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Quand les royalistes japonais s’intéressent aux légitimistes français – pour l’empereur, Paul de Lacvivier

La vie a parfois des tours étranges qui ne s’expliquent que par la Providence. Entre royalistes des extrémités occidentales et orientales du monde, nous avons beaucoup en commun entre Japon et France ; d’autant plus que la royauté japonaise et son « Empereur », le « Tennô » (selon la titulature officielle, mais sans aucun rapport de près comme de loin de l’empereur Napoléon), qui correspond beaucoup plus à ce qu’on appellerait « Roi » en français et toute la charge affective et mémorielle que ce mot possède, a été modernisé à la fin du XIXe siècle sur un modèle occidental très catholique, mais sans la Foi.

La loi salique, de stricte observance si on peut dire, a été introduite, ainsi que la monogamie exclusive, et le concept chevaleresque de « noblesse oblige » : tout d’un coup le Japon impérial a été propulsé d’une vieille royauté magique et cosmique, sans chevalerie véritable et où la noblesse paraissait plus qu’elle n’agissait, à une monarchie presque chrétienne, avec un empereur, en particulier celui de la guerre, Shôwa, éduqué comme un Prince chrétien.

Tout cela reste assez caché au spectateur français et occidental en général, car cela fut dissimulé tant par la partie japonaise à l’époque – et encore aujourd’hui pour sa composante nationaliste, insistant sur la singularité irréductible du Japon et de la « Japonité » – qu’une certaine partie « française », franc-maçonne et révolutionnaire, qui voulait voir dans le succès nippon la preuve qu’on pouvait faire moralement aussi bien que la chrétienté mais sans Christ, et sans Église…

Bref, comme légitimiste français vivant au Japon, je m’entends bien avec les vrais serviteurs du Roi – qui ne sont pas en général ceux qui font du bruit médiatique, ni ceux qui écrivent le plus, ni encore ces nationalistes qui se servent plus de l’empereur qu’ils ne le servent -, qui, silencieux et tranquille, servent le Roi comme autrefois, sans rien changer depuis la fin du XIXe siècle.

Ils sont de bonne volonté, et continuent des traditions païennes – d’une tradition elle aussi épurée des pires scories magiques et ésotériques – de bonne foi. Ils se rendent compte néanmoins que la situation est périlleuse : toute la substance des valeurs traditionnelles a été siphonnée, littéralement, par une éducation moderniste qui dure maintenant 80 ans, et la crise de succession qui gronde à moyen-terme semble de plus en plus inextricable, sur un fond justement de modernisme démocratique qui serait capable de tout valdinguer au nom de la constitution, du féminisme, ou d’une sensiblerie mal dégrossie.

Alors, certains dignitaires discrets de l’entourage de l’empereur m’ont approché inopinément, pour réaliser de façon discrète et en petit comité des conférences pour présenter comment et pourquoi il y a toujours un Roi en France. Comment et pourquoi, après 250 ans, peu ou prou, on peut toujours avoir un roi légitime incontestable.

L’idée qu’ils ont est de se préparer au pire : en cas de crise de succession, dans un pays où la tradition n’est pas salique substantiellement, et où tant légalement que de façon coutumière on laisse une part à la décision humaine (traditionnellement celle de l’empereur, aujourd’hui et révolutionnairement au Parlement qui en théorie peut faire ce qu’il veut de la succession) : en cas de grave crise, voire de conflits de succession – et cela a eu lieu dans l’histoire du Japon – il ne faudrait pas une décennie pour voir se multiplier à l’infini le nombre de prétendants…

Les vrais et bons serviteurs du Roi nippon redoutent un tel scénario et veulent savoir comment il est possible, dans l’histoire, que des ces révolutionnaires de français peuvent quand même produire des « tradis » qui même pour eux sont très intégraux – comme par exemple fonder une famille nombreuse en 2025, ce que plus personne ne fait ici même chez les plus tradis…

Nous verrons ce que cela donne, mais les légitimistes intéressent les bons serviteurs des rois même à l’autre bout du monde, ce qui montre la force de la doctrine légitimiste, et de la réalité du fait du droit des lois fondamentales, et de la longue histoire royale française qui, depuis les capétiens, cèdent toute décision sur la Couronne et sa dévolution au bon Dieu à travers ce constitutionnalisme coutumier que nous nommons « lois fondamentales ».

L’internationale royaliste, qui ne saurait jamais se rapprocher le moins du monde d’une internationale communiste qui dissout tout dans une unité factice, pourrait voir le jour : le droit naturel serait une pierre pour l’unité, ainsi que les expériences partagées dans l’histoire, afin de mieux préparer chacun son avenir. Ensuite, évidemment, seule une conversion des serviteurs des rois traditionnels, qui sont tous choisis par Dieu d’une façon ou d’une autre, et le partage de la foi universelle, permettrait de donner véritablement le change dans le combat apocalyptique présent, qui demande la coopération et la collaboration des trônes et de l’autel.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Lacvivier

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