https://fr.ulule.com/bd-rourou/. Vous y trouverez toutes les infos concernant notre financement participatif.
L’objectif est de récolter suffisamment de précommandes pour faire imprimer notre BD (si l’objectif n’est pas atteint, les participants seront entièrement et immédiatement remboursés bien sûr). Je précise que l’impression sera faite en France par un imprimeur qui a la passion de son métier et qui nous fera cela aux petits oignons ! Si tout se passe bien, les exemplaires seront imprimés et livrés avant Noël. Dans ce type de projet, la mobilisation de la communauté est capitale et soutenir les initiatives de ce type permet d’aider concrètement les artistes indépendants.
Tous mes dessins et illustrations peuvent également être retrouvés sur mon site : http://manue-scritch.com/, ainsi que sur Instagram : https://www.instagram.com/manuescritch/?hl=fr
La rédaction souhaite bonne heur à ce projet et se fait une joie de pouvoir bientôt lire l’album !
Entretien réalisé par F. V.