Rois et puissants, soyez chrétiens et saints, ou tremblez !, par Paul-Raymond du Lac
La charge de Roi est un fardeau que personne ne devrait pouvoir envier, vue l’ampleur de la tâche, et la dureté du jugement devant l’éternel.
Être né roi légitime sans être sur le trône est une situation encore plus redoutable, en un certain sens, car toujours la conscience royale se trouve agitée par la question de savoir s’il fait tout ce que Dieu veut qu’il fasse pour son peuple, sans forcément avoir les moyens effectifs de protéger le bien commun.
Mais la vertu royale diffuse même quand le trône est usurpé, et même si le Roi, pas encore sacré, se trouve loin du pouvoir effectif, il exerce déjà un effet bénéfique.
En revanche, pour les dirigeants de malheur de la République, qui eux sont au commande, avec une puissance tout à fait immense, bien plus absolue et étendue que nos anciens rois, devraient trembler de tout leur corps en entendant la voie de l’ancienne sagesse :
« Mieux vaut la sagesse que la force, et l’homme prudent que l’homme puissant.
Écoutez donc, ô rois, et comprenez ; écoutez l’instruction, vous qui jugez les extrémités de la terre.
Prêtez l’oreille, vous qui dominez sur la multitude, qui êtes fiers de commander à des foules de peuples.
Sachez que la force vous a été donnée par le Seigneur, et la puissance par le Très-Haut, qui examinera vos œuvres et sondera vos pensées.
Parce que, étant les ministres de sa royauté, vous n’avez pas jugé avec droiture, ni observé la loi, ni marché selon la volonté de Dieu ;
Terrible et soudain, il fondra sur vous, car un jugement sévère s’exerce sur ceux qui commandent.
Aux petits, on pardonne par pitié ; mais les puissants sont puissamment châtiés.
Le souverain de tous ne reculera devant personne, il ne s’arrêtera par respect devant aucune grandeur ; car il a fait les grands et les petits, et il prend soin des uns comme des autres.
Mais les puissants seront soumis à une épreuve plus rigoureuse.
C’est donc à vous, ô rois, que s’adressent mes discours, afin que vous appreniez la sagesse et que vous ne tombiez point. » (Sag, 6, 1-9)
Si nous sommes petits soyons heureux de l’être et de le rester, mais si la Providence veut faire grandir un petit pour qu’il devienne un adulte, acceptons-le avec stupeurs et tremblements, en s’en remettant au seigneur.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul-Raymond du Lac